Paul George a chié son Game 6 : si c’était son dernier match à OKC, quelle blague
Le 28 avr. 2018 à 14:46 par Benoît Carlier
Ceux qui sont restés devant leur écran cette nuit l’ont vu, ceux qui l’avaient sélectionné en TTFL l’ont compris bien assez tôt. Paul George a délivré son pire match de la série au pire moment pour le Thunder qui s’est réveillé en vacances ce matin. Une prestation bien cheum qui sera peut-être sa dernière sous le maillot d’Oklahoma City.
Playoffs P, c’est comme ça que l’on surnommait le MIP 2013 depuis son Game 1 extrêmement solide. Très inconstant tout au long de la saison, PG semblait avoir activé le mode focus dès le début de la postseason. Habitué à devoir porter les Pacers sur son dos les années précédentes, il bénéficiait cette année d’un allié de poids en la personne de Russell Westbrook, MVP en titre. Mais même à deux, ils ont eu du mal à contenir le rookie Donovan Mitchell et tout sa bande. Hier, le Thunder jouait sa survie pour la deuxième fois dans cette série. Après un premier succès à domicile pour revenir à 3-2, les hommes de Billy Donovan n’avaient pas le droit à l’erreur dans l’antre du Jazz. Une salle chauffée à blanc qui n’a vu son équipe s’incliner que trois fois depuis le 19 janvier. Cette pression, Paul George la connait par cœur pour l’avoir déjà surmontée avec Indianapolis à plusieurs reprises par le passé. Mais cette nuit, elle l’a fait complètement déjouer, au point de pouvoir parler de son pire match individuel de la saison.
C’est pendant les Playoffs que les grands joueurs se révèlent et c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de matchs éliminatoires. Chacun tirera donc ses conclusions après ce Game 6 sous haute tension qui a vu Russell Westbrook inscrire 46 points à 18/43 au tir et Donovan Mitchell battre le record de Karl Malone pour le meilleur total de points pour un rookie du Jazz dans un match de postseason avec 38 unités à 14/26. C’est d’ailleurs le premier reproche qui peut être fait à PG qui a laissé le rookie dérouler comme s’il était au playground du coin avec ses potes un dimanche après-midi. Souvent considéré comme l’un des meilleur two-way players du monde le Californien s’est laissé dominer par un débutant. Aussi exceptionnel soit-il, le principal concurrent de Ben Simmons pour le titre de meilleur rookie de l’année avait l’air dans sa salle de bain et pouvait tranquillement alterner entre les incursions dans la raquette et les tirs longue distance sans que Paul George n’arrive à le museler un minimum. Impensable pour un candidat au titre.
Mais la vraie faute professionnelle de Paulo cette nuit se situe bien en attaque où il était censé soulager le MVP pour créer des espaces et faciliter le jeu de toute son équipe. Au lieu de ça, c’est tout l’inverse qui s’est produit. Donnant l’impression d’être dépassé par l’enjeu, il a allumé l’arrosage automatique avec des pourcentages indignes d’un All-Star. Plutôt adroit dans cette série jusqu’à présent, il a complètement craqué lorsque le Thunder en avait le plus besoin. Bien gêné par la défense de Joe Ingles et de Jae Crowder, il termine avec 2 paniers sur 16 tentatives dont un 0/6 extrêmement crade du parking. Qu’il y ait faute ou pas sur son avant-dernier tir ne change rien, sa performance était indigne de son statut. Car il n’a pas seulement manqué des tirs, PG a aussi donné six balles à l’adversaire lors des 45 minutes qu’il a passé sur le parquet. C’est le joueur avec le plus gros temps de jeu parmi les deux équipes, à croire que Billy Donovan n’a pas regardé le même match. A moins que ça ne soit une manière pour le coach de punir son mauvais élève qui devrait changer d’établissement pendant l’été. Car c’est bien la conclusion qui peut être tirée de cette sortie de route prématurée pour le Thunder.
Agent-libre dans quelques semaines, l’avenir de Paul George semble désormais s’inscrire loin d’OKC. La greffe n’a jamais vraiment pris et le Thunder a atteint ses limites avec ses joueurs actuels. PG voulait tenter un pari en partant dans l’Oklahoma à un an de la fin de son contrat, il est finalement en vacances avant ses anciens coéquipiers des Pacers. Et il ne peut s’en vouloir qu’à lui-même.