Draft de rêve : il y a 10 ans, des gangsters débarquent dans la NBA

Le 24 juin 2013 à 11:04 par Bastien Fontanieu

Il y a des Draft, comme celle de 2003, où la NBA ne peut que se frotter les mains et les fans de balle orange ne peuvent que se frotter leurs yeux. Après le vacarme de la mafia 1984 (Jordan, Hakeem, Charles, Stockton et Bowie), il aura fallu attendre presque vingt ans avant que la NBA ne se prenne une nouvelle vague de violence en bande organisée mémorable, propulsant la Ligue vers des profondeurs inconnues jusque là et ce pour les décennies à venir. Mais seulement niveau basket ou également ailleurs ? Retour sur une mine d’or hiérarchisée qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de sang.

__________

Des médaillés olympiques, quelques internationaux respectés, et un bon paquet de All Stars : au premier abord, il semblerait que cette hypothèse mafieuse ne soit qu’une vaste blague mal argumentée. Mais détrompez-vous, car il y en a pour tous les goûts lorsque cette fameuse année 2003 est mentionnée. Hormis l’assemblement du trio James – Wade – Bosh à Miami et ses montagnes de coke depuis 2010, c’est surtout la révolution créée dans nos blagues quotidiennes par Joe Dumars qui reste aujourd’hui dans nos têtes pour célébrer le début de cette tyrannie moderne. En effet, le dirlo des Pistons pouvait se féliciter d’avoir dans son effectif de grands joueurs prêts à dominer la première décennie du second millénaire à l’entrée de cette Draft, mais il a préféré s’attirer la risée de tous en sélectionnant… Darko Milicic. Une fine stratégie, puisque l’intérieur serbe finira plus connu pour ses interviews en Europe plutôt que ses performances chez l’Oncle Sam (ci-dessous), le tout grâce à un caractère de merde enrobé dans une flemme historique. Heureusement pour Joe que les nouveaux Bad Boys écarteront les Lakers en 2004, car sur cette Draft c’était le zéro pointé… (Spécialité : la ruse)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”woWqSmichOo”]

Du côté de Cleveland, de longues années de gloire passeront sous les assauts répétés d’un certain LeBron James mentionné ci-dessus, conte de fée national qui voit le héros local soulever les superpuissances de trafics de Los Angeles et de New York pour emmener son business jusqu’aux Finales NBA. Si la fin n’a pas tout à fait compris le bisou dans le palace avec piscine de champagne et succès planétaire, Miami dérobant le prince des mains de l’Ohio, les années Cavs resteront à jamais gravées dans nos mémoires pour les danses effectuées entre LBJ et ses potes, l’impossibilité de repartir avec autres choses que des larmes à la Quicken Loans Arena, et les chase-down blocks du King devant une police agenouillée. Dommage que The Decision ait partiellement effacé cette épopée fantastique, car LeBron nous a jamais paru aussi vrai que nature que lors de l’époque Mike Brown… La suite, on la connaît quelques jours après son arrivée en Floride… (Spécialité : le mensonge)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”pT-I8jQDQ7c”]

Dans le Colorado, le plus gros bijou offensif de ces 15 dernières années débarque afin de rétablir une franchise en péril, et en quête d’exposition médiatique. Carmelo Anthony, cauchemar vivant des défenses de la Grande Ligue, se régale soir après soir en proposant le plus vaste bagage de mitraillettes disponible sur le marché d’armes. Si on ne reviendra pas sur les passages foirés d’Allen Iverson dans les rocheuses ou des années tresses de Melo, on continue dans le subtil en rappelant cette fameuse pyjama party au Madison Square Garden dans laquelle un certain Gérard Smith était déjà invité et bien inhibé. Âmes sensibles…..régalez-vous. (Spécialité : la magie)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”lbjFBMKcNY4″]

Toute cette bande de malfrats aux casiers judiciaires bourrés jusqu’à ras-bord ne tiendrait pas debout plus d’une saison sans la présence d’un membre plus discret, plus malin, à la compréhension développée et aux goûts légèrement différents de ceux de ses petits camarades. Qui de mieux dans ce rôle que ce bon vieux Chris Bosh, qui mériterait un article à lui seul pour tenter de récolter toutes les preuves de son dégoût envers le sexe opposé depuis son arrivée dans la Ligue ? Capable de toutes les conneries les plus élevées et inimaginables, l’ex-péripatéticienne des Raptors a préféré exposer ses meilleurs atouts en Floride, comme le montre cette vidéo dont le bouton replay n’a jamais semblé aussi jouissif. (Spécialité : dédoublement de la personnalité)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”S8n8W9Ph_58″]

Avec de longues nuits de plans machiavéliques à confectionner entre tous ces escrocs, qui pourra plus vous divertir que ce cher Josh Howard afin d’égayer vos longues heures sans sommeil ? Sponsorisé par Rizzla, l’ex-All Star des Mavericks n’a jamais vraiment su gérer son temps entre deal et basket, au point de se péter les genoux et de se retrouver sur le banc des Wolves cette saison au bout d’un contrat de dix jours même pas prolongé. Quand on sait la gueule qu’a eu le roster de Rick Adelman cette année, on a juste envie de dire fais tourner Josh… Fais tourner… (Spécialité : le trafic en tout genre)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”-BqG9kjknVw”]

L’agence tout-risque possède en Baracuda son bûcheron attitré, capable des réflexions les plus philosophiques et des phrases les mieux conjuguées : Kendrick Perkins remplit parfaitement ce registre pour la cuvée 2003. Fan de tracteurs et de coups de poings américains, ce sacré Perk a enfilé depuis plusieurs saisons le costume de Charles Oakley, c’est-à-dire celui du type que tu ne veux pas croiser seul dans une impasse sombre après une belle soirée bien arrosée. Si nombreux sont les anciens à le traiter de faux-dur avec régularité, sa capacité à faire la gueule pour un rien et être même énervé quand il met un rare panier fait de lui un membre indiscutable de  la clique des gangsters 2003. (Spécialité : la baston sous toutes ses formes)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”QYSJ8Rwy6Fk”]

Moins con que Perkins, plus efficace que Carmelo Anthony et tout aussi agressif que Darko Milicic, le dernier membre du squad des hustlers se nomme Zaza Pachulia. Véritable tête à claque officielle de la NBA, le boxeur de Géorgie allie intelligence et précision pour sortir complètement ses adversaires du match. C’est bien simple : sa seule gueule de roublard du bloc de l’Est vous donne plus de démangeaisons que Gilbert Arenas dans un magasin de flingues. De Kevin Garnett à Jason Richardson en passant par Kobe Bryant, tous les plus gros mafieux de la Ligue se sont mangés les dents devant Zaza. Atlanta en a fait son héros, TrashTalk son idole. (Spécialité : faire péter un câble)

[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”Mi5X70jF1Aw”]

David West, Steve Blake, Dwyane Wade, Kirk Hinrich, Chris Kaman, Dahntay Jones et Carlos Delfino : le gang de 2003 était composé d’autres grands malfrats aux couteaux bien pointus, mais on a préféré vous montrer les padre de la mafia qui dirigent aujourd’hui notre chère Ligue. N’hésitez pas à consulter leurs œuvres, elles sont édifiantes. Heureusement que Boris Diaw et Mike Pietrus ont relevé le niveau par la suite grâce à leur sens de la discipline française, sinon qui sait ce que seraient devenus les petits de Davido Sterne…


Tags : Draft, NBA