Preview Game 1 Clippers – Jazz : une bonne baston à l’ancienne comme on les aime !
Le 15 avr. 2017 à 22:23 par Anthony Gony
Au bout de la nuit (4h30), les Clippers reçoivent le Jazz au Staples Center de Los Angeles pour un affrontement 4-5 toujours très accroché. Quand on connait la dureté du Jazz, à laquelle les Clippers ont su répondre en saison régulière, on peut s’attendre à un vrai barfight.
En 1997, le Jazz de Karl Malone, John Stockton et Jeff Hornacek disposait facilement des Los Angeles Clippers de Loy Vaught, Malik Sealy et Brent Barry, qui ne faisaient évidemment pas le poids, au premier tour des Playoffs. Résultat : un sweep en bonne et due forme, 3-0 (à l’époque les premiers tours de Playoffs se jouaient au meilleur des 5 matchs). 20 ans plus tard, les choses ont bien changé, les rapports de force se sont inversés. Les Clippers, autrefois abonnés aux dernières places, jouent les premiers rôles à l’ouest, sans parvenir à accéder à la Finale de Conférence. Mais les Clippers sont aujourd’hui rois à Los Angeles, pendant que leurs omnipotents voisins Lakers connaissent une période de transition. Pour la sixième année consécutive, les angelenos joueront bel et bien les Playoffs, et avec l’avantage du terrain pour la cinquième fois de suite. Cet avantage, ils sont allés le chercher au finish, en coiffant au poteau le Jazz, leur adversaire du soir. De son côté, Utah n’a plus joué une série de Playoffs depuis 2012… on est donc loin, très loin de l’époque Malone-Stockton. Et pourtant, cette série devrait être serrée ! Le Jazz est la meilleure défense de la Ligue, affiche le 3ème defensive rating, est l’équipe qui laisse le moins de rebonds à l’adversaire et impulse le tempo le plus lent de NBA. C’est donc une équipe physique, avec une grosse défense autour de son pilier Rudy Gobert (à la lutte pour le titre de DPOY), qui aime jouer sur demi-terrain. Le roi Dagobert lui-même a annoncé la couleur:
“On sait que ça va être physique. On doit juste continuer à faire ce que l’on sait faire” Rudy Gobert
Si Lob City est une équipe athlétique qui a la réputation d’aimer courir, elle a aussi les moyens d’aller au combat, de se mettre en mode Playoffs. D’ailleurs, lors de leurs confrontations directes, les Clippers ont pris le Jazz à leur propre jeu à deux reprises, en les battant sur des petits scores (88-75 et 88-72). Au total, les Clippers ont remporté la série 3-1 en saison régulière. Il faut dire qu’avec DeAndre Jordan, Blake Griffin voire Luc Mbah a Moute, ils ont les armes pour répondre au défi physique proposé par Utah. Longtemps en proie à des pépins physiques, les deux franchises ont leur roster au grand complet pour entamer ses Playoffs. Le Barfight peut commencer donc !
La clef du match : la défense de George Hill sur Chris Paul
On aurait pu choisir la bataille du rebond et plus largement la guerre que vont se livrer les deux équipes à l’intérieur. Mais elle risque d’être rude et équilibrée sans que personne n’en ressorte véritablement vainqueur. Alors, on a préféré mettre en exergue le duel des petits, le duel des meneurs, entre George Hill et Chris Paul. Arrivé en début de saison dans l’Utah, George Hill réalise la meilleure saison de sa carrière. Il est enfin venu combler le poste faible du Jazz, qui en avait bien besoin. Ce soir, face au meilleur meneur de la dernière décennie (si on excepte Stephen Curry), George Hill aura fort à faire. Il s’agira d’un vrai test, car Chris Paul va forcément step up en Playoffs, surtout qu’il sait qu’il joue peut-être ses derniers Playoffs avec ce groupe qu’il a rejoint en 2011. A George Hill d’en faire autant, au moins dans sa moitié de terrain. S’il laisse Chris Paul jouer son rôle de chef d’orchestre et donner le tempo du match, à sa main, le Jazz sera impuissant. CP3 est l’un des derniers grands meneurs gestionnaires, qui privilégient la passe au scoring, et cherchent à faire jouer leurs coéquipiers. Chris Paul, s’il est un grand défenseur, reste avant tout un artiste. George Hill devra être l’inverse, un vrai pitbull, pour gâcher l’œuvre du maestro, et renverser la série en faveur des siens. Loin de la baston de titans dans la peinture, le duel entre le virtuose et le besogneux va valoir son pesant de cacahuètes.
Source : ESPN