38 ans pour Kevin Garnett aujourd’hui. 38 ans dont 19 passés à écumer les parquets de la grande ligue. KG est une institution, une légende vivante de la balle orange. Un ailier fort débarqué en NBA tout juste sorti de l’adolescence, une grande brindille – d’à peine 95 kg pour 2m11 à l’époque -appelée Da Kid puis devenu Da Man ou The Big Ticket. Une grande gueule, un pilier de défense, un aboyeur, un trashtalker, un gagneur… Enfin, KG quoi !
Que va-t-il faire dans les semaines, les mois à venir ? Va-t-il raccrocher définitivement les sneakers et faire une croix sur sa dernière année de contrat ? Va-t-il se lancer dans une vingtième saison ? Sincèrement, j’avoue être partagé, très partagé. Car, d’un côté, je dois sûrement être un grand nostalgique et voir KG annoncer sa retraite – après Jason Kidd ou Grant Hill l’an dernier à même époque – ne ferait que me rappeler qu’une génération complètement dingue est en train de nous quitter, de nous filer entre les doigts, de délaisser nos chers parquets.
Et oui car qui dit retraite de Kevin Garnett dit bientôt retraite de Tim Duncan (37 ans), de Kobe Bryant (bientôt 36 ans), de Ray Allen (bientôt 39 ans), de Paul Pierce (bientôt 36), de Dirk Nowitzki (bientôt 36) ou de Steve Nash (déjà 40 ans) même si ce dernier a déjà bien commencé à se reposer depuis qu’il est aux Lakers…
En même temps, voir KG terminer un exercice à moins de 7 points et 7 rebonds de moyenne que ce soit en saison régulière ou en PlayOffs me rend tout aussi triste quelque part. Le voir être en difficulté ne serait-ce que pour courir, le voir presque incapable de sauter au-dessus d’un trottoir, le voir se faire trashtalker par Andrea Bargnani ou encore le voir jouer les cheerleaders sur le banc, oui tout cela est bien tristounet. Et bien évidemment, on ne peut éviter de constater que la carrière de l’ami Garnett est clairement loin derrière lui, très loin. Ce bon Kevin le sait. Il doit être en train de se poser cette question existentielle que tout grand sportif professionnel s’est posé un jour : “Continuer ou ne pas continuer ? Là est la question.” Pas toujours facile de faire la part des choses entre les souvenirs de grands moments et cette dernière saison qui fut, mine de rien, plutôt pénible pour un KG qui a tant connu la gloire au cours de sa carrière des Wolves aux Nets en passant par les Celtics.
Le coach des Clippers Doc Rivers a dit qu’il ne savait pas si le Net Kevin Garnett, qui a joué pour Doc à Boston, allait prendre sa retraite ou continuer à jouer.
Malheureusement, il est loin le temps où KG dominait la ligue. Ce temps où il tournait en double double tout au long de l’année. Ce temps où attaquer SON cercle était un risque que peu de NBAers osaient prendre. Il y a 10 ans, Garnett était élu MVP de saison régulière – en tournant à 24,2 points, 13,9 rebonds, 5 passes décisives, 1,6 interception et 2,2 contres par rencontre – et emmenait, dans la foulée, les Minnesota Timberwolves en finale de conférence avant de se faire sortir par les Lakers de Shaq, Kobe, Malone et Payton… Le Big Ticket était au top de sa forme aussi bien techniquement que physiquement ou mentalement. Il était au milieu d’une période de 9 années consécutives en double double à plus de 20 points et 10 rebonds de moyenne ! Il prenait près de 20 tirs par rencontre alors qu’il en a pris à peine plus de 6 cette saison… Mais c’était il y a 10 ans déjà. Cette année-là (2003/04), LeBron James, Dwyane Wade ou Carmelo Anthony n’étaient que des rookies qui découvraient la grande ligue. Des gars comme Kevin Durant, Stephen Curry, James Harden, Nicolas Batum ou Russell Westbrook avaient à peine plus de 15 ans et regardaient les exploits du monstre KG avec des yeux pleins d’étoiles. Et oui, c’était une autre époque.
La roue tourne. Les rookies d’hier sont les monstres d’aujourd’hui, les ados d’hier sont les monstres de demain et KG, lui, fera bientôt partie des légendes du passé. Celles qu’on n’oublie pas. Celles dont on reparle régulièrement entre potes autour d’un verre ou devant un match (ou les deux). Celles qu’on prendra bientôt en exemple en disant : “Ah bah ça… Tu te souviens de Garnett ? Mais qu’est-ce qu’il leur mettrait aux petits jeunes d’aujourd’hui !! Ce serait un massacre !” Et oui, la NBA sera toujours “mieux avant” mais elle restera quand même une passion dévorante “aujourd’hui” et “demain”. En tous cas, merci Kevin d’avoir tant contribué à la légende de la balle orange mais – et ça me fait mal au cœur d’écrire ça – ne fait pas l’idiot ! Raccroche…
TOP 10 de KG au Wolves ! Nostalgie, nostalgie…
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