Profil Draft 2015 : Jerian Grant, un avenir à la Bobby Jackson ou à la Reggie Jackson ?

Le 10 juin 2015 à 19:46 par Bastien Fontanieu

On avait déjà vu Horace, Harvey et Jerami. Le nouveau produit issu de la famille Grant nous vient tout droit de Notre Dame et débarquera en NBA après avoir complété un très beau parcours en NCAA : qui se jettera sur lui pour ajouter du punch sur son banc ?

Profil

> Âge : 22 ans. Né le même jour que Darius Miles. On a connu meilleur exemple à suivre.

> Position : Arrière. Capable de jouer meneur, mais bonjour la mentalité de scoreur.

> Equipe : Notre Dame. Vous entendez les cornemuses en musique de fond ?

> Taille : 194 centimètres. Coucou Tony Allen.

> Poids : 90 kilos. Coucou Jeremy Lin.

> Envergure : 203 centimètres. Un peu de Reggie Jackson quoi.

> Statistiques 2015 : 16.5 points, 3 rebonds, 6.6 passes, 1.7 interception et 0.5 contres à 48% au tir dont 32% de loin, le tout en 37 minutes.

> Comparaison : Regardez le titre de l’article. Ou alors achetez des lunettes car on ne peut pas faire plus gros comme police.

> Prévision TrashTalk : 13ème position minimum, 26ème max.

Qualités principales

# Mettre le ballon orange dans le truc rond avec un filet

Comme mentionné en tête de son profil, le jeune Jerian possède déjà le genre de jeu qu’on apprécie en sortie de banc chez les grands : du scoring, de la confiance en ses qualités principales, et une vraie belle lecture du jeu. Du coup, comme son workout l’a prouvé il y a quelques semaines, la mécanique du garçon est exemplaire et ses pourcentages l’ont suivi en NCAA puisqu’il chatouille les 50% de réussite en général et a déjà dépassé les 40% du parking à Notre Dame. Un vrai beau combo-guard qui pourrait apporter une quinzaine de points de moyenne en carrière pour faire souffler le cinq majeur, sans vraiment craquer un All-Star Game. Jason Terry ? Moins saignant à distance et surtout bien meilleur créateur en sortie de dribble, donc on va partir sur du Bobby Jackson, légende des Kings qui faisait pleurer les bancs adverses au début des années 2000.

# Excellente vision du jeu

Si on tombait sur un énième scoreur capable de prendre feu et de proposer un fouetté exemplaire, on aurait davantage parlé d’un joueur unidimensionnel au potentiel limité. Sauf que Grant a cette capacité à trouver les copains au bon moment, varier entre pénétration pour lui-même et créer des collisions défensives pour des tirs ouverts, ce qui s’est magnifiquement traduit par ces 6.7 passes de moyenne l’an dernier, Jerian ne descendant jamais sous la barre des 5 depuis son arrivée chez les Irish. Un vrai bon playmaker qui possède un très bon ratio caviar/ordures, et qui excellera dans une NBA droguée par du pick-and-roll abondant. Sachant qu’il adore pousser la gonfle afin de créer des paniers faciles, le voir tomber dans une équipe au tempo élevé serait une véritable aubaine. On prie donc pour qu’il tombe chez les Knicks.

# Carcasse impeccable pour son jeu

De bons bras robustes, des épaules assez larges pour en jouer sur pénétration, une taille parfaite pour un 1-2 et des muscles déjà bien dessinés pour y ajouter quelques kilos, Jerian a tout ce qu’il faut pour contribuer dès aujourd’hui en NBA et on sent que le type n’a pas 17 ans. La salle de muscu de son université a été bien squattée, tellement qu’il propose typiquement le body parfait pour un joueur de son genre. Si on prend Reggie Jackson, qu’on lui rajoute quelques centimètres, qu’on garde la même vitesse et le côté petit-tank, puis qu’on ajoute les kilos bonus des années, ça le fait ou pas ? C’est d’ailleurs en défense que ce don de la nature lui servira le plus, lui qui est déjà bien solide dans sa moitié de terrain.

# Expérience = contribution immédiate

On peut dire ce qu’on veut sur les gamins de 18 ans au potentiel énorme et qui peuvent devenir le nouveau Jean-Michel Machin, lorsqu’on cherche un jeune joueur il est assez agréable de vouloir le voir avoir un impact imminent et c’est exactement ce que Jerian proposera dans quelques mois. Avec 22 années dépassées sur la carte d’identité et 23 quand la saison commencera, le bonhomme passera pour le daron de sa cuvée mais ce n’est pas forcément un problème : quelqu’un a un souci avec Damian Lillard ? L’équipe qui sélectionnera Grant pourra déjà lui filer des missions simples en début de saison, comme scorer et défendre dur. Et en fermant les yeux, le coach pourra être sûr que celles-ci seront accomplies sans soucis.

Défauts majeurs

# Régularité au tir

On va jouer aux petits coquins et dire que le garçon a tendance à prendre des tirs assez abusés par séquences. Le fruit d’une belle confiance en ses capacités ou un joueur qui veut vouloir tout faire lui-même ? On penche pour la première option, mais il va falloir bosser encore plus sur ce tir qui est très joli au premier coup d’oeil, sauf qu’il fait un peu la gueule quand il veut. Un soir c’est 25 points, le suivant c’est seulement 8. Pas vraiment le genre de mec qu’on a envie de posséder sur son banc, sauf s’il apporte dans d’autres compartiments du jeu. Sachant que son rôle est déjà dessiné en NBA et qu’il n’aura vraisemblablement pas d’explosion en tant que meneur titulaire d’une équipe candidate au titre, Jerian devra se conforter dans son rôle et offrir quelque chose de régulier : J.R Smith fait la plus et le beau temps depuis son arrivée en NBA, on lui conseille plutôt de faire une Jason Terry.

# La NBA, dominée par les meneurs élite

Bonjour le sujet qui fâche en ce moment, chez les 30 franchises existantes. Les meneurs, les meneurs, encore et toujours les meneurs. Il faut dire qu’en ce moment les laboratoires proposent de sacrés phénomènes, donc il faut aussi pouvoir leur tenir tête. Et face à ceux-ci… Il existe quelques risques, dont celui de voir Grant finir en Darren Collison, c’est-à-dire un joueur sympa capable d’offrir de très belles soirées, mais qui ne fera jamais de saison totalement dominante, au point de mériter une intronisation dans un cinq majeur (sauf blessure du titulaire ou déménagement à Sacramento). Du coup, les General Managers pourraient être réticents face à ce type de profil qui est très solide sur le papier mais ne devrait pas révolutionner leur vie : un peu comme des vacances chez Center Park. Tu sais ce que tu vas avoir, mais tu ne te dis pas que ça va être un truc de ouf. Oui, merci la comparaison à deux balles.

# Potentiel, potentiel, potentiel…

On ne va pas tourner 800 ans autour du pot. Les seniors qui cartonnent en NBA, ils ne sont pas nombreux, voire quasi-inexistants. Car hormis Lillard qu’on a mentionné ci-dessus et qui mène de très loin sa catégorie, il faudrait justement remonter à Jason Terry pour retrouver le dernier copain âgé qui a offert une carrière mémorable statistiquement. Depuis ? Sortez la bassine, ça va faire mal : Jimmer Fredette, Tyler Hansbrough, Jason Thompson, Al Thornton, Acie Law, et encore on préfère s’arrêter là car la liste est bien trop longue. Seul Brandon Roy peut lever la main et demander le silence, tout comme McDermott et McCollum qui n’ont pas encore obtenu assez de temps de jeu, mais comme vous pouvez le voir senior ne rime pas forcément avec ténor. C’est donc à Grant de prouver que ce tatouage ne lui appartient pas, lui qui devra progresser années après années afin de fermer la bouche de ses détracteurs.

Conclusion

Petit coup de coeur à titre personnel, Jerian Grant est un joueur intéressant qui joue avec une belle tête sur ses épaules et tout ce qu’il faut dans ses mains. La probabilité de le voir finir All-Star est très basse, mais qui a dit qu’il fallait jouer le match des étoiles pour être un athlète de qualité ? Conseil à l’équipe qui le draftera : filez-lui les clés du banc, il saura quoi en faire.

Source image de couverture : FoxSports


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