Roy Hibbert dit adieu à la NBA : c’est officiel, les grands pivots à l’ancienne sont en voie d’extinction

Le 19 juil. 2018 à 07:01 par Paul-Arthur Certain

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La nouvelle est presque passé inaperçue, notamment à cause de la saga Kawhi Leonard qui nous a pris une bonne partie de la journée d’hier. Après des années passées dans la grande Ligue, le double All-Star Roy Hibbert a donc déclaré qu’il ne refoulerait plus jamais un parquet NBA. Cette décision sonne comme la fin d’une ère. En effet, à l’image d’Al Jefferson, lui aussi parti vers d’autres cieux, les pivots “à l’ancienne” sont de moins en moins nombreux dans un championnat de plus en plus porté sur sur les qualités athlétiques et le shoot extérieur.

Après neuf saisons passées à fouler au ralenti les parquets NBA, Roy Hibbert a donc décidé de quitter la Grande Ligue à seulement 31 ans. En effet, pas revu depuis son passage chez les Nuggets en 2017, l’intérieur a pris la décision de continuer sa carrière hors du territoire américain. A l’image d’Al Jefferson, encore dans le roster des Pacers l’année dernière, des championnats comme la Chine devraient du coup se pencher sur son cas. Si sa sortie est un peu passé au second plan à cause des nombreuses actualités secouant la Ligue, la carrière de Roy Hibbert reste sérieuse. En effet, on parle d’un pivot longiligne de 2m18 pour 123 kg tournant en 10 points, 6,3 rebonds et 1,7 contre de moyenne en carrière. Frank Vogel, son ancien coach à l’époque où la grande tige faisait les beaux jours d’Indiana, évoquait même un possible retour de son ex-protégé dans la Ligue. Son nom a notamment circulé du côté des Lakers. Avec le départ de Brook Lopez, Magic cherche un vétéran pour encadrer l’allemand Moritz Wagner et le fougueux JaVale McGee dans la raquette. Interrogé par TMZ sur cette possible signature, Hibbert a préféré couper court à la rumeur.

“C’est bon pour moi maintenant. Vous savez, parfois il est temps de passer à autre chose (…) même si tout le monde aimerait jouer avec LeBron.”

Formé à la fameuse université de Georgetown, Roy Hibbert a effectué son cursus complet chez les Hoyas. C’est à 22 ans et quatre saisons après avoir martyrisé les adolescents de NCAA qu’il se présente à la Draft. Il sera sélectionné en 17ème position et envoyé dans la foulée chez les Pacers contre Jermaine O’Neal. Dans l’Indiana, le natif du Queens à New-York prend rapidement ses marques et gobe 11,7 rebonds de moyenne dès sa deuxième saison dans la ligue. Du haut de ses grandes cannes, Hibbert possède un petit hook fiable qui lui permet de scorer dès que l’occasion se présente. Un peu lent voir nonchalant, il compense par une certaine science du placement et un IQ Basket plus élevé que la moyenne. Il atteindra en 2013 aux côtés de Paul George et de Lance “Born Ready” Stephenson les finales de conférence face au Heat de LeBron James. Les Pacers seront battus et les propos de l’intérieur offensant la communauté homosexuelle après le Game 6 feront alors débat pour ce qui reste l’un des gros points négatifs de sa carrière même s’il s’excusera par la suite. La saison 2013-2014 est celle de la confirmation pour Hibbert. Fort de son expérience acquise en Playoffs, il terminera deuxième pour le titre de Défenseur de l’année derrière le français Joakim Noah. En février, il découvrira également les joies du All-Star Game où il figure pour la première fois. Il y retournera la saison suivante. Néanmoins, son impact dans la Ligue commence à réduire au fur et à mesure que les années passent. Dépassé par une nouvelle génération d’intérieurs qui courent beaucoup plus vite que lui, qui vont plus haut et qui peuvent shooter à 3-points si on leur demande poliment, Hibbert est sur le déclin. Il est transféré aux Lakers où il ne sera que l’ombre de lui même dans une équipe mal en point. Il enchainera ensuite deux passages aux Hornets puis à Denver sans plus de réussite.

Dans l’indifférence la plus totale… c’est donc un ancien All-Star qui quitte la NBA. Pas le plus beau à voir jouer ni le plus énergique mais un grand monsieur qui aura réalisé un bon petit de bout de chemin dans l’Indiana. S’il ne s’est pas exprimé sur le nouveau tournant de sa carrière, on parierait bien sur la CBA ou un championnat exotique, histoire d’amasser quelques millions avant d’aller se la couler douce aux Bahamas. Et il l’aura bien mérité va.

Source texte : TMZ