Les Raptors ratent le coche : une défaite qui fait mal à Cleveland, mais des leçons à retenir pour la suite

Le 22 mars 2018 à 04:56 par Bastien Fontanieu

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Source image : NBA League Pass

C’est le genre de revers qui peut rester dans la tête, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. En déplacement à Cleveland, les Raptors se sont inclinés et vont donc devoir faire le point avant d’aborder la suite.

Comment peut-on paniquer lorsqu’on perd un match de saison régulière, en back-to-back ? La réponse est simple, il n’y a pas besoin, de paniquer. Toronto, qu’on les tacle ou non comme nous allons le faire ci-dessous, n’a pas à dramatiser l’événement. Il y a certes des éléments préoccupants qui font de cette défaite un moment marquant dans leur saison, ce n’est pas comme s’ils avaient perdu contre l’équipe du coin sans le moindre historique en Playoffs, mais pas de quoi remettre en cause des bases développées tout au long de la saison. Après tout, c’est l’équipe profonde et collective, capable de menacer son adversaire de tous les côtés, qui mettait une pilule aux Cavs en première mi-temps, sous l’impact des Van Vleet, Poeltl, Lowry et Valanciunas. Et c’est cette même équipe, aux nouvelles intentions cette saison, qui sera attendue à partir de mi-avril. Ce qui est frustrant, cependant, c’est de voir ce scénario arriver tel un TGV et se rendre compte qu’il ne pourra pas être évité : réveil de LeBron, défense haussée qui tétanise les Raptors, comeback et défaite. Non pas qu’on l’annonçait en pleine mi-temps, loin de là vu la léthargie montrée par les Cavs lors des 24 premières minutes de jeu, mais il y avait cette question qui flottait déjà au-dessus de la tête des visiteurs. Peuvent-ils finir le business comme des grands ? Peuvent-ils tenir face à l’éventuel run de Cleveland, bomber le torse comme contre Houston en début de mois, et repartir de la Quicken Loans Arena en vainqueurs. Rien de sophistiqué sur le papier, une mission compliquée mais qui n’est pas donnée à des gosses découvrant le basket. Toronto avait 24 minutes pour faire le job…

… et ils ne l’ont pas fait. Premier réflexe évident, chercher le pourquoi du comment. Une défense qui zappe tous ses principes (68 points encaissés après la pause), un DeRozan qui ne trouve pas ses points dans la défense intense adverse, des rotations un peu tendues signées Dwane Casey, des temps-morts pas forcément pris au meilleur moment, on peut faire la liste et elle sera assez longue. Maintenant, est-ce la liste qui nous intéresse, donc du rationnel et palpable avec du chiffre, ou bien est-ce que cela dépasse ce simple cadre ? La question mérite d’être posée, tant le manque de cojones ou de solidité mentale était flagrant durant le comeback des Cavs. Face à ce tsunami portant le numéro 23, on a l’impression que personne n’a véritablement osé se dresser. Pas un daron qui voulait dire stop. Lowry était chaud, Van Vleet gonflait les pecs, mais pas de nasty ou de détermination montrée par les Raptors. Comme si le résultat final leur importait peu ce mercredi, alors qu’il y avait un vrai enjeu mental à prendre au sérieux. Encore une fois, il s’agit d’un cadre totalement différent de celui que les Playoffs proposeront, donc impossible de sortir de ces 48 minutes en affirmant que “Toronto n’a pas changé, ça pue le sweep.” Par contre, il y a bien une réalité que les Canadiens doivent capter. Non seulement tu te mets dans une potentielle merde psychologique si tu perds une seconde fois le 3 avril à Cleveland, mais en plus tu as offert ce qu’il fallait aux Cavs pour aborder la suite avec confiance.

On peut retourner cette rencontre dans tous les sens, prendre des éléments divers et variés et avancer des affirmations, une seule tient la route d’un commun accord : les Raptors n’ont pas fait le boulot. Et ce alors que la victoire était vraiment jouable. De là à paniquer ? Non. Mais de là à hausser les épaules ? Non plus. On espère une version sérieuse le 3 avril, sous peine de voir des punchlines évidentes ressortir à l’approche des Playoffs. Come on.


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