Chris Bosh revient avec nostalgie sur son parcours : le retour est toujours dans un coin sa tête
Le 10 mars 2018 à 15:59 par Alex Canneçu
Chris Bosh a beau être à la retraite, l’ancien pivot des Raptors et du Heat rêve encore de NBA. Il est d’ailleurs revenu récemment sur les étapes importantes qu’il a traversé tout au long de sa carrière, que ce soit son parcours en tant que joueur comme sur sa post-carrière et ses soucis du quotidien.
Sans ses problèmes de caillots sanguins qui ont obligé Chris Bosh à mettre un terme prématurément à sa carrière, nous serions sûrement encore en train d’apprécier l’un des meilleurs intérieurs des années 2000 sous le maillot Vice de Miami. Oui mais voilà, la santé prend le dessus sur le sport, et oblige malheureusement à dire stop avant qu’on ne le veuille forcément. Pourtant, à 33 ans, le natif de Dallas n’a pas totalement raccroché. Il a certes mis un terme à sa carrière, mais c’était pour des problèmes de santé. Si les médecins estiment qu’il peut rejouer et s’il en a envie, on pourrait potentiellement revoir CB1 sur les parquets. Reste évidemment le problème des franchises. On avait d’ailleurs évoqué son souhait de fouler à nouveau les parquets NBA, sous les couleurs du champion en titre Golden State ou avec un éventuel come-back à Toronto. Quoi qu’il en soit, Chris Bosh est revenu sur les étapes difficiles de sa vie. Qu’elles soient intrinsèquee à la vie du joueur de basket comme dans sa vie privée, le pivot s’est livré. Une interview relatée par Jackie MacMullan d’ESPN :
“J’avais 22 ans quand j’ai commencé, je ne savais rien. Tu es tout le temps avec les gars dans les vestiaires, dans le gymnase, avec un programme quotidien jusqu’au moment où tu es seul. Tu perds le sens de toi-même, le but de la vie. Et tu perds confiance. Tu te retrouves en train de dire : ‘J’étais le meilleur dans ce domaine et maintenant je ne suis plus le meilleur.’ Tu dois faire face au fait de ne plus être bon. Tu dois faire face à des gens qui ne te traitent plus de la même manière. Tu commences à te sentir oublié. Tu n’as pas autant d’appels téléphoniques. Tu n’es plus mis en avant. C’est naturel, c’est la vie, tu dois comprendre ce qui se passe, mais je vois bien pourquoi le taux de divorce est si haut et pourquoi les joueurs sont détruits. Ma femme et moi parlons de mes luttes. Vous devez avoir ces conversations. Beaucoup de gars dans cette Ligue ne parlent pas à leur femme. Ils se disent : ‘C’est du basketball, elle ne comprendra pas.’ C’est facile de garder cet espace entre elle et toi quand tu joues. Mais quand tu es à la maison 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, c’est un monde complètement différent. C’est un sujet sensible, mais c’est important. Ma femme et moi, on ne fait qu’un. Je suis très chanceux de pouvoir le dire. Elle m’a aidée à réaliser et à prendre conscience que je devais aller de l’avant, créer une nouvelle vie. Je suis un mari, je suis un père et je dois m’y consacrer maintenant.”
Au-delà de la maladie, Chris Bosh a pu compter sur un soutien de choix. Sa femme Adrienne, qui l’a toujours épaulé et avec qui il a eu des enfants. On évoquait récemment le fait que certains joueurs se libéraient et osaient prendre la parole comme Kevin Love ou DeMar DeRozan, avouant qu’ils avaient parfois eu des crises de panique. Ici, c’est certes un symptôme différent de troubles mentaux, mais Chris Bosh a lui aussi eu besoin de parler et de se confier. La transition vers la retraite semblait donc être très dure. Il y a le physique mais aussi le mental qui joue. Chris Bosh connaît parfaitement cela. Et c’est d’ailleurs l’une des raisons qui le poussent à vouloir revenir sur un parquet. Désormais, il sait ce que ça fait d’arrêter. Il n’a plus peur. La seule chose contre laquelle il se bat, c’est contre la maladie. Et c’est aussi malheureusement la chose qui fait que les GM sont réticents sur le fait d’engager le vétéran et de lui faire signer un contrat, après son échec sur son dernier pour cinq ans du côté de South Beach. Mais CB sait non seulement ce qu’il vaut, mais aussi et surtout tout ce qu’il a dû traverser pour en arriver là, rien que pour avoir l’espoir de rejouer un jour. Alors il veut retourner au charbon. Fouler les parquets une dernière fois, pour ensuite faire ses adieux pour de bon. Mais pas ceux qui sont forcés. Non, ceux que tu as envie de faire, car tu auras profité jusqu’au bout de ta raison de vivre et que tu auras surpassé ta maladie. Une manière de dire que oui, Chris Bosh l’a vaincu. Il en est venu à bout. Certes, c’est dangereux pour sa santé. A ce-niveau là, il y a des conséquences. Mais s’il y en a un qui sait ce qu’il fait, c’est bien Bosh :
“Je vais donner un dernier coup de collier. C’est tout, un seul. Ça a été un enfer, mais j’arrive à un moment de ma vie où c’est un cadeau, une opportunité. J’ai fait plus que ce que je n’aurai jamais imaginé. Mon objectif, c’était de tenir sur la durée, en atteignant 25 000 points et 15 000 rebonds, mais cela n’arrivera pas. J’ai accepté ça. Mais j‘adorerais revivre ça une fois de plus. Je mate le jeu en small-ball et je me dis : ‘Putain, j’ai consacré toute ma carrière entière pour évoluer dans un type de jeu comme celui-là. Ce sont mes compétences. Ce sont mes mouvements.'”
Chris Bosh semble donc clair sur sa décision. Ce qui était auparavant un rêve lointain plus qu’autre chose est désormais un but, un objectif : revenir en NBA. Après des étapes très difficiles qu’il a traversé, de sa jeunesse à ses débuts en NBA où il n’avait aucun repère à son arrêt brutal en tant que joueur, Chris Bosh s’est dévoilé, comme s’il voulait tirer un trait après ses mauvais moments. Histoire de ne retenir que le bon, de se baser dessus et d’avancer. Ensemble.
Source texte : ESPN