Stephen Curry rate encore le trophée de MVP des Finales : la malédiction du chef ?

Le 09 juin 2018 à 06:47 par Bastien Fontanieu

Stephen Curry
Source image : NBA league Pass

Alors qu’il avait tout tenté pour ponctuer une nouvelle grande saison avec le plus prestigieux des trophées individuels en Playoffs, Stephen Curry a dû laisser sa place à Kevin Durant pour le titre de MVP des Finales 2018. Décidément, ça fait cher pour le chef.

Peut-être s’agit-il d’une blague, entre votants. Peut-être qu’un pari a été perdu par Steph il y a quelques années, ce qui l’empêche de facto de recevoir le Bill Russell Trophy pendant toute sa carrière. On doit forcément se poser la question et mener une enquête, quand on voit la série que le meneur de Golden State vient de nous offrir… pour finalement applaudir son coéquipier au numéro 35. Et ce après la blague de 2015, le bijou revenant dans les mains d’Andre Iguodala. Qu’on mette tout de suite les points sur les i, Kevin Durant MVP des Finales 2018, c’est en aucun cas scandaleux. Stratosphérique sur le Game 3 remporté par les Dubs à Cleveland, l’ailier a été sensationnel lorsque son meneur était justement dans le bad, et Durant n’a pas offert la moindre ligne statistique badante proche de celle de Curry sur ce match décisif. C’est cela, en partie, qui joue en faveur de Kevin. La régularité dans la performance, comme on a pu le voir avec son efficace Game 2, son clutch Game 1, un triple-double sur le Game 4 et la destruction des Cavs sur le Game 3. Oui, à y regarder de plus près, il n’y a pas à chier, c’est bien KD qui “mérite” de repartir avec le trophée. Meilleur joueur entre les deux hommes, plus de points, de rebonds, de passes, de défense, c’est évident que numériquement parlant le back-to-back était attendu et prévisible pour Durant. Ces faits sont rationnels et palpables, comptables.

27,5 points, 6 rebonds et 6,5 passes de moyenne

Mais dans le jeu ? Doit-on vraiment revenir sur ce que Steph a déroulé sur trois des quatre matchs de cette série, menant la charge au bon moment et impactant d’une manière si valuable le jeu des Warriors ? Lors du Game 1, dont il finit meilleur marqueur côté Golden State (29 points), c’est bien Curry qui allume la locomotive californienne et donne le ton. Ses shoots à distance, ce tir du parking en fin de première mi-temps qui casse le dos des Cavs, le finish appartient au collectif mais c’est bien le numéro 30 qui installe la table avec détermination, dans les décisions comme la finition. Lors du Game 2, doit-on vraiment parler de ce match…? Record de Finales avec 9 bombes du vestiaire, alors certes KD est ultra-efficace avec 26 points (à 10/14 au tir), mais même affaire que sur le match précédent : quand les deux équipes sont serrées en entame de dernier quart, qui sort de sa boîte pour définitivement plier Cleveland ? Steph. Intenable dans le dernier quart, il prend les Finales à son compte et le script est le suivant au bout de 2 rencontres. Tout le monde s’accorde à dire que Curry est le MVP de la série à ce moment précis. Puis vient ce foutu Game 3, qu’il loupe aussi intégralement que lamentablement. C’est ce match qui le plante dans la course, l’écart étant si grand avec un KD qui lui touche les étoiles. Mais il reste un rendez-vous… et le Game 4 est bien l’affaire du chef. Triple-double, statistiquement parlant, pour Durant. Sauf que dans le jeu et le flow de la rencontre, le lance-flamme qui éteint immédiatement la Quicken Loans Arena, c’est bien Steph. Vingt points à la pause, 37 au final, et les paniers qui ont tabassé le moral de Cleveland quand il le fallait.

Le but ici n’est pas de dénigrer le taf de Kevin Durant, qui est un solide et beau MVP des Finales 2018. La question est simplement la suivante : qu’est-ce que Stephen Curry doit faire de plus pour récupérer ce trophée ? Réaliser quatre matchs parfaits ? Ligoter KD lors du match décisif ? Rendez-vous l’année prochaine alors. Car là est bien le seul trophée qui manque à l’incroyable palmarès du meneur. Allez Steph, ne t’en fais pas, certains comprendront ta peine… une nouvelle fois.