Quand Michael Jordan faisait la totale à Stackhouse… en chantant : une leçon qui date de 1996
Le 23 août 2016 à 01:27 par Bastien Fontanieu
L’anecdote du jour nous emmène à Philadelphie, et celle-ci a été retirée des dossiers des 90’s par plusieurs remarques envoyées entre anciens dans diverses interviews : retour sur une époque durant laquelle défier Jojo n’était pas forcément jojo.
C’est une histoire qui date, mais devait bien ressortir un jour. Et récemment d’ailleurs, Jerry Stackhouse lui-même revenait dessus, en affirmant que Jordan ne lui avait jamais mis la fessée tout en chantant du Anita Baker en remontant la balle. Le scoop ? Ou plutôt, la légende, vient de Roshown McLeod. L’ancien joueur des Hawks et Sixers n’avait pas joué en même temps que Stack à Philly, mais il avait bien vécu à l’époque de Michael lorsque ce dernier était en toute fin de carrière chez les Bulls, et qu’il torturait donc les défenses à coup de leçons d’expérience. McLeod affirmait en avril dernier que Jordan enchaînait les mixtapes sur ses adversaires en fredonnant des chansons comme Giving You The Best That I Got, ce qui avait bien évidemment fait le buzz mais ne nous étonnait pas trop connaissant la bête. Et bien justement, après avoir vu Roshown affirmer que Stakchouse avait eu droit à son propre concert à domicile, Jerry a tenu à effacer toute cette histoire en répondant que ce n’était que du blabla, rien de plus. Vraiment…? Car le Chicago Tribune nous a permis de réinstaller le contexte de l’époque, en janvier 96, avec des détails assez précis et une plateforme finale qui ne peut que nous laisser imaginer une séance de torture de la sorte.
Jordan a même dû calmer Stackhouse à un moment du match, car il voulait trop en faire. […] “Je sais qu’il a dit plein de choses, mais c’était un facteur de motivation d’un point de vue compétitif,” répondait Jordan concernant les propos de Stackhouse qui affirmait que peu de monde pouvait réellement l’arrêter sur un terrain. “Je ne souhaitais vraiment pas en faire un duel, une affaire en un-contre-un. Je n’ai fait que mon travail dans le cadre de mon équipe, et il avait beaucoup de pression sur lui.”
Il faut dire qu’à l’époque, avant cette rencontre du 13 janvier 1996, le paysage était particulier. Jojo revenait de sa retraite un an auparavant, Jerry venait d’être drafté et le plus jeune des deux démarrait sa saison tambours-battant avec quelques grosses pointes au scoring. Afin de s’imposer dans la Ligue et donc gagner le respect de ses adversaires, Stackhouse pensait bien faire en disant que les humains capables de le stopper étaient rares. Le seul problème, c’est qu’en 96 les Bulls avaient tendance à écarteler la concurrence, avec Jordan et Pippen aux rennes du char d’assaut. Et lorsque l’équipe de Chicago se ramena à Philly ce soir-là, en connaissant parfaitement les déclarations du rookie, Scottie et Ron Harper furent envoyés en mission aux côtés du numéro 23, afin de ruiner la partie du jeune homme. Le reste est déconseillé aux mineurs, tant la leçon fût radicale : 48 points à 18/28 au tir pour Jordan dont une feinte énorme ligne de fond, 13 points à 4/11 au tir pour Stackhouse qui a ensuite passé la nuit assis sous la douche, défaite de près de 30 points en bonus. Une correction qui ne fût peut-être pas réalisée en fredonnant des paroles de Baker, mais on laissera à la légende le soin de laisser le doute. Car aujourd’hui, malheureusement pour Jerry, il y a nettement plus de témoignages validant la méthode infernale de Sa Majesté plutôt que d’anciens défenseurs niant avoir eu une émission de The Voice dans leurs oreilles en tentant de défendre l’animal.
Quand on affirme avoir battu Jordan en un-contre-un à North Carolina, qu’on a confiance et qu’on veut se faire un nom, on peut comprendre Stackhouse. Mais hélas pour l’ancien, l’histoire retiendra surtout que Michael avait planté 48 points lors de leurs retrouvailles… dont 45 en trois quart-temps. Encore une brique de plus, dans le palace historique du numéro 23…
Source : Chicago Tribune – TMZ
Source image : YouTube – MJ23