MVP de la tolérance et du courage : Earl Lloyd est décédé, premier afro-américain à jouer en NBA

Le 27 févr. 2015 à 15:15 par Bastien Fontanieu

Earl Lloyd

Certains athlètes réalisent des carrières statistiques minimes mais rentrent dans l’histoire pour d’autres raisons, plus symboliques : Earl Lloyd fait partie de ceux-là, lui qui nous a quittés hier à 86 ans.

Avant les Jason Collins, les Kareem Abdul-Jabbar, les Georgi Glouchkov ou autres Bill Russell, d’autres joueurs ont enfoncé des portes particulièrement blindées afin de permettre à plusieurs générations de pratiquer leur passion. Techniquement parlant, Earl n’était pas seul dans sa mission puisqu’il arriva en NBA avec Chuck Cooper, Nathaniel Clifton et Hank DeZonie, trois afro-américains tentant d’imposer au basket-ball une vision plus ouverte et tolérante, mais c’est bien Lloyd qui se retrouva en premier sur les parquets en ce soir historique du 31 octobre 1950. Pendant la présidence d’Harry Truman, une période difficile chez l’Oncle Sam car ouvrant doucement le livre des Mouvements pour les droits civiques en sortie de guerre, Earl décida d’affronter de possibles menaces et une NBA blanche à 99% (Wataru Misaka évoluait déjà chez les pros, possédant des origines japonaises) afin de permettre à des wagons de joueurs de croire en leurs rêves.

“The Big Cat” ne s’offrira pas de carrière exceptionnelle d’un point de vue statistique, ses quelques 8.4 points et 6.4 rebonds de moyenne en 9 saisons professionnelles passant clairement en-dessous d’autres phénomènes qui l’ont suivi. Mais peut-on vraiment quantifier son apport pour le jeu dans une colonne numérique à signer sur chaque feuille de match ? De la même façon qu’un Jason Collins de nos jours, qui ouvrit un sujet épineux dans le sport professionnel en affirmant publiquement son homosexualité en 2013, Lloyd restera évidemment enfermé dans une boite médiatique minuscule à cause de ses performances sportives moyennes. Cependant, son nom devrait rester au sommet de la pyramide de tolérance dans l’histoire de la NBA, aux côtés des Chuck Cooper, Harold Hunter et Butch Lee. Introduit au Hall of Fame en 2003,

Earl nous a quittés hier et peut donc partir en paix en voyant de nombreux afro-américains devenir de solides athlètes et businessmen exemplaires pour les plus petits.

Source image : FoxNews


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