Babysteps pour Jahlil Okafor : loin d’être en forme, le pivot a du boulot avant de pouvoir cartonner
Le 20 déc. 2017 à 11:06 par Bastien Fontanieu
Transféré aux Nets il y a deux semaines, Jahlil Okafor n’a pas réalisé de débuts tonitruants comme certains pouvaient s’y attendre. Mais alors pourquoi ? Comment ? Ou et donc or ni car ?
Seulement 23 minutes en 15 jours, on a connu plus excitant pour un type qui débarquait à Brooklyn avec un poil de hype. Enfermé chez les Sixers, Jahlil espérait déployer ses ailes et imposer son footwork dès ses débuts, comme de nombreux fans qui voulaient revoir l’animal balle en main, dos au panier. Seulement, chez les Nets, on ne veut pas faire les choses n’importe comment et le constat est intouchable lorsqu’on se penche sur le dossier Okafor : avec 25 minutes passés sur les parquets en 7 semaines, l’intérieur est à des années lumières d’être en forme. Un manque de rythme flagrant, qui l’empêche de pouvoir poser ses valises et contribuer immédiatement. Et c’est justement Kenny Atkinson, son nouvel entraîneur, qui a été le premier à vouloir le rassurer sur son arrivée. Si tu ne joues pas, ne soit pas étonné, sauf qu’on ne te laisser pas seul cette fois-ci. Il va falloir bosser, reprendre le bon rythme, faire les efforts et sacrifices nécessaires, afin de concrètement lancer sa carrière. Une sorte de brouillard auquel Okafor s’est habitué, lui qui s’exprimait dernièrement auprès du NY Post pour décrire son ressenti récent, après avoir notamment joué 23 minutes à Toronto pour sa première officielle avec les Nets.
“Vous ne savez pas trop où vous situer. C’était un bon test, de jouer ces quelques minutes face à une des meilleures équipes de la Conférence Est. De nombreux joueurs sont déjà en vitesse de croisière au niveau de leur forme physique, alors que personnellement j’ai l’impression d’être en tout début de saison car je n’ai pas vraiment joué. Il faut que je rattrape un paquet de gars.
C’est pour ça que je suis heureux d’être ici, de bosser avec un staff d’entraîneurs qui fait attention à moi chaque jour. Quand j’étais à Philly, je devais me débrouiller tout seul. J’avais mon propre entraîneur, avec lequel je bosse depuis des années, qui était là pour moi. Mais c’est un niveau différent quand vous bossez concrètement avec un staff d’une équipe”
Il est intéressant de voir qu’Okafor, dans son évolution et dans sa nouvelle situation, s’exprime avec de tels propos. Le passage sur le staff de Philly a été repris par l’intérieur en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’un tacle, simplement qu’il avait besoin d’être mieux entouré et qu’il était content de voir cela à Brooklyn. Mais cela montre aussi la difficulté encore rencontrée par le pivot formé à Duke, lorsqu’il s’agit de s’exprimer. Et il en va de même concernant sa véritable forme physique. Blessé en tout début de carrière, Jahlil n’a pas eu de chance et a justement dû se démerder pour rester en forme. Sauf que la qualité première des joueurs qui restent durablement en NBA, c’est cette capacité à pouvoir rester toujours prêt. Il y aura donc un choix à faire par la suite, dans sa carrière, et qui lui demandera ceci : soit tu restes posé sur ton immense talent, tu cartonnes quelques saisons et tu finis comme Al Jefferson dans l’obscurité la plus totale, soit tu prends ton aventure au sérieux et tu décides de te défoncer, pour rester prêt quoi qu’il arrive, quelles que soient les conditions. Là est le dilemme à venir pour Okafor, dont le talent est immense mais le comportement parfois encore troublant. Le cadre est parfait pour pouvoir passer au level supérieur, à lui de rester patient et suivre les consignes de son coach pour monter petit à petit en température et contribuer régulièrement avec les Nets.
Rien ne sera offert à Jahlil Okafor, et c’est bien normal. Arrivé récemment à Brooklyn, le mastodonte va devoir ravaler sa fierté et bosser comme les plus grands, pour mériter ses minutes et trouver son rythme. Au boulot.
Source : NY Post