C’était un 20 novembre : Shaquille O’Neal posait l’un des plus gros triple-doubles de l’histoire
Le 20 nov. 2016 à 15:57 par Alexandre Martin
Dans la vie et la carrière de tous les grands du sport, il y a des lieux qui représentent beaucoup. Il y a des signes qui ne trompent pas. Il y a des adversaires qui les poussent à devenir les monstres qu’ils sont ou ont été. En fait, il n’y a pas de coincidences ou de hasards, il n’y a bien souvent que des suites logiques de faits ou d’événements qui influent sur leurs destinées. La NBA n’échappe pas à cette tendance et Shaquille O’Neal – véritable icône parmi les légendes de la balle orange – non plus…
Le gros Shaq – ou le “Diesel”, le “Big Aristotle”, “The Most Dominant Ever” – enfin, appelez-le comme vous voulez, est né à Newark dans le New Jersey un jour de mars 1972. Un peu plus de 20 ans plus tard, il sera sélectionné en numéro 1 de la Draft par le Magic d’Orlando pour y démarrer l’immense carrière qui sera la sienne, celle d’un Hall of Famer tout aussi effrayant sur les parquets que drôle et charismatique en dehors. Partout où il est passé , le Shaq a dominé, martyrisé les défenses et les cercles sans jamais oublier du trash-talk dans tous les sens. Partout où il est passé le Shaq a laissé de bons et gros souvenirs. Mais s’il y a bien un endroit qui lui a permis de poser les bases de sa fabuleuse épopée en NBA, c’est le New Jersey. A l’époque, l’état collé à New York était le fief des Nets de Kenny Anderson, Drazen Petrovic et Derrick Coleman. Un trio intéressant qui a emmené les Nets en Playoffs deux années de suite tout en assurant un bon show sur les terrains. Et un show impressionnant, ils vont aussi en être les spectateurs privilégiés.
Le 12 novembre 1992, les Nets reçoivent le Magic d’un Shaq qui joue ici son cinquième match NBA. Le grand pivot du Magic est déjà une réelle attraction pour les médias et cela ne plait pas du tout à ce gros caractère qu’est Derrick Coleman. Et ce soir-là, non seulement les Nets vont battre le Magic de 11 points mais, en plus, D-Cole va postériser violemment le Shaq et prendre un malin plaisir à lui faire un petit finger wag de l’index, histoire de bien indiquer au rookie qu’il n’était pas le boss. Grosse erreur. On le sait, il ne faut jamais tenter d’écraser ou de trop chambre un grand joueur car le risque de représailles est beaucoup trop important. Quelques mois plus tard, fin avril 1993, le Magic est de retour dans le New Jersey. Un match qui se soldera par une victoire pour O’Neal et les siens. Une victoire au cours de laquelle il donnera le premier très gros indice concernant la violence de la domination à venir en brisant le système de suspension du panier, le jetant à terre comme un vulgaire morceau de ferraille.
Encore quelques mois plus tard, après avoir été nommé rookie de l’année (et All-Star) lors de la saison 1992-1993, Shaq entamait son exercice de sophomore en fanfare. 30,5 points, 9,5 rebonds et 2,9 contres sur les huit premiers matchs. Et le neuvième était à jouer dans… le New Jersey. Petrovic n’est plus là (paix à son âme de génie) mais Kenny Anderson et son pote Dédé Coleman sont toujours dans le coin. Et ils vont subir les foudres d’un pivot déjà tellement inérrêtable alors qu’il n’a pas encore 22 ans. C’était le 20 novembre 1993. C’est le jour que l’immense Shaq a choisi pour signifier à Derrick Coleman et à toute la NBA qu’il ne fallait pas le chercher. La technique employée : une ligne de stats stratosphérique, un triple-double dantesque. 24 points, 28 rebonds et 15 contres ! Oui, à ce niveau-là, les superlatifs manquent pour décrire la prestation du Shaqosaure. C’est encore un peu brouillon, très brut. Mais quelle puissance hallucinante, quelle force de la nature…
Le Shaq venait de poser un des plus gros triple-doubles de l’histoire qui allait servir de base à une saison à plus de 29 points, plus de 13 rebonds et presque 3 contres de moyenne et qui sera le deuxième de 13 exercices consécutifs de domination en double-double pour Daddy O’Neal. Le New Jersey et Derrick Coleman (8 points à 3/10 ce soir-là) en tremblent encore…