C’était il y a seulement 10 ans – Wizards : Gilbert Arenas à la tête d’un Big Three porteur d’espoir

Le 18 juil. 2016 à 20:49 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la Ligue. Des dizaines de journeymen ont écumé les terrains pendant ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russell Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. TrashTalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Aujourd’hui, c’est au tour des Washington Wizards

Bilan : 42-40, 2èmes à l’Est

Le 5 : Gilbert Arenas – Caron Butler – Antawn Jamison – Jarred Jeffries – Brandon Haywood

Le banc : Antonio Davis – Jarvis Hayes – Etan Thomas – Andray Blatche (rookie)

Le MVP : Gilbert Arenas, 29,3 points à 37% du parking, 6,1 passes, 3,5 rebonds, 2 interceptions. All Star et All NBA 3rd team

Au début de la saison 2005-2006, la capitale est en effervescence : les Wizards viennent enfin de gagner une série de Playoffs, alors qu’ils n’avait pas remporté ne serait-ce qu’un match de post season depuis 1988. La franchise va même jusqu’à imprimer des t-shirts pour célébrer l’événement malgré le sweep infligé par le Miami Heat au tour suivant. Le “Big Three” Gilbert Arenas – Antawn Jamison – Larry Hughes est le plus prolifique (en points) de la ligue. Ce dernier part néanmoins à la free agency mais il est immédiatement remplacé par Caron Butler, arrivé des Lakers en échange du légendaire Kwame Brown. Le 1er choix de la Draft 2001, symbole de la mauvaise gestion des Wizards, s’en va, signe que les dirigeants veulent  tourner la page sur une période révolue. L’objectif de D.C. est désormais de s’installer durablement en Playoffs puis d’évoluer en contender au titre, en construisant autour de Gilbert Arenas, qui continue de progresser de façon impressionnante.

Le meneur star balance d’ailleurs sa meilleure moyenne de points en carrière sur la campagne 2005-2006 : 29,3 points marqués avec la panoplie complète du scoreur, qui font de lui le quatrième meilleur marqueur de la ligue. Clairement, le MIP 2003 a encore passé un cap, se mue en superstar et s’affirme plus que jamais comme le franchise player des Sorciers. Il est d’ailleurs sélectionné pour la deuxième fois au All Star Game par David Stern, à la suite du forfait de Jermaine O’Neal. De plus, comme la greffe à l’effectif de Caron Butler prend immédiatement, le départ de Hughes est parfaitement compensé, et le nouveau Big Three de D.C. est de nouveau le plus prolifique : plus de 67 points par match, qui placent l’attaque des Wizs à la 3ème place de la ligue et au top de l’Est. La franchise de la Capitale produit une saison proche de la précédente : oscillant autour des 50% de victoire tout l’année, ils ratent cependant l’objectif des 45 wins à cause d’une blessure au pouce qui fait manquer 5 matchs à Butler, pour autant de défaites. Le bilan de 42 victoires pour 40 défaites leur suffit pour accrocher la 5ème place de la conférence et aller défier les Cleveland Cavaliers de LeBron James. La série est comme prévu très serrée. Après un game 1 maitrisé par les hôtes, Washington remporte le game 2 et récupère l’avantage du terrain. Malheureusement, LeBron plante un game winner à 5,7 secondes de la fin pour faire gagner son équipe d’un point, et quand la série revient dans l’Ohio, elle est de nouveau à égalité. Les deux derniers matchs auront un scénario très proche du game 3. D’abord les Cavs s’imposent chez eux d’un petit point, après prolongation, sur un panier du “King” à 0,9 secondes de la fin. Le dernier match, à la maison, connaît encore une fois le même dénouement : prolongation, et Cleveland remporte une nouvelle fois le match d’un point pour bouclier la série. Mais à part ça les gars, LeBron n’est pas clutch…

Certes  l’élimination fait mal avec ces deux matchs perdus d’un rien du tout à la maison, mais elle fait partie de l’apprentissage de cette équipe montante. Le meneur star est un bosseur, et il promet de revenir plus fort – ce qu’il fera – et de ramener un titre à la franchise – ça, par contre… -. Pendant l’inter-saison suivante, l’agent zéro déclare même accepter de réduire son contrat si cela permet de recruter d’autres renforts. Les Wizards tiennent là leur future légende, attachée à la ville et prêt à passer dans la catégorie superstar. Malheureusement, la NBA n’est pas un conte fée et une blessure au genou très malchanceuse fin 2007 le coupera dans sa progression vers les sommets et mettra fin à cette courte époque dorée du Big Three de Washington.

Le moment marquant de la saison : Game 6 du premier tour des Playoffs à Washington, les Wizards se font sortir par les Cavs en perdant d’un point, pour la troisième fois.

La série Cavaliers – Washington est très attendue fans : elle oppose deux équipes montantes de la NBA, menées par deux des meilleurs jeunes de la ligue, LeBron James, 21 ans, et Gilbert Arenas, 24 ans. La série s’annonce très serrée et tient toutes ses promesses avec des fins de matchs qui se jouent sur des micro-détails. A ce jeu-là, entre deux équipes inexpérimentées, c’est les Cavaliers de Larry Hughes qui l’emportent grâce à leur ailier prodige. Le match 6 est d’ailleurs représentatif de l’ensemble de la série : les deux équipes sont au coude à coude tout au long du match, et partent en prolongation à 107 partout. Gilbert Arenas sort sa meilleur performance de la série avec 36 points à 51% et 11 passes pour répondre aux 32 pionts de LeBron. C’est lui qui sort un énorme tir du fond du parking pour mettre les équipes à égalité. C’est lui qui score les premiers points de son équipe dans l’overtime. Mais voilà, le meneur craque dans la prolongation en manquant 2 lancers francs d’affilée à 15 secondes de la fin. Les Wizards ont encore beaucoup à apprendre, mais leur avenir est brillant. D’ailleurs, l’année suivante, comme par vengeant, ce bon Gilbert ira planter 16 points dans une prolongation face aux Lakers, record NBA (battu depuis par Stephen Curry), histoire de montrer que ce match n’était qu’un accident.

10 ans après, c’est un autre meneur, John Wall, qui est le visage de la franchise. Le All-Star peine à faire passer un cap à son équipe, qui vient même de louper les Playoffs pour la première fois en 3 ans. Dans le rôle du scoreur blessé, c’est Bradley Beal qui a repris le flambeau laissé par Arenas. D’ailleurs le jeune arrière ressemble bien plus à Gilbert que son compagnon de backcourt. Les Wizards vont devoir se relancer dès cette année derrière leur nouveau coach Scott Brooks, sans quoi le meneur pourrait ne pas s’éterniser dans le coin…

Source image : Washington Post