C’est l’heure : Dejounte Murray a la plateforme idéale pour briller, le mode timide doit être désactivé

Le 17 avr. 2018 à 11:53 par Bastien Fontanieu

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Source image : NBA League Pass

Attendu comme le meneur du futur et surtout du présent pour les Spurs, Dejounte Murray est à un mini-carrefour des plus intéressants. Mené 2-0 par les Warriors, le phénomène peut-il sortir de sa cage et permettre à sa franchise de retrouver un peu d’espoir ?

Ce n’est pas aujourd’hui, ni demain, qu’on va soudainement changer le script et le générique de fin. Ce n’est pas sur un coup de tête ou un vol entre Oakland et San Antonio qu’il y aura un retournement de veste inattendu. Golden State est prévu au tour suivant, ceci ne changera pas. Par contre, dans la manière dont cette série se déroule, s’est déroulée et se déroulera, il y a des éléments à moduler et un fondamental qui concerne le jeune meneur des Spurs. Embourbé comme nombreux de ses coéquipiers dans la galère qu’est celle d’affronter les Warriors chez eux, Dejounte est tout simplement à côté de la plaque sur ses deux premiers matchs. Pas d’efficacité défensive comme celle attendue et observée tout au long de l’année, pas d’apport au rebond comme ses longs bras ont offert depuis des mois, pas de scoring en pénétration, de rythme mis sur le terrain ou de sérénité apportée à la mène. Est-il juste de pointer Murray du doigt, quand on voit le niveau de certains de ses alliés ? Non. Mais quand on connaît les ambitions du joueur ? Oui. Dejounte est l’avenir des Spurs à la mène, et quand Gregg Popovich répétait “it’s time” à la mi-février, soulignant le fait qu’il était temps pour le garçon de montrer ce qu’il a en stock, ce n’était pas pour indiquer l’heure du dîner. Le coach de San Antonio est en premier un des responsables de ce manque de confiance et de stabilité observé chez Murray, lui qui a dû changer de postes, de rôles, de temps de jeu, en ayant des soucis de fautes à devoir gérer.

Mais quand on a un entraîneur têtu d’un côté et un joueur ultra-talentueux de l’autre, on impose sa volonté. On prend la balle en main, on décide de régler ça sur le terrain, et on force la main de son staff en laissant le basket parler. Et c’est probablement là le carrefour mentionné qui se dresse aujourd’hui devant DJM. Question simple à laquelle on veut bien la réponse de chacun : derrière LaMarcus Aldridge, qui a le plus de talent pour relancer les Spurs ? On ne parle pas d’expérience à la Manu, Pau ou Tony, juste du talent. Autre question simple à laquelle on veut bien la réponse de chacun : quel membre de la franchise est athlétiquement le plus apte à faire face aux Warriors ? Dejounte ne peut rester dans ce socle, qui aussi agréable soit-il sous la protection de Pop, freine son évolution. Ce socle, c’est celui dans lequel Murray est conservé depuis des mois, et qui consiste à faire de cette machine naturelle à scorer un meneur capable de diriger une franchise NBA. Ce processus est long, passera par de nombreuses galères et éliminations. Et s’il fallait faire confiance à un groupe de savants pour guider un meneur vers la réussite, on prendrait celui de San Antonio. Sauf que pour le moment, Dejounte réalise une moins bonne série… que celle de l’année dernière, en finale de conférence, face à ces mêmes Warriors. Moins de liberté, plus de responsabilités, plus de pression, moins de fun, il faut prendre tout cela en compte. On remet simplement sur la table ce que le jeune homme affirmait cette saison, par interviews interposées : Murray ne veut pas être un simple meneur, il veut être un des meilleurs meneurs de la Ligue. Mené 2-0 par les champions en titre, difficile de demander meilleur set-up pour se lâcher.

Ce n’est pas Dejounte Murray qui, par sa seule volonté, va sweeper les Warriors et créer un séisme en NBA. Ce n’est ni l’objectif, ni le point. Simplement, dans l’évolution du meneur et ses ambitions long-terme, réaliser une série timide contre Golden State n’aidera en rien, lorsqu’on connaît déjà plus ou moins le résultat final. Lâche les chevaux à domicile et montre ce que t’as dans le coffre, c’est maintenant ou… dans longtemps.