Rashard Lewis : retour sur une belle carrière brisée par un contrat pharaonique et des attentes excessives

Le 08 août 2018 à 14:04 par Reda Ghaffouli

Rashard Lewis
Source image : Youtube

Pour tout fan de NBA, l’évocation du nom de Rashard Lewis suffit pour se souvenir de l’un des pires contrats de l’histoire de la Ligue. Une étiquette qui lui collera à la peau toute sa carrière, lui qui a finalement été un joueur plus que sérieux durant ses 16 saisons professionnelles.

La carrière NBA de Rashard Lewis ne va pas commencer de la plus belle des manières. Fraîchement sorti du lycée, le gamin snobe l’université et se déclare éligible à la Draft de 1998. Annoncé vers les hauteurs du premier tour, il est invité à siéger dans la Green Room, où se réunissent les meilleurs prospects du pays et leurs familles le soir de la cérémonie. Mais le jour J, c’est une scène pour le moins cocasse que va vivre Sweet Lew. Les noms défilent, ses camarades assis à ses côtés montent sur l’estrade, et Rashard se retrouve seul durant de longues minutes dans cette maudite Green Room. Il faudra attendre le second tour, et le 32ème choix de draft pour finalement voir l’ailier prendre la casquette des Seattle Supersonics et entamer officiellement sa carrière NBA. Et Lewis le leur rendra bien. Après deux années de préchauffage et de constante évolution, le gamin explose véritablement, devenant le titulaire indiscutable aux postes 3 et 4. All-Star en 2005, Rashard était, avec un certain Ray Allen, l’avenir de la franchise de Seattle, dont la hype montait de jour en jour. Mais après seulement une qualification en Playoffs en cinq ans, les deux joueurs font leurs valises et s’envolent en 2007 pour la Conférence Est… où les premiers ennuis commencent.

Si Ray-Ray va former un Big Three légendaire avec Paul Pierce et Kevin Garnett aux Celtics, Rashard Lewis n’est pas en reste puisqu’il rejoint l’équipe hype du moment : le Magic d’Orlando. Avec Stan Van Gundy fraîchement arrivé au coaching, Sweet Lew va former une raquette extrêmement excitante avec un Dwight Howard de plus en plus dominant. Parce que le pépère Lewis est un client très sérieux au poste 4. Athlétique, Rashard est surtout un excellent shooteur à 3-points, lui qui détient le record de tirs du parking convertis aux Sonics à l’époque. Et quand on connaît l’amour de SVG pour les stretch fours… bonjour les dégâts. Mais plus que l’aspect sportif, c’est le nouveau contrat de Rashard Lewis qui est au cœur des débats : 118 millions de dollars sur 6 ans. Une somme colossale pour l’époque, que le joueur devait impérativement justifier sur le parquet. Bah non en fait. Rashard reste un bon joueur de basket, mettant régulièrement ses 16 points par match et arrivant même à regratter une place au match des étoiles. Il arrive à prendre feu quelques fois, et sera une pièce maîtresse du run d’Orlando vers les Finales NBA de 2009, où ils échoueront face à un Kobe en mission. Mais l’ailier n’est pas à la hauteur de son énorme contrat, n’arrivant jamais à être la superstar que tout le monde attendait, et pèse très lourdement dans les finances du Magic. Et après un début de saison bien en-deçà de ses standards, il finit par être transféré en décembre 2010 à Washington contre un Gilbert Arenas qui sortait d’une longue suspension pour une affaire de guns dans le vestiaire… C’est dire si le Magic voulait s’en débarrer.

Après une saison et demie toujours aussi décevante dans la capitale, Rashard Lewis est tradé puis coupé par les New Orleans Hornets, mettant officiellement fin à son contrat pharaonique signé cinq ans plus tôt. Il trouve un point de chute au Heat de Miami et obtient sa bague avec eux en 2013, avec cependant un temps de jeu famélique. L’année suivante, il contribue beaucoup plus au run des Heatles, étant même titulaire lors de la série contre les Pacers, avant de s’incliner contre les Spurs en Finales. Au final, Rashard signe un dernier contrat aux Mavericks… avant de se faire couper quatre jours plus tard pour un pépin au genou droit. Triste fin pour celui qui a été moqué le soir de la Draft, avant de fermer énormément de bouches avec une superbe progression. Malgré avoir été deux fois All-Star, trois apparitions en Finales NBA, et une bagouze, c’est bien son contrat pharaonique que tout le monde retient, et qui lui collera sans doute à jamais à la peau.

C’était donc l’histoire d’un joueur prometteur, titulaire indiscutable, mais qui n’est jamais devenu la superstar que l’on attendait de lui. Rashard peut tout de même se consoler en admirant sa bagouze et son compte en banque, en se disant qu’il aura marqué l’histoire de la NBA d’une façon ou d’une autre.