Jahlil Okafor s’impatiente sur le banc des Sixers : sa cote continue de baisser mais Bryan Colangelo n’est pas pressé

Le 28 nov. 2017 à 22:11 par Stanislas Frégard

Jahlil Okafor
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Croire à l’astrologie, c’est quelque chose de personnel. Dans le cas de Jahlil Okafor, il est clair que les planètes sont alignées dans le pire des agencements. Que faire du numéro 3 de Draft qui avait été sélectionné avant Kristaps Porzingis en 2015 ? Bryan Colangelo aborde la technique de l’autruche, et ça, l’ancien de Duke ne le supporte plus.

Eh oui, le pivot est de la cuvée 2015 qui a vu les Wolves récupérer Karl-Anthony Towns avec le first pick et D’Angelo Russell partir à Los Angeles en deuxième place. Sur le top 4 complété par le Letton de New York se trouve un vilain petit canard nommé Jahlil Okafor. Souvent blessé et rapidement bloqué par d’autres intérieurs, Jah peine à s’exprimer en NBA et il a pris du retard sur ses trois autres camarades de Draft. En fait, Okafor n’est pas un pivot moderne. Qu’est-ce qu’un pivot moderne ? Un gros bonhomme qui avale du rebond et qui sait potentiellement shooter. Le souci, c’est qu’il n’a jamais été réputé pour sa vision de jeu et en défense ça coûte cher. Offensivement, dès qu’il faut s’éloigner un peu du cercle, ça devient aussi compliqué. Voilà pourquoi il est difficile de l’intégrer dans un roster moderne. Surtout que, du côté des Sixers, Joel Embiid prend de la place dans la raquette. Le Camerounais est monstrueux au poste, représente un force dissuasive dans la raquette et peut même chauffer du parking. Il vient même de signer un contrat qui a de quoi faire rêver Jahlil Okafor. Alors plutôt que de cirer le banc, ce dernier a officiellement demandé à ses dirigeants de lui trouver une porte de sortie pour ne plus perdre de temps. Il s’est exprimé auprès d’Adrian Wojnarowski d’ESPN.

“J’aimerais qu’ils m’envoient quelque part où je pourrais avoir ma chance. Je fais tout ce qu’ils me demandent et j’aimerais avoir une chance de jouer ailleurs ou de me faire couper. […] J’espère juste que ça va arriver très vite. […] C’est ma troisième saison en NBA, et je sais que c’est un business. Je ne sais pas si c’est juste ou pas mais des joueurs retraités m’ont dit que ce n’était pas juste et qu’ils n’avaient jamais vu ça avant. […] Je sais que c’est du business, mais à mes yeux je ne sais pas si c’est du bon business.”

En toute logique, Phila devrait s’en séparer, mais ils attendent un trade avec une compensation qu’ils n’auront pas. Il sera difficile de récupérer des gros picks de draft voire du All-Star contre un joueur qui n’a disputé que deux rencontres cette saison. Bryan Colangelo a bien essayé d’arnaquer Danny Ainge, mais le GM des Celtics est trop intelligent pour se laisser faire. De surcroît la situation est aussi triste pour Jahlil que pour les Sixers. La frustration ne joue absolument pas en faveur d’Okafor. Est-ce qu’un coach NBA aimerait entraîner un joueur aussi émotif, peu adapté au jeu moderne et surtout qui a pu avoir quelques déboires en soirée ? La baston dans les rues de Boston a également participé à abîmer l’image du joueur alors qu’il n’était qu’un rookie.

On a bien vu les faiblesses de Philadelphie lorsque Ben Simmons et J.J. Redick n’arrivent pas à shooter comme contre Cleveland. Trouver un trade plus réaliste permettrait d’obtenir un bon back-up capable d’alimenter le scoring au sein de la second unit au lieu de conserver un joueur que Brett Brown ne fait même pas rentrer pendant le garbage time. Mais alors pourquoi Colangelo n’y arrive pas ? D’abord, sa valeur a pris un coup vu son faible temps de jeu. Mais cela vient aussi du fait qu’il sera agent-libre à la fin de l’année. Donc, à moins de faire un package hyper intéressant avec par exemple un deuxième tour de draft ou de le couper pour faire une place dans le roster, il n’y a pas d’autres solutions à court terme.

La situation est irrespirable pour Jahlil Okafor et on lui souhaite de bien rebondir. C’est dommage d’être tombé dans une franchise dans laquelle il n’y a pas de place pour lui alors qu’un certain Embiid était drafté un an avant lui, ainsi que dans une NBA qui n’a pas non plus de place pour ce type de joueur. D’ici là, il va falloir assumer ses choix cher Bryan. Soit le GM ne le veut pas et décide de le trader contre deux Skittles, soit il le coupe. Mais il va falloir choisir, laisser pourrir la situation est la pire idée pour Okafor comme pour les 76ers.

Source : ESPN