La France prend une leçon à Belgrade : 73-63 pour la Serbie, il reste encore du boulot…

Le 12 août 2015 à 22:51 par Bastien Fontanieu

L’armée de Vincent Collet avait fait le déplacement jusqu’en terre serbe avec un vrai objectif en tête : se tester afin de voir le boulot restant à accomplir. Quarante minutes plus tard, la leçon a bien été donnée par les hôtes.

La joue est probablement encore rouge, appréciant la fraîcheur d’une fin de soirée à Belgrade, entre deux grattages de tête et trois interrogations. Non, loin de ce groupe doit se trouver le moment de paniquer, cette défaite intervenant dans une préparation qui apporte son habituel lot de hauts et de bas. Il y a ces moments de liesse, comme les alley-oops envoyés face à la Russie dans une gifle retentissante et servie à domicile. Puis les moments de doute, comme face à la Finlande ou ce mercredi justement, après avoir bloqué contre un véritable char. Un char, un bloc, un mur, toutes les expressions sont bonnes pour tenter de définir cette équipe serbe reconcentrée, bousculée dans son estime après la défaite de la semaine passée sur l’Hexagone. La bande à Sasha Djordjevic, sublime d’automatismes et d’application, aura donné environ 6 minutes de vie aux Français avant de véritablement prendre le match à son compte. Pression défensive suffocante, mouvement de balle précis, intelligence dans les décisions individuelles et le tout en gardant les deux pieds sur l’accélérateur : ce n’est pas pour rien que cette équipe jouait Team USA en finale du dernier Mondial. Une démonstration de basket, malheureusement devant un public aussi froid que l’adresse des frenchies (35%) alors que le stade envoyait du pâté visuellement. Honnêtement, le score reflète à peine l’écart.

En face justement ? Quelques regrets, et des points d’interrogations, bien évidemment. Comme cet apport du banc qui fait encore douter et qui crée une physionomie de match trop répétitive, et donc prévisible. Le cinq fait son boulot, les remplaçants rentrent, et l’écart diminue. Le cinq revient, remet un écart et bis repetita. Sauf que le soir où ce fameux cinq de rêve est totalement off, comment cette EDF peut-elle s’en sortir ? C’est probablement la plus grosse question qui ressort de cette défaite, en voyant Tony louper des wagons de lay-ups, Boris tenter des passes à l’ancienne et Nicolas retomber dans sa discrétion américaine. Au total, 16 points pour le trio qui n’aura pas vraiment montré la voie et du coup plongé le reste de l’équipe dans le doute. Loin de nous l’envie de jouer à ‘c’est la faute à Jean-Mi’, simplement Vincent Collet a pu voir à quoi ressemblait une rencontre où, oui, on ne peut forcément compter sur notre Bigue Tri national. Pourtant, la défense était bonne d’entrée. Pourtant, Evan Fournier trouvait la mire à distance. Pourtant, les Serbes ne tiraient qu’à 27% du parking. Sauf que face à un tel adversaire, deux ou trois éléments de satisfaction ne peuvent garantir une victoire.

Du coup, avec un bilan de deux défaites et autant de victoires, cette équipe de France a encore 6 matches de préparation et une vraie claque à digérer. Elle était venue pour se tester, voir si elle pouvait se démerder à l’extérieur et face à un adversaire remonté à bloc, la réponse fût non pour ce soir. Trop de balles perdues (24), pas assez de passes décisives (8), et surtout cette dépendance envers le cinq majeur qui ne pourra durer jusqu’à fin-septembre. Autant les équipes de second tableau pourront offrir des victoires dans ce type de scénario, autant les calibres que sont les Serbes, Espagnols ou même Italiens profiteront de ce déséquilibre permanent quand l’opportunité se présentera. Et quand on voit le magnifique Bjelica se balader (12 points) avec ses copains puisque tout le monde a marqué dans son équipe sauf… Teodosic, rentré en jeu pour les dernières secondes de la rencontre, on peut s’inspirer de cet adversaire et y trouver un modèle d’équilibre collectif. Des fois, se servir chez l’opposition n’est pas la pire des idées. Et dans le cas de la Serbie hier soir, il faudrait quasiment tout piocher.

Prochain match face à l’Ukraine, en relevant la tête et en retournant vers les fondamentaux. Garder le groupe serré, bosser davantage et ne pas en faire une tonne. Sur la préparation face à la Serbie : un partout, balle au centre. Et comme diront probablement certains dans les vestiaires, rendez-vous à Lille…

Source image : Eurosport


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