Sauf cataclysme, Dirk Nowitzki reviendra bien la saison prochaine : qui doutait de la deutsche Qualität ?

Le 28 mars 2018 à 19:33 par Aymeric Saint-Leger

Dirk Nowitzki
Source image : Youtube

En Allemagne, au mois d’octobre, deux événements de la plus haute importance se déroulent chaque année. En premier lieu, l’Oktoberfest, la fameuse fête de la bière célébrée de partout à travers le monde. Puis, quelques jours après, un énième retour de Dirk Nowitzki sur les parquets. Alors qu’il est légèrement plus proche de la fin que du début de sa carrière, le Wunder Kid devrait, si tout se passe bien, rempiler sur une 21ème saison en NBA l’an prochain.

Un lion ne meurt jamais. Avec sa longue tignasse blonde d’un autre millénaire, Dirk Nowitzki ressemblait effectivement au roi des félins à son arrivée dans la Grande Ligue, en 1998. Les années ont passé, tant de choses se sont déroulées dans le monde de la balle orange comme ailleurs, et l’Allemand est toujours présent, du haut de ses 213 centimètres. Bien évidemment, depuis quelques années, celui qui a révolutionné le poste d’ailier-fort est sur le déclin. Rien de plus normal, lorsque l’on arrive proche de la quarantaine. Pour autant, le Wunder Kid n’a pas encore connu la saison de trop. Même si l’actuelle a été particulièrement difficile, il s’accroche. Pour la première fois de sa carrière aux USA, il a perdu plus de 50 matchs lors de l’exercice 2017-18. Pas de quoi décourager celui qui a été All-Star à treize reprises. Le visage des Mavericks depuis désormais vingt ans est en perte de vitesse constante. À tel point qu’à la fin de la saison dernière, l’idée que le grand Dirk prenne sa retraite a effleuré tous les esprits. En fin de contrat, n’ayant joué qu’à 54 reprises, Nowitzki commençait réellement à être en galère, étant donné le rythme de croisière de la NBA actuelle, avec des meneurs, ailiers, et même intérieurs qui courent dans tous les sens et qui artillent à distance. Malgré tout, le meilleur marqueur européen de l’histoire de la Ligue a paraphé un nouveau contrat l’été dernier, d’un montant de 10 millions de dollars, répartis sur deux saisons, dont la dernière en option. Das ist toll ! C’est l’allégresse à Dallas, le Bon Gros Géant est reparti pour un nouveau tour de piste. Nous arrivons donc à la fin de la première année de ce deal de deux ans, et ça a l’air de rouler plutôt bien. Le disciple d’Holger Geschwindner n’a raté qu’un match lors de cette saison, et ses moyennes n’ont pas trop baissé : 14,2 points et 6,5 rebonds de moyenne l’an dernier, 12,1 unités au scoring et 5,7 prises par rencontre sur l’exercice actuel. C’est autant de bons signes qui laissaient espérer que les Mavericks vont choisir d’activer leur team option cet été, pour que le Wunder Kid honore sa dernière année de contrat à 5 millions de dollars. En tout cas, l’ailier-fort semble prêt à relever ce nouveau défi, comme il l’a dit à Marc Stein du New York Times :

“Pour ce qui est d’aujourd’hui, je prévois de revenir. Je me sens très bien. J’ai seulement manqué un match cette saison. J’ai signé un contrat de deux ans parce que je voulais jouer deux ans de plus. Et voilà, nous y sommes.”

C’est donc clair du côté de Dirk Nowitzki : si une météorite ne s’écrase pas sur la Terre d’ici octobre prochain, il foulera encore les parquets des trente franchises NBA en 2018-19. Bien évidemment, c’est à Dallas de prendre la décision, mais nul doute que les Texans accepteront de voir l’Allemand revenir dans le roster, pour ce qui pourrait ressembler à une ultime tournée. La décision officielle ne sera pas annoncée avant l’intersaison. En effet, l’enfant de Wurzburg va prendre le temps d’en discuter avec sa femme, Jessica, et son coach de toujours, Holger Geschwindner. Même si la décision semble actée dans son esprit, il faudra voir si son corps répond encore présent, lors de batteries de tests pendant les mois qui suivent. Ceci dit, de ce côté-là également, ça va comme sur des roulettes. Physiquement, même s’il court à une vitesse pachydermiale, et qu’il met à peu près le temps d’une possession pour monter défendre en tête de raquette sur pick-and-roll, il n’y a pas l’air d’avoir de problème majeur avec la grande carcasse de 2m13 et 111 kilos du BGG. Alors, chers fans des Mavericks, pas besoin de vous pincer, vous ne rêvez pas : Dirk Nowitzki va rempiler pour une 21ème saison sous le maillot de la franchise de Mark Cuban, qui a fait des vagues dernièrement. On ne va donc pas parler au conditionnel ici, tant l’Allemand paraît déterminé dans ses propos, et sûr de lui. Ainsi…

Il est temps de parler d’avenir. Oui, même pour un homme qui va avoir 40 ans en juin. Sous les ordres de Rick Carlisle, il va égaler le record de 21 saisons passées dans la Ligue, détenu conjointement par Kevin Garnett, Robert Parish et Kevin Willis. En revanche, il sera le premier à jouer autant de temps dans une seule et même franchise, puisqu’il dépassera, l’an prochain, les vingt saisons de Kobe Bryant avec les Lakers. Si les chances pour le titre de Dallas, tout comme la probabilité d’une 16ème qualification en Playoffs pour Dirk sont aussi minces que le corps de Tayshaun Prince, Nowitzki s’en fiche, il a envie de jouer. Et la saison prochaine peut lui permettre de monter dans les classements all-time de plusieurs catégories statistiques. Pour ce qui est des points marqués en carrière, il a dépassé la barre des 30 000 unités il y a un peu plus d’un an. Il est actuellement sixième, à seulement 275 points de Wilt Chamberlain. Il lui faudrait une saison 2018-19 à plus de 1 100 points pour aller chercher Michael Jordan dans ce classement, ce qui s’annonce compliqué puisqu’il n’a plus dépassé cette barre depuis l’exercice 2015-16. De plus, il risque de voir un LeBron James ardent lui fondre dessus telle une coulée de lave, puisque le King n’a que 330 points de retard sur l’Allemand. Pour ce qui est du nombre de matchs joués en carrière, il lui suffira de prendre part à 38 rencontres pour dépasser l’ancienne doublette magique du Jazz, Karl Malone et John Stockton, afin de monter sur le podium derrière Kareem Abdul-Jabbar et Robert Parish. Cela a de quoi faire rêver, et cela présage beaucoup d’excitation pour ce qui pourrait être la dernière saison de Dirk en NBA. Malgré tout, pourquoi ne pas se prendre à rêver, que même après l’été 2019, Nowitzki veuille rempiler ? Il n’a pas le même physique que Vince Carter, certes, mais ce dernier a un an de plus que le Wunder Kid, et est encore en pleine forme. Si son corps répond toujours présent, le compétiteur qu’est l’ailier-fort des Mavericks pourrait se laisser tenter, comme chaque été, de renfiler les sneakers, pour venir dépasser MJ au nombre de points marqués en carrière, et venir talonner, si ce n’est doubler Robert Parish et son record mythique de 1 611 rencontres en carrière. Il suffirait à Dirk de jouer 68 matchs de moyenne sur deux saisons, pour être, a l’été 2020, le joueur le plus capé en NBA. Ce serait tellement incroyable, un superbe symbole, et une récompense méritée pour une carrière exemplaire.

Malgré tout, nous n’en sommes pas encore là. Il faut déjà se réjouir que Dirk Nowitzki soit en bonne santé, espérer que cela continue pendant cet été, pour le revoir au moins jouer en 2018-19, puisque tel est son souhait. Le Wunder Kid n’est pas encore prêt a raccrocher les sneakers, c’est une superbe nouvelle pour les fans du joueur, les Mavericks, la Ligue, et tous les aficionados de basket dans leur ensemble. L’occasion de s’exclamer devant un fade-away divin, et tressaillir devant la superbe courbe du shoot de l’Allemand risque de nous être encore donnée pour une année, et pour cela, Dirk, wir lieben dich.

Source texte : NY Times