Celtics 2008 – Une épopée inoubliable : Paul Pierce, un futur Hall of Famer à l’âme verte
Le 11 févr. 2018 à 11:53 par David Carroz
2007-08. Il y a dix ans, les Celtics remportaient leur dernier titre, le 17ème de la franchise. Un titre magnifique pour plein de raisons différentes : la façon dont il s’est mis en place, les légendes qui y ont participé, le staff vert ou encore ce groupe celte qui a fait montre d’un collectif et d’une rage de vaincre hors du commun. Le résultat, nous le connaissons tous : 66 victoires et une bague au bout d’une campagne de Playoffs mythique. Une épopée inoubliable…
Il était là depuis le début. Des années à tout donner pour les Celtics. Avec des voyages en Playoffs, mais sans véritable possibilité d’aller chercher un nouveau titre pour la franchise mythique. jusqu’à cet été 2007 où tout a basculé, pour les C’s et leur capitaine emblématique.
Après une saison déprimante débutée par le décès de Red Auerbach et conclue par un piteux bilan de 24 victoires pour 58 défaites – le deuxième pire de l’histoire de Beantown – c’est du côté de la Draft qu’on imaginait venir voir le renfort pour Paulo. Mais les dieux de la loterie en ont décidé autrement puisque la franchise du Massachusetts n’hérite que du cinquième pick. Pas de quoi faire rêver les fans, ni Paul Pierce qui voit l’horloge tourner alors qu’il va atteindre les trente piges. C’est alors que Danny Ainge décide de faire un peu de magie en apportant à son All-Star de vrais renforts, histoire qu’il n’ait plus à supporter l’ensemble du poids des résultats de l’équipe. Et lorsqu’il voit débarquer Ray Allen et Kevin Garnett, le numéro 34 a de quoi être ravi. Plus besoin d’envoyer 25 pions par rencontre pour aller chercher un succès laborieux. Il sait qu’il pourra partager les munitions avec des joueurs talentueux, lui qui a dû se contenter de Ricky Davis ou l’arroseur Antoine Walker pour lui donner un coup de main. Mais si ces renforts de choix présentent un sacré upgrade pour The Truth, il ne faut pas oublier que la taulier de Boston a connu pas mal de pépins physiques en 2007 et que certains se posent déjà la question de son déclin.
Quelques mois plus tard, les sceptiques sont dans la fosse et Paul Pierce vit une véritable renaissance. Moins de taf à fournir, mais du boulot plus propre. Il faut dire que pour s’offrir cette seconde jeunesse, Paulo a fait les efforts estivaux nécessaires à l’instar de sa franchise en retrouvant son poids de sortie de fac, 107 kilos. Forcément, quand les articulations grincent, une petite diète permet de les soulager et de recommencer à gambader comme un lapin. Enfin tout est relatif, Pierce n’ayant jamais été le joueur le plus rapide sur les parquets, si ce n’est dans sa compréhension du jeu et sa capacité à piéger son défenseur avec ses feintes de grand-père. Soulagé physiquement, soulagé offensivement par Allen et Garnett, Paul Pierce va pouvoir se concentrer sur d’autres tâches et peser plus de l’autre côté du parquet, comme lorsqu’il se coltine LeBron lors des demi-finales de Conférence. Un effort défensif collectif certes, mais le premier envoyé au charbon face à la star des Cavs reste P-Double. Un Paul Pierce qui livre un duel épique lors du Game 7 à King James, terminant avec 41 pions et contrôlant un ballon brûlant après un entre-temps lors des instants cruciaux, validant la victoire et la qualification grâce un un coup de main du destin sur la ligne des lancers-francs, avec une tentative limite qui rebondit haut sur le cercle avant de transpercer le filet.
Une poignée de matchs plus tard, c’est son rival Kobe Bryant qui se retrouve face à lui pour les Finales NBA. Un Kobe habitué de ces grands événements alors que Paulo reste un novice à ce niveau de la compétition. La confrontation est âpre, l’ailier des Celtics parfois en difficulté comme lors du Game 3 qu’il termine avec 6 points à 2 sur 14 au tir. Mais lorsqu’il faut donner l’impulsion aux siens, le numéro 34 répond présent. Comme lors du Game 1, où après être retourné au vestiaire suite à une blessure il revient scorer 15 pions dans le dernier quart-temps alors qu’on imaginait déjà le pire pour sa santé. Comme lors du Game 2, où son contre sur Vujacic met fin aux espoirs de comeback des Angelinos. Comme lors du Game 5, où malgré la défaite il maltraite la défense des Lakers qui n’a d’autre solution que de faire faute sur lui pour tenter de le ralentir. Et même si la dernière rencontre ne sera pas la plus grande de sa carrière ni même de sa série, le Game 6 n’est qu’une formalité et les Celtics marchent sur les Lakers à la fin de laquelle Paulo peut mettre la main sur le trophée de MVP des Finales.
Travail d’équipe, leadership, fierté, le sacrifice de chacun pour le collectif : des termes que Paul Pierce résume parfaitement mais qui représentent surtout la philosophie des C’s. Des leitmotivs qui ont mené la franchise au plus grand nombre de titres dans l’histoire de la Ligue et The Truth à s’inscrire dans cette glorieuse légende. Un soulagement après avoir tant donné, une émotion immense qui éclatera au grand jour quelques mois plus tard, lorsque le numéro 34 a reçu, en larmes, sa bague.
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