Preview du Magic 2014-2015 : une saison à la Phoenix ou une rivalité naissante avec les Sixers ?
Le 02 oct. 2014 à 19:56 par Clément Hénot
Cela fait maintenant deux saisons que le Magic vit sans Dwight Howard. Désormais, Orlando végète dans les bas fonds de la Conférence Est dans l’espoir de décrocher une bonne place à la Draft. La reconstruction suit son cours, sans faire aucun bruit, mais les supporters souhaitent des victoires et retrouver la même ferveur qu’en 2009. Pourront-ils être rassasiés dès cette saison et être la sensation de l’année ?
Que s’est-il passé l’an dernier ?
Orlando était un peu une sorte de Royce White à grande échelle : ils n’aimaient vraiment pas voyager… Avec seulement quatre victoires à l’extérieur l’an passé, le Magic était tout simplement la pire équipe de la ligue hors de ses bases. La jeunesse qui domine ce gentil squad leur a également coûté certaines victoires dans le money-time. Mais ça, Jacque Vaughn, il s’en fout… Ce qu’il veut, pour l’instant, c’est reconstruire, s’armer des meilleurs jeunes possibles afin de créer une armada sur le long terme, quitte à ne gagner qu’une quarantaine de matches en deux saisons. Il n’empêche il le fait plutôt bien depuis deux années, sans faire de bruit, mais en restant concentré sur son apprentissage du job de coach, et en faisant tourner un maximum son effectif. Des défaites, mais aucune guerre d’égo, une défense peu perméable et solidaire, ainsi que des joueurs qui progressent ensemble, c’est beau hein !
Résumé des transferts de l’été
- Ils arrivent : Aaron Gordon, Elfrid Payton et son nom trop stylé, Roy Devyn Marble, Willie Green, Ben Gordon, Evan Fournier et sa coupe de cheveux, Luke Ridnour, Channing Frye
- Ils s’en vont : Jameer Nelson, Arron Afflalo, Jason Maxiell, Ronnie Price, E’Twaun Moore et son fameux “téléphone maison”, Doron Lamb, les faux espoirs de dominer à nouveau la Floride
Le Magic a encore une fois réalisé une Draft prometteuse, entre Aaron Gordon qui est un joueur plutôt complet de chaque côté du terrain, et Elfrid Payton qui devrait savoir faire honneur à son nom de famille, Orlando peut envisager l’avenir avec sérénité. Cette jeune bande sera cadrée par quelques vétérans qui souhaitent prendre leur revanche sur de mauvaises années, ou transmettre tout leur savoir, comme Ben Gordon, Luke Ridnour, Channing Frye ou encore Willie Green, tous signés via le marché des free-agents. Evan Fournier souhaitera quant à lui profiter de son beau Mondial pour grapiller des minutes, et montrer son talent dans une équipe où il aura sa chance malgré sa coiffure.
En revanche, il ne faut pas perdre de vue que le Magic abordera la saison sans Arron Afflalo, qui était proclamé comme le go-to-guy de cette franchise, certes, par défaut, mais il assumait ses responsabilités et fournissait toujours un boulot monstre en défense. Jameer Nelson, la dernière relique de la belle épopée du Magic en 2009 a également été contraint de mettre les voiles, et plus que sur le terrain ou sur la masse salariale, c’est dans le vestiaire que cette absence devrait peser sur l’avenir.
Orlando est donc un très beau collectif bien armé, complémentaire et plein d’envie, mais il manque désormais ce leader capable de tirer l’équipe vers le haut, et donc une grosse incertitude à se sortir de matchs compliqués. A moins que Ben Gordon ne ressuscite soudainement, ou que Victor Oladipo n’endosse ce rôle, il faudra miser sur un collectif béton en mode Spurs pour gagner, mais Jacque Vaughn n’est pas vraiment un Gregg Popovich…
Effectif pour la saison 2014-2015
- Meneurs : Elfrid Payton, Luke Ridnour,
- Arrières : Victor Oladipo, Ben Gordon, Evan Fournier, Willie Green
- Ailiers : Tobias Harris, Maurice Harkless, Roy Devyn Marble
- Ailiers-forts : Aaron Gordon, Andrew Nicholson, Kyle O’Quinn
- Pivots : Nikola Vucevic, Channing Frye, Dewayne Dedmon
En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.
Question de la saison : peuvent-ils incarner la bonne surprise de l’année ?
La question peut paraitre effectivement très bizarre, tant elle est prématurée, et pourtant, elle mérite d’être soulevée, et elle a déjà été soulevée un peu plus tôt. Pour ainsi dire, cela risque tout de même d’être très compliqué, étant donné la faible expérience globale de l’effectif et l’absence de véritable go-to-guy. Mais s’il y a bien une équipe capable de rééditer le même genre de sensations qu’ont pu nous procurer les Suns l’an passé, c’est bien eux. Car si l’inexpérience domine cet effectif de jeunes prépubères, ils vivent ensemble depuis déjà 2 saisons, s’améliorent de jour en jour, misent tout sur un solide collectif et une forte identité défensive, puis ils ne sont pas sous le feux des projecteurs : le contexte idéal pour tout dégommer par surprise, et faire dire aux autres “Mais en fait ils sont plus si moisis que ça les joueurs du Magic…”. Et c’est probablement ce qu’on espère secrètement à Orlando du côté bleu de la Floride. Tout dépendra de l’alchimie de l’effectif, de la défense, ainsi que du niveau affiché par les vétérans revanchards. Ces gars là ne seront pas si bons que ça à jouer la saison prochaine.
Candidat sérieux au transfert : Maurice Harkless
Même s’il est très difficile de désigner un joueur transférable en priorité dans ce genre d’effectif qui joue à fond la stabilité et l’équilibre. Maurice Harkless nous a paru comme étant le postulant le moins improbable : son temps de jeu a chuté l’an dernier par rapport à sa saison rookie et ses statistiques s’en sont ressenties. Il a même perdu sa place de titulaire au fil des jours puis il est apparu de plus en plus bougon chaque soir de match, réclamant plus de temps de jeu à son coach Jacque Vaughn. Cette année sous forme d’un “quitte ou double” sera décisive pour l’ailier portoricain, fera t-il encore partie des plans floridiens, ou tracera t-il sa route vers le Porto-Rico et sa cocaïne ?
Candidat sérieux à la surprise : Ben Gordon
On pourrait également être chauvins, et penser à Evan Fournier qui aura très certainement ses minutes dans l’effectif malgré un crime évident contre son coiffeur. Mais Ben Gordon revient assurément de très loin après 5 saisons à galérer à Detroit, puis à Charlotte, on en oublierait presque son excellent niveau chez les Bulls et surtout sa série dantesque contre les Celtics en 2009. Mais aujourd’hui, pour certains fans, Ben Gordon n’est rien de plus qu’un joueur de bout de banc signé à prix d’or par le Magic, à lui de prouver que son talent passé n’était pas qu’une vaste fumisterie, qu’il peut encore apporter chez les plus jeunes et qu’il peut devenir la MILF du club.
Meilleur et pire scenario possible
- Meilleur scenario : Orlando sort enfin de sa relative torpeur et nous montre qu’il faut désormais compter sur eux après une saison très surprenante avec environ 35 victoires au compteur. Le Magic échoue aux portes des PlayOffs dans les derniers matches après s’être vaillamment battu, mais aura fermé pas mal de gueules au passage et aura montré qu’ils sont à prendre au sérieux tout en gardant un bon choix de Draft. Vucevic continue son énorme boulot dans la raquette, Victor Oladipo s’affirme comme le fer de lance de ce jeune collectif bien sympathique, les rookies se mettent au diapason, Evan Fournier montre que son beau mondial n’était pas qu’un feu de paille, Ben Gordon retrouve une fraction de son niveau d’antan, Tobias Harris se met en mode Carmelo Anthony du pauvre et resigne comme Nikola Vucevic. Et surtout : Kyle O’Quinn s’impose comme le meilleur barbu après James Harden (et même meilleur défensivement parlant).
- Pire scenario : Orlando sort une nouvelle saison galère avec une petite vingtaine de victoires et ne parvient toujours pas à décoller malgré l’absence de pression et la confiance maintenue à Jacque Vaughn, Victor Oladipo stagne durant sa saison sophomore et se mue en Tyreke Evans, Ben Gordon craque complètement son slip Athéna et s’en va après une saison, Maurice Harkless réitère ses demandes de transfert et boude en cours d’année avec son rail de coke, Tobias Harris rejoint le banc après des prestations calamiteuses, devient obèse et ne resigne pas tout comme Vucevic, Andrew Nicholson reste une passoire en défense, les petits nouveaux ne suivent pas la cadence et se mangent un “rookie-wall” sévère, puis Channing Frye se blesse salement dès le début de la saison et fait payer 8 patates dans le vent au Magic. L’unique rayon de soleil dans cette saison infecte ? Kyle O’Quinn. Évidemment.
Pronostic de la rédaction : 27 victoires – 55 défaites
Encore beaucoup de patience au programme pour le Magic donc, même si cette saison est placée sous d’un peu meilleurs auspices que les deux précédentes, notre rédaction ne voit toujours pas ces jeunes bleus se mêler à la course aux PlayOffs, le manque d’expérience, ainsi que l’absence de véritable franchise-player devrait prendre le pas sur le collectif et l’identité défensive de l’équipe. L’équipe progresse ensemble, reste soudée mais sera encore un peu juste. Certains joueurs vont devoir se révéler et exploser, comme Victor Oladipo ou Nikola Vucevic. Patience les mecs, votre heure viendra.