“On pense qu’on est encore la meilleure équipe et on a craqué” : Klay Thompson, pour vous servir
Le 22 juin 2016 à 05:08 par Bastien Fontanieu
Difficile de savoir dans quel état le sniper des Warriors doit être au moment où ces lignes sont écrites, mais il y a de fortes chances pour que ce soit en larmes et sous la couette : Klay est revenu sur cette fin de saison digne des pires cauchemars.
Incompréhension. Fatigue. Effondrement, et un peu de tristesse, voire beaucoup. Voilà probablement les sentiments majeurs qui doivent envahir Thompson, lui qui – comme ses coéquipiers – devait probablement penser à la façon dont il allait célébrer le back-to-back, lorsque son équipe menait la série 3-1 et revenait à la maison avec le trophée de champion prêt dans le vestiaire. Oui, les Warriors se sont fait dessus et auront bien l’étiquette de première équipe de l’histoire à perdre une Finale après avoir touché la bague d’un poil de doigt, mais il faut tourner une page et cela prendra du temps. En tout cas, bien plus que deux jours, le temps qu’il a fallu à CBS Sports pour discuter avec l’arrière, sur ce finish catastrophique et surtout la suite. Comment avancer ? Comment oublier ? Comment revenir avec encore plus de détermination que cette saison ? Tant d’interrogations qui hanteront malheureusement Draymond Green et compagnie pendant le plus long été de leur carrière, mais telle est la loi du sport. Il y a un vainqueur, un perdant, et cela peut des fois prendre des proportions dramatiques lorsqu’on passe d’un extrême à l’autre. Résultat, lorsque le micro a été pointé vers lui et qu’on lui a demandé comment allait-il pouvoir digérer cette cuisante défaite sur la plus grande scène imaginable, Klay a répondu avec un mélange de rationnel et d’irrationnel, de compréhension comme de frustration. Logique, logique.
C’est dur de répondre, personnellement aujourd’hui. Je n’ai vraiment aucune réponse à cela actuellement, pour être totalement honnête. C’était extrêmement décevant tout simplement parce qu’on sait à quel point nous pouvons être bons, on pense qu’on est encore la meilleure équipe au monde et on a craqué. Donc à l’heure actuelle, cela fait du mal plus qu’autre chose. Je ne peux pas vous dire quand est-ce que la déception va s’estomper petit à petit, mais je sais que ce sera le cas.”
Niveau confiance et mental, le bonhomme est bien chargé comme il faut, c’est aussi cela qui fait son succès en ce début de carrière tonitruant. Et quelque part, même si la première tentation est de vouloir attacher Klay à l’image du mauvais perdant, il n’a pas vraiment tort. Les Warriors se sont fait tabasser par les Cavs, point barre. Cependant, était-ce le fruit d’une équipe complète, ou d’un quintet qui a excellé avec à sa tête un mutant au sommet de sa forme ? Non pas qu’on veuille réduire la victoire de Cleveland ou soutenir les propos de Thompson, cette bague remportée par la franchise de l’Ohio fût sublime d’abnégation collective et de discipline mentale, cependant on peut voir où veut en venir le Splash Bro lorsqu’il parle de ce sentiment de meilleure équipe encore aujourd’hui. Au complet, avec un Bogut sur deux jambes et un Iguodala au top, l’affaire serait peut-être différente. Mais ce discours, c’est aussi celui qui fût utilisé par Kyrie Irving l’an dernier, et qu’il a validé en remportant le titre cette fois-ci. Golden State a donc peut-être remporté 73 matchs en régulière, a peut-être écrasé une brouette de records, a peut-être roulé sur Houston et Portland, a peut-être réussi à revenir d’un 3-1 face au Thunder, mais a surtout pété un plomb quand il fallait finir le boulot. Et ça, il faudra le digérer aussi bien personnellement que collectivement. Car même si Klay fût remarquable de régularité sur ces Playoffs en menant les siens lorsque Curry était absent, son Game 7 le hantera pendant longtemps avec des pourcentages indignes de son standing (14 points à 2/10 de loin).
Pour l’heure, il faudra digérer ce terrible épisode, travailler encore plus en équipe, et aborder la saison prochaine avec le couteau entre les dents. Car s’il y a bien une leçon que Thompson peut retenir, c’est celle-ci : les Cavs aussi ont eu leur période de bad l’an dernier, mais 12 mois plus tard, ils sont revenus au même endroit pour triompher. Your turn, now.
Source : CBS Sports
Source image : ESPN