Les Raptors voulaient faire de Kyle Lowry le back-up de Steve Nash

Le 24 sept. 2014 à 20:26 par Ludovic

L’an dernier, Kyle Lowry a fait une grosse saison. D’un point de vue statistique, puisqu’il a accumulé presque 18 points par match avec 7,4 passes décisives et 4,7 rebonds, mais également d’un point de vue collectif, avec une 3ème place de conférence ex-aequo avec les Bulls malgré une élimination au premier tour.

Le plus fou, c’est que tout ça s’est passé après le départ de la “super star” de l’équipe, Rudy Gay, échangé à l’époque aux Sacramento Kings. Kyle Lowry avait clairement pris le leadership de l’équipe, bien secondé par DeMar DeRozan et Amir Johnson.

Cette belle épopée aurait cependant pu ne pas arriver. En effet, Kyle Lowry est connu pour avoir un caractère un peu délicat, dans le même esprit que Rajon Rondo. Il est réputé difficilement gérable, et a eu plusieurs embrouilles avec ses coaches, notamment Jay Wright à l’université de Villanova, ou encore aux Memphis Grizzlies ainsi qu’aux Houston Rockets. Les Raptors ont également eu quelques difficultés avec le garçon, avant même qu’il rejoigne l’organisation.

Lors de l’été 2012, Toronto cherchait à améliorer son poste 1, et avait deux cibles : Steve Nash de Phoenix et Kyle Lowry, à l’époque à Houston. Et ce dernier n’était pas vraiment enthousiaste à l’idée de rejoindre le Canada. Il a expliqué pourquoi à Jonathan Abrams du site Grantland :

Je ne voulais pas être échangé. Je savais qu’ils essayaient de récupérer Steve Nash. C’est ce qu’ils m’ont dit. Ils voulaient que Steve Nash soit le meneur titulaire pendant deux ans, et que je sois payé à le regarder et devenir titulaire après qu’il arrête sa carrière. J’ai répondu : “Non, je ne veux pas être back-up. Vous ne me récupérerez pas pour être back-up. Ils m’ont quand même récupéré, mais ils n’ont pas pris Steve.

Pour le coup, grand bien leur en a pris. Alors que l’ancien MVP accumulait les blessures, l’ex meneur de Houston prenait petit à petit ses aises. Après avoir partagé la mène avec Jose Calderon, il devenait titulaire indiscutable. L’espagnol était alors dégagé pour faire de la place à Lowry et accueillir Rudy Gay. Finalement, les Raptors s’apercevaient qu’ils avaient déjà un leader en la personne de leur caractériel de service, et envoyaient l’ailier en Californie. Les clés de l’équipe lui sont alors revenues. Il a même cette saison été envisagé par certains comme All-Star. Encore une fois, cette succession d’évènements aurait pu ne jamais arriver. Jonathan Abrams raconte que Lowry avait décidé qu’il ferait partie de l’équipe mais qu’il garderait ses distances avec l’organisation :

Vous voulez que je sois ce mec ? (…) Vous m’avez échangé contre un premier tour de draft pour être le mec qui s’assoit sur le banc, qui joue 15, 20 minutes ? Je n’étais pas content. C’était en partie parce que je savais ce que j’étais, à savoir presque un All Star, à Houston, jusqu’à ce que je sois malade et blessé. J’étais presque devenu un All Star et j’étais de retour sur le banc. Je n’étais pas un mauvais coéquipier. J’étais juste dans mon monde. C’était genre, ok, je vais bosser. Mais c’est tout ce que je vais faire. Je ne vais pas fraterniser. Je vais bosser, je rentre, c’est tout. Parce que c’était pas mon équipe. J’étais un rôle player.

A la question de savoir s’il avait pensé, à l’époque, signer un nouveau contrat avec les Raptors, la réponse est tout aussi cinglante :

Je vous aurai répondu : “You can kiss my ass”. Je n’aurai jamais pensé re-signer. J’aurai plutôt pensé faire mon contrat de deux ans et puis, allez, salut ! Voilà.

Finalement, Kyle Lowry a signé une belle prolongation cet été : 48 millions de billets verts sur 4 ans. Ajoutez à ça un rôle de leader d’une des plus belles équipes de la conférence Est, et vous obtenez un homme heureux. Pourtant, d’autres équipes étaient sur ses traces, notamment le Heat et les Rockets :

J’étais vraiment ouvert à un départ. C’était du genre : Si j’ai une chance d’aller voir ailleurs, pourquoi ne pas jeter un œil ? J’ai pesé le pour, le contre. J’ai fait des listes. J’ai fait des recherches. J’ai également regardé les salary cap des deux, trois prochaines saisons. Je savais qui allait être agent libre. Je voulais être sûr que j’allais être dans la meilleure situation, personnelle, mais également afin de gagner le plus possible.

Tout est bien qui finit bien. Drake garde son meilleur joueur et n’aura pas à faire un son sur une nouvelle blessure sentimentale. Lowry, lui, a trouvé ce qu’il lui fallait : une équipe patiente, capable de lui faire prendre conscience de son importance. Malgré ses épreuves, la relation entre le joueur et la franchise a tenu bon. On espère maintenant les voir passer un tour de PlayOffs. Peut-être au printemps prochain ?

Source article : NBC Sports

Source image : CSNbayarea.com


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