La tirade de Yao Ming au Hall of Fame : quelques belles punchlines, mais surtout du sang-froid

Le 10 sept. 2016 à 07:41 par Bastien Fontanieu

Yao Ming

Il n’est jamais facile de passer en premier au Hall of Fame, une épreuve qui peut parfois s’avérer périlleuse pour quelques athlètes nerveux. Mais en ouvreur gigantesque, Yao a offert 15 minutes à la hauteur de sa toise, avec un discours exemplaire.

Comme prévu, comme envisagé, comme visionné depuis tant d’années, la tour de contrôle des Rockets a montré une candeur et une ouverture ravissante pour son passage au pupitre, un moment qui l’a forcément bouleversé comme on a pu le voir à plusieurs reprises, mais qui ne l’a pas dévié de sa mission principale. Ming, c’est avant tout la rigidité d’une machine qui fonctionne idéalement, mais montrant aussi quelques imperfections la rendant finalement humaine. Il était difficile de ne pas esquisser un sourire, en voyant cet immense joueur parler un anglais extrêmement fluide, alors qu’on se souvenait de ses premières années en NBA. Le maigrichon qui se baladait constamment avec un traducteur, le jeune homme un peu inquiet qui n’osait pas vraiment montrer ses émotions devant les caméras. Hier soir, c’est un Yao bien plus ouvert et donc accessible qui s’est présenté à Springfield, ce qui a parfaitement lancé une cérémonie de rêve.

Bien évidemment, les remerciements se sont déroulés avec une précision mécanique, personne ne manquant à l’appel. Le stéréotype du copain chinois dont les devoirs sont fait impeccablement ? Un peu de ça, mais en même temps, c’était tellement appréciable. Car de la NBA aux Rockets en passant par les légendes chinoises, Steve Francis et même James Naismith, tout le monde a eu droit à sa tape sur l’épaule, ce petit regard toujours aussi impénétrable, accompagné par un sourire en coin. Le Shaq, qui le forçait à devenir un meilleur joueur, lui a fait comprendre que ce qui ne le tuait pas le rendrait plus fort. Jeff Van Gundy et Rudy Tomjanovich ont apporté des leçons de vie fondamentales. Bill Russell, Dikembe Mutombo et Bill Walton, accompagnant la bête, avaient eux aussi droit à leur petite punchline. Sans oublier Iverson, forcément, qui aurait dû ouvrir le Hall of Fame selon Yao, car il avait lui-même besoin de plus de practice… Un exemple parmi tant d’autres, de ces clins d’oeil tendres et pourtant si bien envoyés : un beau speech, sans en faire des tonnes, tout simplement.

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