Ils l’ont fait ! Pour les deux prochaines années à venir, nos tricolores auront le privilège d’arborer fièrement cette couronne européenne si convoitée par toute une génération dorée du basket-ball à la française. Plus qu’une consécration, cette ultime victoire contre la Lituanie en ce jour de finale sur le score de 80 à 66 dépeint un parcours remarquable et abouti d’un groupe uni qui n’avait d’yeux que pour la victoire.
Ce fut pourtant les Lituaniens qui ouvrirent le bal avec leur démence habituelle derrière la ligne à trois points, une charge menée d’emblée par un Linas Kleiza survolté (20 points à 8/12 aux tirs et 5 rebonds). Les Français, quant à eux, s’appuyent sur un point de fixation intérieur, en la personne du capitaine emblématique, Boris Diaw (15 points et 4 offrandes), pour développer leur offensive et mettre en rythme un Nicolas Batum étincelant (17 unités au compteur). Combinant entrain et agressivité sous le cercle, les Bleus font jeu égal avec les artificiers lituaniens jusqu’au terme du premier quart-temps, laissant présager une montée en puissance pour la suite des événements. Sans se faire attendre, le run collectif se déploie immédiatement en imposant une empreinte intérieure prépondérante, facilitant ainsi les déplacements des ailiers et du cinq remplaçant. Sans réponse évidente, hormis une insistance outrancière à longue distance, les coéquipiers de Mantas Kanietis (19 points, 4 rebonds et 2 passes) piétinent et se retrouvent absorber par l’engagement bleu-blanc-rouge faisant feu de tous les côtés, symbolisé par l’ “Ave Maria” balancé par Antoine Diot à 0,9 secondes des vingt premières minutes de la partie. 50-34 à la mi-temps pour des Bleus en pleine confiance, boostés à bloc et habités par le sentiment que personne ne pourrait leur enlever le Graal tant espéré.
En fermant toute tentative d’approche vers le cercle, les hommes de Vincent Collet sont parvenus à contenir le retour lituanien à la surface et maintenir leur avantage en matraquant le moral adverse par les floaters de “Babac” en provenance du poste, ainsi que par l’omniprésence criante de la star des Portland Trailblazers, l’illustre Nicolas Batum. De plus, la France marque le coup grâce à l’éventail de son banc des deux côtés du terrain, venant punir les errements risqués de leurs adversaires du soir, où Florent Pietrus et Johan Petro (14 points combinés à 6/9 au shoot) enfilent les perles à mi-distance. Dès lors, le dernier quart-temps demeure anecdotique; le MVP de la compétition et meneur de l’escouade française, Tony Parker (12 points et 3 passes décisives), conclue la superbe partition exécutée en enchaînant les pénétrations et les tirs derrière les écrans, comme pour mieux annihiler tout lueur d’espoir dans l’esprit des Lituaniens. Le temps défile et les Bleus goûtent à leur premier succès majeur sur la scène internationale !
Que dire à part “Bravo les Bleus !” et exprimer tout notre bonheur, notre fierté devant une telle performance, réalisée par un groupe uni, cohérent qui n’a jamais caché toute son envie de l’emporter au devant des critiques et d’une inconstance marquante qui a été si préjudiciable par le passé. Prochaine étape: nous refaire vibrer de la même manière lors des prochains jeux olympiques, moment particulier et émouvant où plusieurs emblèmes tels que Parker ou Diaw tireront certainement leur révérence. Mais l’heure est à la fête et à la réjouissance, à l’admiration au regard de la qualité de jeu sensationnelle déployée expressément sur ces deux dernières rencontres inoubliables.
Merci pour tout !