Dell Curry : le shoot, une histoire de famille… et de génétique ?

Le 25 juin 2017 à 14:45 par Alexandre Martin

Dell Curry
Source image : YouTube / NBA

En ce qui concerne le sport de haut niveau, les hommes ne naissent pas tous égaux. Au basket par exemple, la taille ou les autres attributs physiques (comme l’envergure ou la puissance), la technique, les capacités athlétiques ou encore la compréhension instinctive du jeu sont autant de qualités naturelles qui ne sont pas les mêmes chez tous les joueurs. La génétique… C’est clairement à ce niveau que tout commence. Et quand on se penche un peu sur la carrière de Dell Curry, on se rend compte que si Stephen Curry est le shooteur qu’il est aujourd’hui, son père n’y est certainement pas pour rien.

Car il ne faudrait pas oublier qu’avant de connaître Wardell Stephen Curry II, dit Stephen Curry ou Chef Curry ou l’assassin à tête d’enfant… la NBA a eu le plaisir de voir évoluer sur ses parquets un certain Wardell Stephen Curry dit Dell. Et si les chiens ne font pas des chats, les snipers font bien des snipers. Dell Curry a passé seize saisons à écumer les planches de la Grande Ligue pour 1083 matchs dont seulement 99 en tant que titulaire mais avec une production très honorable et surtout très propre. C’est à Charlotte, pour le compte de Hornets, que le papa de Steph a passé le plus de temps et ses meilleures années de basketteur. Il y est arrivé en 1988 et y est resté 10 saisons au cours desquelles il évoluera avec Larry Johnson, Muggsy Bogues ou encore Alonzo Mourning. Il sera le sixième homme attitré des Frelons pendant toute cette période et il remplira impeccablement ce rôle. Et ce, pour une bonne raison : son impressionnante qualité de shoot.

Dell Curry c’est une gestuelle fluide, un follow through bien marqué et un toucher soyeux. Et ça, ce n’est que pour la partie technique. Parce que sans le ballon, l’ami Dell savait parfaitement se placer et se déplacer pour obliger la défense à faire des choix ou à la sanctionner dès qu’un peu d’espace lui était laissé. Et avec un peu plus de 40% en carrière derrière l’arc (40,5% sur ses dix saison à Charlotte), Dell Curry en a puni des défenses un peu trop lâches ! Aujourd’hui, il est encore le scoreur le plus prolifique de tous les temps sous le maillot des Hornets. Certes l’histoire de la franchise n’est pas des plus fournie mais cela mérite d’être noté. Parce que pour un sixième homme qui ne jouait que 25 minutes par match en moyenne, atteindre quasiment les 10 000 points (9839) en 701 sorties, c’est sérieux.

En carrière, il n’a pris qu’un peu moins de trois tirs primés par rencontre. S’il avait joué à l’époque actuelle, combien en aurait-il pris par match ? Six ? Sept ? Plus ? Il s’agissait principalement de catch-and-shoot évidemment le père n’a pas les qualités de dribble de son fils et c’est là qu’on peut se poser la question de la génétique. Le shoot serait-il dans les gènes ? On sait que les enfants d’athlètes ont bien plus de chances de devenir eux-mêmes des athlètes de haut niveau par rapport aux enfants du boulanger ou du notaire du coin. La famille Curry est une famille de shooteur d’élite. Le père était donc un artilleur très sérieux, efficace et ses deux fils sont de sacrées menaces de n’importe où sur le terrain. Bien évidemment, on pense à Stephen Curry qui peut devenir le shooteur à trois-points le plus prolifique de l’histoire d’ici trois saisons mais il ne faut pas omettre son frère Seth dont la qualité de tir est indéniable et probablement pas due au hasard.

Pour devenir un grand shooteur, il faut bosser. Il faut shooter encore et encore. S’entraîner seul, s’entraîner avec des oppositions, travailler sur la mécanique, sur les appuis… Mais ne peut-on pas considérer que Dell Curry a transmis un patrimoine génétique non-négligeable à ses deux fils. Il était un bel athlète sans être un monstre, ce que sont ses deux fistons. Il était un shooteur soyeux et là, la ressemblance avec ses rejetons est indiscutable… En fait, si la génétique y est sûrement pour quelque chose, c’est aussi une attitude professionnelle, un sens de l’hygiène et une belle humilité mentale que ce père a transmis à ses enfants. Du coup, Seth fait une carrière et Stephen, lui, est tout simplement l’un des meilleurs joueurs de sa génération, une icone qui modifie considérablement le jeu à travers sa façon de prendre des tirs.

Aujourd’hui, Dell Curry fête ses 53 ans. Il a eu une très belle carrière et son héritage va bien au-delà des stats ou des quelques records qu’il a établis. Son héritage peut se contempler sur les parquets NBA et pour encore un paquet d’années…