Hall of Fame 2018 : les autres nominés dévoilés, Ray Allen fait bien partie de cette cuvée
Le 02 avr. 2018 à 15:52 par Aymeric Saint-Leger
À tous les complotistes, rangez vos fourches. La liste des intronisés au Hall of Fame pour l’année 2018 a été dévoilée, et le nom de Ray Allen y figure. Il y aura ainsi 13 nouveaux entrants dans le temple de la renommée de la NBA, et ce à jamais. Alors que la cérémonie aura lieu le 7 septembre prochain à Springfield, il est temps de vous présenter l’intégralité du millésime de cette année.
Les petits sont à l’honneur cette année ! Alors que l’oracle Adrian Wojnarowski avait déjà balancé cinq noms, que nous vous avions présentés il y a peu, l’intégralité de la classe 2018 a été dévoilée à l’occasion du Final Four de la NCAA, et ça a de la gueule. En plus de Jason Kidd, Steve Nash, Grant Hill, Maurice Cheeks et Tina Thompson, huit personnalités, anciens joueurs, présidents, membres de la NCAA ou de la WNBA ont été plébiscités. Bien évidemment, les discussions avant la sortie de cette liste tournaient toutes autour de Ray Allen. L’ancien joueur de Boston, de 2007 à 2012, a sorti un livre dans lequel il dézingue une bonne partie de ses coéquipiers, des membres des Celtics, dont Rajon Rondo qui en prend pour son grade. L’organisation de la cérémonie du Hall of Fame se tiendra le 7 septembre, à Springfield, dans le.. Massachusetts. Les friands de théorie du complot avaient vu la première liste balancée par le Woj, dans laquelle ne figurait pas Jesus Shuttlesworth. De quoi alimenter les rumeurs autour du fait que Ray-Ray n’allait pas être intronisé, parce que cela se passe dans l’État où se trouvent la franchise des verts. Mais ça y est, Allen fait bien partie des heureux élus, ce qui nous promet un moment d’anthologie lors de son speech cet été. Pour patienter jusqu’à la cérémonie, voici une présentation des huit futurs membres du Hall of Fame qui viennent s’ajouter aux cinq premiers susnommés :
# Ray Allen : A-t-on vraiment besoin de présenter un tel joueur ? Un shoot d’une élégance sans pareille, ça ne s’oublie pas. Et quand la beauté s’allie à l’efficacité, ça devient all-time. Sugar Ray est le joueur qui a le plus planté du parking dans l’histoire de la NBA, avec 2973 réalisations. All-Star à dix reprises, Jesus Shuttlesworth a passé dix-huit saisons dans la Ligue, et a remporté deux trophées Larry O’Brien, avec Boston en 2008, et en 2013 avec le Miami Heat. Il est l’auteur d’un superbe livre de ce que certains considèrent comme le plus gros tir de l’histoire, lors du Game 6 des Finales de 2013 contre les Spurs, avec une petite filoche des familles qui a littéralement sauvé tout South Beach, LeBron James y compris. Drafté par les Timberwolves en 1996, il a été échangé cette même nuit en direction de Milwaukee. Il aura donc joué sous le maillot des Bucks, des Sonics, des Celtics et a terminé sa carrière au Heat. Alors qu’on n’a plus vu Ray-Ray sur un parquet depuis 2014, il a mis quasiment deux ans à annoncer sa retraite, laissant planer les rumeurs d’un hypothétique retour pour un dernier run en Playoffs. À aujourd’hui 42 ans, Allen se la joue dramaturge, ce qui ne ravit pas forcément l’entourage de toute la Ligue. Il profite, tout comme Steve Nash, de la nouvelle règle : un joueur peut désormais être introduit au HoF seulement trois ans après la fin de sa carrière. Hormis Paul Pierce, il est toujours en conflit avec ses anciens partenaires de Beantown aujourd’hui, alors qu’il sera intronisé au Hall of Fame non loin d’ici. Tout un symbole pour le champion Olympique de 2000 avec Team USA.
# Charlie Scott : Méconnu de la jeune génération, puisque né lors de l’après-guerre, en 1948, Charlie est un enfant du baby-boom. Ce même bruit se retrouvait lorsqu’il passait sur un terrain, ou un playground. Légende de Rucker Park, il a fait sa fac à UNC, un symbole pour un Afro-Américain à la fin des années 60. Champion Olympique à Mexico en 1968, il a été drafté en 1970 par les Celtics, en 106ème position ! Cependant, il a d’abord joué deux ans en ABA avec les Virginia Squires. En deux ans, il a été élu Rookie de l’année en 1971, puis il a réalisé la meilleure performance all-time de la ABA au scoring sur une saison, avec 34,6 points de moyenne par rencontre. Ensuite revenu en NBA, il est tradé à Phoenix contre Paul Silas. Triple All-Star en NBA entre 1973 et 1975, il réalisera ses meilleures saison chez les Suns. C’est pourtant bien à Boston, où il repart en 1976, où il gagnera son seul titre dans la Grande Ligue, cette année-là, aux côtés de John Havlicek et Jo Jo White. L’arrière d’1m96 finira ensuite tranquillement sa carrière longue de dix ans entre Beantown, Los Angeles et Denver, jusqu’en 1980. Il aura l’honneur de figurer, dès le 7 septembre, dans le Hall of Fame de la NBA, ainsi que dans celui du College Basketball, où il a été introduit en 2015. Avec 20,7 points de moyenne en carrière, le guard a dépassé la barre des 10 000 unités, preuve d’une superbe carrière.
# Rod Thorn : Le monsieur est un historique de la Ligue, puisqu’il y traîne depuis au moins autant de temps que Pat Riley dans ses atours. Joueur respecté, le natif de Princeton, en West Virginia a été drafté en deuxième position en 1963, juste devant Nate Thurmond. Sa carrière sur les parquets n’a pas été incroyable, elle aura duré huit saisons, avec une pointe à 15,2 points chez les SuperSonics en 1967-68. Il aura navigué entre Baltimore, Detroit, St. Louis et Seattle, jusqu’en 1971, où il prendra d’ailleurs un poste d’assistant coach. En 1974, il tient le même poste aux New York Nets de Julius Erving, qui gagnent le titre ABA cette année-là. Surtout, en 1978, il est choisi pour être General Manager des Bulls. Le choix de Michael Jordan en 1984, c’est en grande partie de lui qu’il provient. Après, il a quand même drafté Carl Lewis, le gars est bon en marketing. Après une longue pige entre 1986 et 2000 en tant que vice-président des opérations basket de la NBA, il reprend du service chez les Nets, jusqu’en 2010. C’est d’ailleurs dans le New Jersey qu’il obtiendra le titre d’Executive of the Year, en 2002, après avoir emmené son équipe jusqu’en Finales NBA. Après un court passage à Philadelphie (2010-2013) en tant que président et GM par intermittence, il a finalement été engagé en juillet 2013 par la NBA en tant que président des opérations basket, rôle qu’il tient toujours aujourd’hui. Rod Thorn a donc tenu beaucoup de différentes rôles dans la Ligue, la plupart avec brio. Malgré une carrière décevante pour un deuxième choix de Draft, il a eu du succès en dehors des terrains, ou sur la touche, plus que sur les parquets.
# Rick Welts : Pour rester dans le domaine du front office, voici Rick Welts. Cela fait beaucoup d’exécutif pour une entrée au Naismith Basketball Hall of Fame ? Le gars mérite sa place plus que quiconque. La création du concept du All-Star Weekend, la campagne publicitaire autour de la Dream Team de Barcelone en 1992, la campagne autour du lancement de la WNBA en 1998 ? C’est bien ce monsieur qui se cache derrière tout cela. Le natif de Seattle, qui a actuellement 65 ans, a plus de 40 ans d’expérience dans la Ligue. Il a commencé dans la franchise de l’État de Washington, comme ballboy. Dix ans plus tard, en 1979, il était directeur des relations publiques lors du seul titre des SuperSonics. En 1982, il est entré dans le front office de la Ligue, où il a occupé plusieurs postes, comme vice-président exécutif ou directeur du marketing, des rôles qui ont fait sa renommée dans le microcosme NBA. Rick Welts est devenu plus largement célèbre par la suite en repassant de l’autre côté de la barrière. D’abord en faisant partie de l’organisation des Suns pendant neuf années, mais surtout en étant engagé en 2011 par les Golden State Warriors, en tant que président et directeur des opérations. Il a révélé son homosexualité au New York Times cette même année, et est de ce fait le premier exécutif dans toute ligue de sport professionnel aux USA à faire cette démarche. Aujourd’hui, il tient toujours son poste en Californie auprès de l’équipe de The Bay. Il n’est pas pour rien dans le succès médiatique de Curry, Durant, Thompson et consorts. Rick Welts est une figure de la Ligue, qui va donc avoir la joie d’être introduit au Hall of Fame.
# Katie Smith : Attention, légende. Le nom ne vous parle peut-être pas, mais Katie Smith est une star de la WNBA, qui a terminé sa carrière en 2013. Côté palmarès, elle a de quoi faire baver n’importe qui : deux fois championne avec le Shock de Detroit en 2006 et 2008, elle a été MVP des Finales lors de l’obtention de son deuxième trophée. Par deux fois dans la All-WNBA First Team (2001 et 2003), elle a été sept fois All-Star, et est la cinquième meilleure marqueuse de tous les temps de la Ligue. En équipe nationale, elle n’est pas en reste, puisqu’elle est triple championne Olympique à Sydney, Athènes et Pékin. Tout comme Tina Thompson, elle fait partie des quinze meilleurs joueuses all-time de la WNBA, liste établie en 2011. Native de l’Ohio, elle y a fait ses quatre ans de fac. Dans sa carrière longue de quinze ans, elle a voyagé entre Columbus, Minneapolis, Detroit, Washington, Seattle et New York, mais elle a également fait des piges en Europe, à Gdynia et à Fenerbahçe. Elle a terminé sa carrière en 2013 au New York Liberty, et est restée dans l’organisation depuis, en tant qu’assistante de 2014-2017. Katie Smith a même pris le poste de coach en chef cette année. Véritable légende de la Ligue féminine, elle a toute sa place dans le Naismith Hall of Fame, à seulement 43 ans, ce qui en fait, avec Ray Allen, la benjamine de la promo 2018.
# Dino Radja : Cocorico ! Enfin, Eurorico plutôt. Voilà un représentant européen dans la cuvée 2018 qui ira à Springfield. Et quel représentant. Dino Radja, en Croatie, représente à peu près ce que Babac peut signifier chez nous. Et en termes de palmarès, voilà la longueur du pavé. Il a d’abord joué sous le maillot Yougoslave, avec qui il a obtenu une médaille d’argent Olympique en 1988 à Séoul. Il a été champion du monde en 1990, et double vainqueur de l’Euro en 1989 et 1991. Suite à la dissolution de la Yougoslavie, il gagnera, aux côtés de Toni Kukoc, une nouvelle médaille d’argent Olympique à Barcelone en 1992, ainsi qu’une de bronze aux Championnats du Monde en 1994, et deux du même métal lors des Euro 1993 et 1995. Symbole du basket européen, il est le huitième joueur du vieux continent à être introduit au Hall of Fame de la NBA, après d’illustres noms comme Drazen Petrovic ou Nick Galis. En 18 ans de carrière, le tout jeune quinquagénaire a traversé Jugoplastika (Split), Rome, le Panathinaikos, Zadar, l’Olympiakos, le Cibona Zagreb, et il a terminé sa carrière dans sa ville natale de Split, en 2003. Quel rapport avec la NBA ? Et bien, Dino a été drafté en 1989 par les Celtics, en quarantième position. Il aura attendu quatre ans, à glaner des titres en club en Europe, avant de rejoindre les USA. Son passage a duré seulement quatre ans, mais Radja a marqué les esprits entre 1993 et 1997 : 16,7 points et 8,4 rebonds de moyenne sur quatre saisons, machine. Il a frôlé la saison en double-double en 1995-96, avec 19,7 unités et 9,8 prises lors des 53 rencontres qu’il a disputé cette année-là. Dino Radja recevra l’honneur d’être dans le Top 50 des plus grands joueurs de la FIBA, en 1991. Un homme de l’Est, archi dur au mal, avec une dimension physique incroyable, c’était ça, l’intérieur Croate de 2m11 pour 102 kilos. Actuellement en poste à la fédération de basketball de son pays, il est ami avec Bill Belichick, le mythique coach des Patriots, du fait de la proximité géographique des deux franchises du Massachusetts, et des origines du sorcier de New England, communes à celle de Dino Radja.
# Charles “Lefty” Driesell : Ne vous fiez pas à l’âge de ce vieux monsieur né un jour de Noël en 1931. Profiter d’une paisible retraite ? C’était pas trop le genre de la maison, jusqu’en 2003. 43 saisons. 43 saisons à être Head Coach en NCAA, de 1960 à 2003. Avant cela, c’était un éminent représentant de Duke, de 1950 à 1954, où il jouait pivot. Mais Lefty (surnom donné du fait de sa douce papatte gauche) était bien fait pour être sur un banc, à coacher. Malgré pléthore de titres de Conférence à son actif, il n’a jamais remporté le championnat NCAA. Il n’a non plus jamais coaché en NBA. Cependant, il s’agit bien d’une légende du basket universitaire. Driesell, d’origine allemande de par son père, a réalisé quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant, c’est à dire gagner plus de 100 matchs avec quatre équipes différentes. Historique en NCAA. Et puis, l’ancien de Duke, même s’il n’a jamais coaché la fac pour laquelle il a joué, n’a pas traversé que des petites universités : Davidson pendant neuf ans, Maryland pour 17 ans, James Madison lors de huit saisons, puis enfin Georgia State où il a coaché de 1997 à 2003. Considéré comme l’un, si ce n’est le meilleur bâtisseur de programme universitaire pour le basketball, il a un bilan total de 786 victoires pour 394 défaites, soit quasiment deux rencontres sur trois où Charles Driesell est sorti victorieux de la salle. Sacré pourcentage, sacrée longévité, n’est-ce pas ? Il est l’un des onze coachs qui a réussi à emmener quatre équipes différentes jusqu’au tournoi NCAA, et pour cela, il fait partie du Hall of Fame du basket universitaire depuis 2007. Longtemps parmi les candidats pour être introduit dans celui de la NBA, il est enfin récompensé, et son nom sera donc écrit dans la légende pour l’éternité.
# Ora Mae Washington : S’il n’y avait pas eu Ora Mae Washington, il n’y aurait peut-être pas eu de Tina Thompson, d’Elena Delle Donne et aucune de toutes les grandes dames de la WNBA. L’histoire de Washington est assez incroyable, elle est décrite dans un bel article de Sports Illustrated. Seule personnalité à être intronisée à titre posthume cette année, Ora Mae a vécu de 1898 à 1971. Née dans le quartier de Germantown, à Philadelphie. Son premier sport était le tennis. Dans le cadre d’une YWCA (pas la chanson), une Young Women’s Christian Association pour les gens de couleur, elle exprime son talent des les années 1920, et sera couronnée à huit reprises championne nationale “de couleur” en simple, elle obtiendra douze fois consécutivement le titre du double. Après être allée à Chicago, où elle a découvert le basket, elle s’est mis à jouer avec l’équipe chapeautée par la YWCA, les Hornets de Germantown. En 1931, cette équipe devient professionnelle. Après une rivalité contre les Tribunes de Philly, cette équipe l’a recruté. Washington et les Tribunes ont dominé le championnat national pendant toutes les années 1930. D’une longévité incroyable, elle gagnera son dernier titre national au tennis en double, en 1947, à quasiment 50 ans. Côté basket, elle jouait à l’intérieur, cochait en même temps, était la meilleure marqueuse de son équipe de 1932 à 1942. Une femme à tout faire, qui était considérée comme la meilleure joueuse “de couleur” de balle orange à son époque. Une pionnière, qui a donné ses lettres de noblesse au basket féminin. Elle a d’ailleurs été plébiscitée en 2009 au Hall of Fame du basket féminin, à Knoxville dans le Tennessee. Au vu de sa carrière, et de ce qu’elle a apporté aux gens de couleur, et aux amoureux du sport pendant la période de la grande dépression, après le krach boursier de Wall Street en 1929, elle mérite largement sa place dans le Naismith Hall of Fame.
Voilà pour le tour complet de tous les heureux élus qui seront intronisés au Hall of Fame de la NBA le 7 septmebre à Springfield, dans le Massachusetts. Des joueurs, des joueuses, des coachs, des membres exécutifs, il y en a pour tout le monde. Honneur tout de même aux locaux, à Boston, avec trois anciens représentants des Celtics : Charlie Scott, Dino Radja et bien sûr Ray Allen. Plus de polémique autour de Ray-Ray, le magnifique shooteur qu’il est et qu’il restera a toute sa place dans le Hall of Fame, tout comme chacune des treize personnalités qui vont entrer dans légende à tout jamais. Moments de rire et d’émotions à venir, la cérémonie s’annonce grandiose.
Source texte : NBC Sports