Nando De Colo : “On ne gagne des médailles qu’avec un groupe, pas avec une ou deux têtes d’affiche”
Le 18 sept. 2016 à 14:51 par Alexandre Martin
Tony Parker s’était exprimé après les Jeux, puis ce fut au tour d’Evan Fournier et plus récemment Nicolas Batum notamment. Les joueurs français sont très en verve ces derniers temps et, avant-hier, c’est Nando De Colo qui a répondu à bon nombre de questions relayées sur Yahoo. Sans être non plus transcendant à Rio, Nando a été le meilleur Bleu de la compétition et presque un mois après, il est revenu sur ce raté de l’Equipe de France.
Dans son style bien particulier – toujours très calme – le MVP 2016 de l’Euroligue a eu le temps de prendre du recul sur l’échec des Bleus et, sans le justifier, il le relativise et tente de l’expliquer :
Les JO constituent évidemment une compétition exceptionnelle dans la vie d’un sportif professionnel, mais nous sommes quand même passés à côté de quelque chose de grand. On voulait aller chercher une médaille, je pense qu’on en avait la capacité, on ne s’en est pas assez donné les moyens. Et à ce niveau de compétition, ça ne pardonne pas. Ça a été particulièrement flagrant lors du quart de finale contre l’Espagne.
La saison a été très longue pour tout le monde. Et le tournoi de qualification olympique aux Philippines début juillet nous a pompé pas mal d’énergie. Il ne faut pas non plus oublier les arrivées tardives de certains joueurs dans le groupe… Résultat : on a eu un peu de mal à se remettre en route. On n’a pas su faire les efforts qu’il fallait à l’entraînement et le coach l’a souvent souligné. On s’en est rendu compte lorsque la compétition a commencé.
Effectivement, la défaite inaugurale contre l’Australie puis le cauchemar vécu contre l’Espagne sont des revers qui vont laisser des traces et des regrets. Pour autant, De Colo ne considère pas la Roja comme tellement supérieure à l’équipe de France :
Je ne crois pas que l’Espagne soit « intrinsèquement » meilleure que nous. C’est sûr qu’ils ont de très bons joueurs, mais nous aussi ! Leur équipe était peut-être mûre plus tôt que la nôtre, c’est vrai. Et à chaque fois qu’ils nous ont battus c’est lorsqu’ils déroulaient un très beau collectif et que nous faisions l’inverse.
Il est même impatient de croiser à nouveau les compatriotes des frères Gasol :
Depuis deux étés, ils ont repris le dessus, mais j’ai hâte d’être au prochain Euro pour inverser la tendance à nouveau. France-Espagne en basket, c’est une très belle rivalité.
Une belle rivalité qu’il faudra désormais aborder sans Tony Parker qui n’a d’ailleurs pas épargné son acolyte du backcourt Bleu dans ces propos post Jeux Olympiques. Des états d’âmes que l’ami Nando comprend et respecte. Pour lui, la réponse à cet échec brésilien doit être collective :
Je comprends que Tony puisse être un peu frustré par sa dernière campagne avec l’équipe de France. Il aurait forcément préféré décrocher une médaille pour marquer encore un peu plus l’histoire du basket français, on le souhaitait tous. Après, en ce qui me concerne, je respecte les consignes du coach et je prends mes responsabilités quand il le faut. Je ne me pose pas la question des statistiques ou de savoir qui prend le plus de tirs ; lorsqu’un joueur est en réussite à un moment donné, il faut l’alimenter. Mais de toute façon, on ne gagne des médailles qu’avec un groupe, un bloc collectif, pas avec une ou deux « têtes d’affiche ». Un seul joueur n’a jamais gagné des tournois à lui tout seul, encore moins dans le basket FIBA.
Encore une fois, dans ces propos de joueurs cadres de l’Equipe de France, les consignes de coach Collet sont au centre des débats. Reconduit, on ne doute pas un instant que le sélectionneur des Bleus va – en grand connaisseur du basket de haut niveau qu’il est – faire bien attention à harmoniser le groupe et les rôles de chacun pour gérer au mieux l’après Tony. On ne doute pas non plus que Nando De Colo sera un de ses hommes de base. Un homme de base dont le prochain objectif en Bleu est élevé et qui compte bien assumer son rôle d’ancien en sélection nationale :
Le prochain objectif avec l’équipe de France est clairement de récupérer le titre de champion d’Europe (2017). Je ne pense pas que mon rôle devrait fondamentalement changer : reproduire ce que je fais tout au long de l’année avec mon club. J’ai déjà le sentiment de faire partie des “anciens” en équipe de France donc ça ne va pas changer non plus. Concernant Nico, je n’ai pas de doute qu’il retrouvera le niveau de jeu qui était le sien avec l’équipe de France par le passé et qui nous avait fait tant de bien. Et à côté nous avons des joueurs dans les deux meilleures ligues du monde et qui n’y font pas que de la figuration, loin de là. Pour les Bleus, il y a plein de raisons d’espérer !
C’est donc avec beaucoup d’envie et d’ambition que Nando De Colo voit l’avenir tricolore. Il est plein d’espoir, veut insister sur le collectif, faire que chacun trouve sa place et compte visiblement aider à l’intégration de jeunes, de nouveaux visages qui devront – avec lui en chef de file – construire l’équipe de France de demain.
Source : Yahoo
Source : YouTube / FIBA