La France s’incline face à la Serbie : encore du boulot, un bon rappel face à un gros client
Le 22 juin 2016 à 05:37 par Bastien Fontanieu
Après une première victoire solide face à la Lettonie, l’équipe de Franz se ramenait sur la capitale pour y affronter une équipe serbe qu’elle connaît bien. Battue sur un comeback qu’on pouvait voir à trois kilomètres (79-77), l’armée de Vincent Collet a eu droit à un bon rappel.
Du bien, du moins bien, du top, du pas top, il y avait un peu de tout à la française dans cette défaite en match de préparation, sans avoir à en faire une alarme de type nationale. Après tout, pendant une bonne partie de la rencontre, c’était bien l’équipe hôte qui avait le volant entre ses mains, grâce au bon boulot de copains comme Thomas Heurtel, Boris Diaw ou Alexis Ajinça. Une EDF solide en défense, n’encaissant que 34 points en première période, permettait notamment à Tony Parker, Nando De Colo ou Antoine Diot de faire leur retour chez les Bleus sans avoir à forcer, eux qui étaient absents du premier match. On fait tourner le banc, on teste les rotations différentes afin de voir comment se débrouille chacun en étant lancé dans le feu : doucement mais sûrement, le public se régalait devant une avance de près de 15 points qui avait l’air de bien vouloir gonfler. Sauf que ce qui gonflera sera plutôt le bras de Nikola Jokic, en discussion physique avec Nando sur une action anodine, les deux joueurs s’échangeant quelques fristouilles sous les yeux de l’arbitre. Ni une ni deux, Ajinça pousse le Serbe dans le dos afin de venir en soutien à son coéquipier, mais voilà un tournant qui fera basculer le match par la suite. Car lorsqu’on fâche un entraîneur comme Sasa Djordjevic, les représailles peuvent être tendues…
Et la Serbie qui pionçait sur le terrain en proposant un basket plutôt digne d’un match… de prépa se transformera en équipe de compétition internationale, l’altercation servant de déclic aux visiteurs. Soudainement, la défense de Markovic et compagnie devient intouchable pendant que Bogdanovic s’amuse, les points grattés aux lancers s’enchaînent, et on voit l’écart se réduire tel le sourire de Steph Curry entre le Game 4 et le Game 7. Oh non, pas la spéciale. Si, et pas qu’un peu. Pertes de balles, manque de communication, l’équipe de France déjoue et la Serbie reprend l’avantage en prenant chaque possession avec sérieux. En fin de match, malgré les efforts de Boris et un public qui faisait chauffer les décibels, c’est Markovic qui assassine tout le monde de près de 8m, les supporters serbes explosant dans les hauteurs du stade. Une défaite cuisante, certes, mais pas de quoi paniquer. Car même si les rotations de Vincent Collet étaient assez intrigantes, il faut rappeler qu’il s’agissait d’un match de prépa. Car même si Tony n’était pas vraiment en jambes et manquait dans le money-time, il faut rappeler que c’était son retour. Un mental qui a pêché au finish, pendant qu’en face seule la gagne était envisageable dans les 15 dernières minutes de la rencontre, en bref un assez bon rappel qu’il faudra bosser encore plus pour dominer comme voulu le TQO de Manille entre le 5 et le 10 juillet prochain. La Serbie reste une équipe du très haut de tableau international, et quand elle a appuyé sur le bon bouton l’EDF n’était pas prête. C’est comme ça, le contexte était particulier avec de nombreux absents, il y aura un dernier match dans lequel retrouver un peu de sérénité, face au Japon mardi prochain.
L’ultra-optimisme n’est pas souvent ce qu’il y a de meilleur, mais l’ultra-pessimisme non plus. On peut revenir sur les changements, la défense, la gestion du dernier quart et un groupe qui a pas mal lâché lorsque cela devenait compliqué, mais on peut aussi voir une France qui se fait bousculer au bon moment, c’est-à-dire deux semaines avant le rendez-vous le plus attendu de ces 8 derniers mois. Le moment down a eu lieu hier, voyons si les Bleus pourront nous proposer un perfect à partir de demain.
Source image : TrashTalk
