Les notes du Game 6 des Finales : LeBron, la Brute, le géant

Le 17 juin 2016 à 09:00 par Simon Capelli-Welter

En direct du Sofa Q où la vue était imprenable sur l’écran d’ABC, les notes ont été attribuées pour tous les acteurs de ce Game 6, où Cleveland a déroulé, flippé, puis exulté, et s’est surtout offert le droit à un match 7 chez les hommes de la Baie. Allez, hop hop hop, tout le monde en rang : c’est l’heure du conseil de clash.

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Cleveland Cavaliers

Kyrie Irving (7,5) : Du shoot, du dribble, de la vitesse, de la vista ; bref, du rythme et des points. Il a su prendre l’attaque à son compte, surtout quand James était sur le banc, atteignant ainsi la barre des 20 points trois minutes avant la mi-temps. En plus, cerise sur le Kyrie, Irving a défendu et su provoquer avec malice des fautes sur  Curry (la troisième par exemple). Bémol, Kyrie a eu l’air de s’être fait mal au pied, tirant quand même un peu la grimace en fin de match, qu’il a regardé du banc. Un peu de crème glacée devrait toutefois lui permettre d’être à fond pour le Game 7.

J.R Smith (6,5, 7, 8, 9, 10, 1000) : L’esthète pur. Le Gégé vit pour le beau geste et le fun. Et le hustle quand même un peu, en tout ça juste ce qu’il faut pour donner le change et rester en jeu afin de continuer à kiffer et faire kiffer. Cette passe pour le alley-oop de James restera comme le symbole de ce match, et d’une certaine façon de voir le beau jeu. Car le Gérard ne connait pas de limite. Quel génie de savoir s’amuser à ce niveau. Une emblème pour toute une génération. Gerard de vivre.

LeBron James (9) : 16 sur 27 aux tirs. 41 points. 8 rebonds. 11 passes. 4 interceptions. 3 contres. Deuxième match de suite à 41 points en finales, DOS AU MUR. C’est peu dire que le Bron n’avait pas envie de perdre. Le patron ultime de la ligue, c’est lui, comme il a pris malin plaisir à le rappeler sur ce contre dans les dents de Curry. D’ailleurs, LBJ s’est aussi offert le scalp de Draymond. Sachant que ce dernier ne pouvait plus ouvrir sa gueule, LeBron s’est personnellement occupé de son cas (et de ceux qui pensaient que l’absence de Green expliquait ses 41 points au match précédent). Ce n’était plus un duel, mais une exécution. Tout Warrior qu’il est, il ne joue définitivement pas dans la même cour. James a irradié ce match de son talent, de sa volonté, de sa passion. Des passes folles, de l’intensité, du muscle, du shoot retrouvé. La messe. Car quand il met de loin, le King monte encore d’un cran niveau confiance en lui, et devient un mutant comme rarement le basket en a connu. Quand le jeu s’est durci et qu’il fallait garder l’avance, vitale, des siens, il a sorti le grand jeu avec 18 points d’affilée à cheval sur la fin de troisième et le début du quatrième. Bonus, il a fait péter les plombs à Stef Curry sur la fin. Comme un symbole. Y’a-t-il encore quelqu’un sur la planète basket à même de refuser sa suprématie ? Le meilleur joueur du monde, et de loin, tout simplement.

Kevin Love (2) : Comme le nombre de ses fautes d’entrée de jeu. Symbole que rien ne va dans son sens en ce moment. Le pire, c’est qu’il est loin d’en avoir rien à foutre : le Kevin s’applique et s’essaie (il s’est même montré actif en défense sur le pick and roll), mais quand ça veut pas, ça veut pas. Même quand il met un trois-points ou fait les efforts, il ne semble pas à sa place à ce niveau, ou du moins dans cette équipe. Sur le parquet lors des deux 8-0 encaissés par les siens, ce n’est sans doute pas tout à fait pour rien. L’amour est mort, décidément.

Tristan Thompson (8) : Tristan sévit sur les raquettes comme les cafards sur le Baygon. Neuf rebonds dès la fin du premier qt. Et un TT en DD avant même la mi-temps. Quand il met des points, c’est tous les Cavs qui vont bien, preuve que le ballon circule et qu’il le trouve en bout de chaîne.

Richard Jefferson (5) : Vite entré suite aux fautes de Love, Jefferson Air Peine a surtout permis à James de jouer en 4. Pour le reste, il a tout donné, véritable modèle de volonté et d’intensité, mais a commis plusieurs erreurs évitables. Voire de vraies fautes débiles, comme celle sur ce trois-points de Barbosa.

Mo Williams (5) : Un floater ligne de fond qui met les Cavs à +9 dans le premier. Rien que pour ça, il méritait d’être noté.

Iman Shumpert (3) : Shoot raté, faute inutile, oubli en défense. LE point faible de l’effectif de Cleveland. Et ça fait chier de l’avouer, parce qu’on l’aime bien, au fond. Mais bon, Iman I-pas-du-tout-amazing.

Dahntay Jones (6) : Est rentré troller en fin de deuxième quart-temps. Un 2+1 et des lancers, parfait.

Matthew Dellavedova, Timofey Mozgov et James Jones (-) : Sont rentrés quand Curry était déjà sorti.

Channing Frye (-) : N’a même pas eu le droit de fouler le parquet. Kevin Love, en pire.

Tyronn Lue (6,5) : Petit Lue aurait pu éviter des frayeurs aux siens (et à leurs fans les plus tendus) en capitalisant plus tôt sur le foul trouble de Curry, voire le nerf sciatique d’Iggy pour endiguer le retour des Warriors. Il a par aussi oublié de commander la prise à deux obligatoire sur Klay quand Curry était sorti. Mais bon, ça, c’est pour jouer les perfectionnistes. Car même si l’essentiel de son boulot consistait à admirer LeBron, il a su faire le taf à coup de temps-morts plutôt bien sentis, et de prises de risques (coucou Dahntay) payantes. En clair, il su gérer au maximum ses rotations comme ses stars pour entretenir l’écart tout le long. 

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Golden State Warriors

Stephen Curry (3,5) : Stef est passé à côté d’un match où il aurait pu offrir le titre aux siens, et se réserver le titre de MVP de la finale… Pas pour rien que la moutarde soit montée au nez de Curry sur la fin (désolé). Mais déjà, il a présenté des signes de nervosité d’entrée, avec des shoots forcés-ratés, et deux fautes. Regard dans le vide sur le banc pour Stromae. Revenu mettre des gros shoots pour entamer le retour des siens, il a alors donné le sentiment de commencer à petit à petit prendre feu. Avant de donner celui d’insister, particulièrement de loin, au point de sembler jouer avec le bouton carré enfoncé. Sans parler de ses défenses douteuses qui se sont elles aussi accumulées. C’est sans lui (et grâce à Klay) que les Warriors font leur retour à -9. À ce moment-là, Curry doit sans doute espérer faire la différence et recoller pour mieux triompher. Las, ses ratés sur pas mal de shoots ouverts ou en tout cas “facile” pour lui, ainsi que sa 5 ème faute (sévère) au pire des moments, ont fini de l’entamer. LeBron James s’est alors occupé de l’achever. Néanmoins, Wardell a battu le record de trois-points dans une finale (27, Danny Green). On se console (et on entretient sa légende) comme on peut.

Klay Thomspon (6) : Toujours aussi précieux en D, Klay était le seul capable de stopper un tant soi peu Kyrie. Mais des ratés et des erreurs inhabituelles pour lui, qui plus est dans un match 6… Maladroit comme rarement, 3-10 depuis le parking, et 9 sur 21 en tout. Il a tout de même paru capable de remettre GS dedans, avec son coup de chaud en fin de troisième. Les Dubs sont alors revenus à moins dix, mais ensuite, ils n’ont pas su trouver le Klay du match.

Harrison Barnes (2) : Maladroit d’entrée. Premier sorti, en même temps que Curry pour ses deux fautes. Maillon faible des siens tout au long de la rencontre, que ce soit en attaque ou en défense, ou l’on n’a jamais retrouvé sa capacité à exister dans l’ombre du Big Three. A tout raté. Au fond du trou. Harrison Larmes.

Andre Iguodala (5) : Toujours propre, même quand les siens buvaient le bouillon. Quelques erreurs ça et là, certes, mais de la jugeote et du coeur même quand les siens avaient complètement la tête dans la Q. En souffrance physique totaleen seconde mi-temps, il est sorti se faire gratter le dos avant d’essayer de revenir influencer le destin des siens, en vain. Iggy, Vini, sorti, reVini, pas Vici.

Draymond Green (3,5) : Son retour devait tout changer. En effet, Golden State a pris l’eau encore plus vite qu’au match précédent. Actif en défense, on l’a beaucoup remarqué, mais pas au niveau de l’efficacité. Discret au scoring (8 points, sept tirs tentés seulement), mais important de par son sens du rebond (10) et sa vision du jeu (6 passes), il n’a pas su peser sur le match comme il aurait rêvé de le faire (mention spéciale tout de même à cette passe folle derrière la tête pour un trois d’Iguodala). Il faut dire que James a particulièrement veillé sur lui, et qu’il ne pouvait plus se nourrir de ses excès ou des parties adverses pour retrouver de l’énergie. Ses stats sont quand même un peu en trompe-l’oeil, et ne dise pas le mal qu’il a aussi fait aux siens, sur ses défenses laxistes et ses aides forcées, comme celle qui libère Love à trois-points. Peut-être que sans lui, Golden State aurait gagné ce match 6, qui sait…

Festus Ezeli (2) : S’est fait défoncé complet par TT. On comprend sur ce match pourquoi son temps de jeu était limité, et Bogut plus précieux qu’on ne le croyait.

Shaun Livingston (3,5) : Des tirs à lui ratés, et un match discret où il n’a rien su apporter.

Leandro Barbosa (5,5) : Barbie met du jeu, de l’intensité, de la vitesse et des points. Kerr aurait sans doute gagné à plus plus l’utiliser, mais vu le backcourt des Dubs, dur de lui trouver des minutes, faut avouer.

Alejandro Vareajeo (0) : Entré foutre la merde. A fini tout éclaboussé.

Brandon Rush (5) : 1 point, 1 rebond, 8 minutes, et un +/- de 18, le seul en double figure pour les champions en titre. Rush Hour.

Marreese Speights, James McAdoo, Ian Clark (-) : Entrés quand James avait déjà tout plié, non notés.

Steve Kerr (4) : Stevie avait beau avoir retrouvé son Death Lineup de la mort qui tue, il a vite du prendre un temps-mort car les siens se faisaient éventrés d’entrée. Il a tout fait pour reprendre le contrôle du match, demandant plus de mouvement et de jeu sans ballon à chaque occasion de parler aux siens, mais vu que l’adresse n’a pas assez suivi, il n’a pu que contempler la perte de nerfs progressive de ses protégés. Ces Warriors vivent (souvent) et perdent (rarement) par le trois-points, mais n’en sortent jamais quoiqu’il se passe. Ce soir, ce n’était peut-être pas la peine d’autant insister ;  Kerr aurait peut-être du changer ses plans, chercher du jeu intérieur, voire du Draymond Green dedans. Too late, rendez-vous au match 7 pour enfin valider cet historique saison d’un doublé. Sinon, son statut de meilleur coach de la ligue en ressortira pas mal écorné.

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Voilà pour ce Game 6 des Finales NBA, qui a vu Cleveland, face à l’élimination, dominer la meilleure équipe de la saison de bout en bout. Et pour cause : LeBron James a encore une fois tout écrasé de sa puissance et de son intelligence de jeu. Golden State, devant un tel monstre, a perdu ses nerfs et fini par complètement craquer, à l’image de son MVP à l’unanimité mais sans dentier. On aura donc le droit à un match 7 à l’Oracle, là où les destins vont finir de s’écrire. Alors, doublé pour GS ou l’un des upset le plus retentissant de ces dernières années ? Curry va-t-il retrouvé son mojo ou James encore tout détruire ? Une seule réponde : DIMANCHE, C’EST APRÈS DEMAIN !!!

Source image : NBA TV


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