Sebastian Telfair dans “Through The Fire” : des playgrounds de Coney Island aux portes de la NBA

Le 12 déc. 2014 à 19:03 par Leo

Peu avant l’année 2005, date de la première diffusion de ce documentaire, le réalisateur Jonathan Hock fait le pari de suivre l’itinéraire d’un des tous meilleurs lycéens de sa génération, à savoir Sebastian Telfair. Cousin de Stephon Marbury, le petit meneur de poche de Coney Island nourrit le même rêve de s’évader des tours vertigineuses de sa cité afin de mettre à l’abri du besoin sa famille et de se faire un nom dans la Grande Ligue. Focus sur l’avènement d’une star de la balle orange décriée…

Jouissant d’une bande son “New-York made” aux petits oignons, le documentaire suit donc au plus près les pas de Sebastian Telfair au cours de sa dernière année de lycée chez les Lincoln Railsplitters, au cours de laquelle ce-dernier pulvérisa tous les records et défraya la chronique. Scruté à la loupe par de nombreux observateurs et suscitant l’engouement des fans à un rayonnement national, Telfair déchaîne les passions et ne cesse d’égayer les convoitises. Non sans pudeur, le spectateur s’immisce dans l’intimité, dans le jardin secret de cette source d’inspiration attitrée pour les plus jeunes qui pensent d’ores et déjà contempler le prochain virtuose de la NBA de demain. Âme de son équipe de “frangins”, on ressent pleinement l’ampleur de sa rage et de sa détermination à les emmener vers les sommets, jusqu’à la finale du championnat de l’Etat au Madison Square Garden où Jay-Z en personne viendra même lui graisser la patte serrer la pince amicalement.

De plus, en parallèle des séquences de jeu très bien enchaînées dans lesquelles un zoom minutieux décrypte les qualités et les facéties de Telfair, les impressions recueillies de la part de ses proches à son sujet apportent une valeur prémonitoire à la projection d’un futur contrasté pour le prétendu prodige, le mettant indirectement en garde, au moyen de plusieurs apartés significatifs, contre les dangers et les tentations qui le guettent de plus en plus férocement à mesure qu’il est en passe de matérialiser son fantasme en cruelle réalité. Dès lors, c’est avec un souci du détail et des émotions traduites par les actes du héros que l’œuvre dispose sous nos yeux ses craintes exaltées, ses galères personnelles en rapport aux premières vives critiques qu’il a dues essuyer avant de pouvoir toucher du doigt son but. De son hésitation formelle à rejoindre la fac de Louisville au scepticisme planant autour de sa personne quant à son statut remis en cause de futur meneur d’élite de la Ligue, sans omettre son exil en Grèce sous la houlette de son frère aîné juste avant d’effectuer le grand saut, rien n’est passé sous silence, voire toutes les pièces du puzzle psychologique de cet enfant talentueux de Brooklyn sont relatées dans ce film poignant et assurément biographique.

En un mot, à cheval entre passé et avenir et avec une trame s’attelant à illuminer une narration descriptive du présent, Through The Fire ne représente pas simplement la personnification en chair et en os de l’espoir de percer pour toute une communauté mais bien le testament mémorable d’un joueur qui n’est plus qu’une ombre errante de la figure imposante qu’il a incarnée près d’une décennie auparavant. Mais cela est une tout autre histoire…

Source image : Slam Online