Paul Pierce au fond du trou : maladresse et tristesse infinie sur le banc des Clippers…

Le 06 déc. 2015 à 09:26 par Bastien Fontanieu

Paul Pierce

L’actualité est bien évidemment marquée -presque trop- par la retraite annoncée de Kobe, mais il n’y a pas que du côté des Lakers qu’une légende devrait sérieusement penser à raccrocher ses pompes dans la cité des anges : chez les Clippers, Pierce semble vivre un cauchemar éveillé sur le banc…

Hier soir, les Clippers ont gagné face au Magic, à la maison. Un match parmi tant d’autres cette saison, remporté dans le dernier quart grâce à un sympathique comeback, notamment mené par Jamal Crawford. Mais en plein milieu de la rencontre, ce sentiment insupportable, envahissant les pensées en comprenant la réalité du terrain. Bandeau enfoncé sur le crâne, les mains sur les hanches. Paul, perdu sur le parquet, trop lent pour pouvoir défendre correctement et surtout maladroit sur son tir extérieur, une fois de plus. Paul, qu’on a connu la gueule grande ouverte, le sourire en coin et les célébrations légendaires dans le dernier quart, obligé de devoir regarder les siens… galérer contre Orlando. Neuf petites minutes de jeu, 0 points à 0/3 au tir, 0/2 à distance, deux fautes et autant de balles perdues. Un passage fantomatique, expression utilisée bien plus qu’une seule fois cette saison. Des Clippers en forte transpiration dans les douze dernières minutes, et pas la moindre pensée pour le numéro 34, sauf deux ou trois actions. Douze dernières minutes, numéro 34 : le type d’équation qu’on a pourtant vénérée pendant des années. Et aujourd’hui… rien. Voilà le sentiment dont on veut vous parler aujourd’hui, quand on voit une légende vivante se perdre sur les parquets, ne trouvant pas sa place dans le bordel de Los Angeles et devant trimer en tant que remplaçant. Non, on n’a pas signé pour voir ‘The Truth’ sortir par la petite porte.

Doit-on s’attendre à un poème et à un futur tour des stades avec ovations inoubliables pour remercier Pierce de ses nombreuses saisons bourrées de tirs ultra clutch ? Certainement pas, même si on l’aimerait tant. Seulement la question n’est même pas là, ni dans la probabilité de cette annonce (Paul a signé pour 3 ans et 10 millions aux Clippers), ni dans la façon dont son départ s’effectuera. Il est dans le traitement qui est réservé au bonhomme, ainsi qu’aux prochains mois qui lui seront réservés sous les ordres de Doc Rivers. Difficile d’excuser l’ailier quand on voit son incapacité actuelle à défendre le moindre poste correctement, ses déplacements faisant passer Dirk pour un dragster de deuxième année. Difficile également de vouloir en demander plus, quand on le voit tirer à 31,8% (!) dont 25,9% à trois points cette saison. Tournant à près de 20 points, 5 rebonds et 4 passes en carrière, Paul est aujourd’hui sur des bases qui nous fendent le coeur : à peine 5 points et 3 rebonds en moins de 20 minutes… Et si on a envie de suivre la logique générale, qui consiste à attendre le printemps pour que Pierce nous sorte son mode Playoffs et tape des tirs monstrueux en antenne nationale, le plus urgent a lieu maintenant, surtout quand on voit la façon dont le premier mois de compétition de Kobe s’est déroulé. Quand est-ce que le natif d’Inglewood devra véritablement songer à prendre sa retraite ?

L’envie est probablement encore là, la détermination aussi. Sa capacité à faire mal dans le money-time, personne ne peut en douter. Il suffit de se souvenir de son match de pré-saison face à Portland pour se rappeler que le bonhomme en a encore dans le tank. Il suffit de se dire que les Playoffs avec les Wizards n’ont eu lieu qu’il y a quelques mois pour se rassurer de son avenir proche. Mais dans le virage générationnel qui nous tend les bras, la compagnie Kobe-Duncan-KG se préparant déjà à tirer sa révérence, Pierce doit lui aussi penser à ne pas en faire trop. Ne pas aller trop loin, ne pas tapir dans l’ombre ou subir une sale blessure, quitter la planète basket selon ses envies, ce même sourire en coin. Son désir numéro un ? Gagner un titre, évidemment. Mais n’en déplaise à Doc Rivers et ses systèmes toujours aussi bien léchés, le début de saison des Clippers ainsi que celui de la concurrence ne nous donne pas vraiment la pêche concernant les espoirs de titre du numéro 34. Voilà la réalité à laquelle il faut faire face aujourd’hui, voilà le virage auquel il faut penser actuellement, voilà l’impact quasi-nul que Pierce apporte dans le jeu à l’heure actuelle, aussi difficile soit cette phrase à prononcer.

C’est peu dire si on aimerait que l’un des joueurs les plus clutch de notre génération nous fasse mentir en sortant des Playoffs de dingue avec les Clippers. Mais malheureusement, pour une légende qu’on appelle ‘The Truth’, la vérité fait trop mal : cette saison est un véritable cauchemar pour lui. Faisons simplement en sorte qu’il ne dure pas trop longtemps…

Source image : NBA League Pass


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