Steve Kerr est cash : DeMarcus Cousins va devoir s’adapter, de toute façon y a pas besoin de lui pour gagner

Le 28 août 2018 à 22:05 par Clement PLB

Source image : Twitter @boogiecousins

L’une des interrogations qui pèse sur l’arrivée de DeMarcus Cousins à Golden State, c’est son utilisation dans le schéma tactique des Warriors. En effet, une fois remis de sa grosse blessure, l’autre ombre au tableau, car une rupture du tendon d’Achille en général ça laisse des traces, le pivot n’apparaît pas comme le fit idéal pour le jeu tout en mouvement prôné dans la Baie. Et vu l’efficacité du basket des Warriors, aucun doute que Steve Kerr ne va pas s’amuser à détruire cette machine de guerre parfaitement rodée.

Intrinsèquement, DeMarcus est sans doute le meilleur pivot offensif de la Ligue. On parle d’un mec de 2m11 pour 123 kilos, capable de s’écarter du cercle soit pour attaquer face au panier, crosser son défenseur et finir par un gros tomar ou l’enrouler avec un spin-move tout en finesse, soit pour shooter du parking avec un pourcentage correct (35,4% l’année dernière). Rajoutez à ça une puissance phénoménale au poste bas, une vitesse surprenante, un bon handle et une très bonne qualité de passe, et vous obtenez une marmule qui pose 25,2 points, 12,9 rebonds et 5,4 assists en 36 minutes. Quand un gars de cette dimension rejoint la meilleure équipe de la Ligue, on pourrait se dire que c’est la fin des haricots pour les autres franchises. Mais certains points font que l’addition de Cousins à l’armada bleue et jaune ne semblent pas être aussi simple qu’il n’y paraît. Tout d’abord, DeMarcus est un bouffeur de ballon, il aime l’avoir entre ses grosses paluches mais connaît quand même pas mal de déchets dans son utilisation (47% mid-range pour un pivot c’est pas terrible terrible, surtout assorti de 5 pertes de balle) et n’est pas reconnu pour son altruisme, ce serait même plutôt l’inverse. Et puis la défense c’est clairement pas ce qui l’intéresse le plus, il fait globalement les efforts  mais est branché sur courant alternatif, avec de grosses sautes de concentration, et une tendance à pas du tout aimer switcher sur les écrans. Sauf que pas de chance, la stratégie défensive si efficace des Warriors exige discipline, communication et rotations en permanence. Donc bon, entre le fait que le mouvement perpétuel du ballon qui rend Golden State si dangereux en permanence et illisible par les défenses adverses ne fait pas trop partie du vocabulaire de DeMarcus qui préfère “donner moi le ballon et laisser moi faire” et sa fainéantise difficulté sur les switchs, y a du boulot pour l’intégration. A ce sujet Steve Kerr s’est exprimé, et ce sera à Cousins de s’adapter, pas l’inverse :

“On ne va pas changer notre style de jeu. On va ajouter quelques systèmes pour DeMarcus (Cousins) en bas. Mais dans les grandes lignes, on ne va pas changer notre identité.”

Difficile de faire plus clair et Boogie est prévenu, fini de faire la diva, c’est sympa que tu sois venu mais de toute façon avec ou sans toi on gagne donc cette fois tu vas t’adapter au système plutôt que de tirer toute la couverture à toi. Bon, si il a fait ce choix là (qui reste toujours en travers de la gorge d’ailleurs) c’est qu’il est sans doute prêt à faire des concessions, à laisser son ego de côté pour s’insérer dans le style de jeu des Warriors. On l’espère pour lui parce que sinon ça risque d’être banquette et là va pas falloir attendre monts et merveilles de la free agency de 2019. Parce que oui, il faut le rappeler encore une fois, cette équipe est déjà tellement talentueuse, en route vers un three peat, l’un des exploits les plus difficiles de notre sport, qu’elle n’a pas “besoin” de lui. Cependant, sa venue représente une aubaine, car de retour à son meilleur niveau, ce qu’on lui souhaite, il offre une alternative dont ne disposait pas Steve Kerr. Un point de fixation pareil dans la raquette ça ne se refuse pas, surtout en Playoffs où les défenses se resserrent, pour créer des décalages à partir du poste bas par exemple et rendre complètement fous les défenseurs adverses. Donc au mieux DeMarcus apporte cette variété supplémentaire permettant aux Warriors d’aller chercher le three peat en juin prochain, rassure sur son état physique et ses capacités, retrouvant une cote plus digne qu’une mid-level exception  pour la free agency 2019. Et au pire il n’arrive pas à s’intégrer au style de jeu, tourne les serviette sur le banc et nous régale en célébrations, mais joue les Playoffs voire remporte un titre NBA, ce qui renforcera l’impression qu’il n’est plus du tout le même et il se retrouvera avec 30 autres propositions de mid-level exception à 5,3 millions de dollars l’année.

Steve Kerr ne mâche pas ses mots, c’est DMC qui va devoir faire les efforts pour s’adapter, car on ne change pas une équipe qui gagne. Même pour Boogie. Il va falloir apprendre à laisser son ego au placard, à s’assagir et à accepter le rôle qu’on lui offre. C’est peut être l’occasion pour lui de grandir et d’enfin donner la pleine mesure de son potentiel après une année passée au contact de ce qui se fait de mieux dans la NBA actuelle. Et si il s’intègre parfaitement et bien bonjour les dégâts, on plaint déjà leurs adversaires qui vont se faire désosser.

Source : NBC Sports