La Reunion Arena : l’histoire des Mavericks commence (doucement) avant Dirk Nowitzki

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le Texas et plus particulièrement Dallas, pour une visite guidée de la Reunion Arena qui accueillait les Mavericks entre 1980 et 2001.

La fiche

  • Nom : Reunion Arena
  • Adresse : 777 Sports Street
  • Ville : Dallas, Texas
  • Date d’ouverture : 28 avril 1980
  • Date de fermeture : 30 juin 2008
  • Démolition : 17 novembre 2009
  • Capacité : 18 190 personnes
  • Propriétaire : ville de Dallas
  • Successeur : American Airlines Center depuis 2001

Histoire

Situé dans le quartier de Reunion (d’où le nom de la salle), dans l’ouest du centre-ville de Dallas, le complexe voit le jour le 28 avril 1980 après un peu plus de deux ans de travaux orchestrés par les architectes d’Harwood K. Smith & Partners, entreprise locale dont le siège est situé dans la ville texane. Pour un coût de 27 millions de dollars, l’arène occupe 2 790 mètres carrés, ce qui la rend idéale pour une multitude d’événements sportif et culturels. Parmi les locataires nous retrouvons les Mavericks et le Tornado (soccer) dès l’ouverture, ce dernier ne restera qu’une saison. En 1984, les Sidekicks (soccer) débutent deux décennies d’occupation des locaux. L’équipe de football indoor des Texans occupera le terrain de 1990 à 1993 et les Stars (hockey sur glace) leur emboîteront le pas en débarquant en 1993 pour y siéger jusqu’en 2001. Enfin, les Stallions (roller hockey) restèrent uniquement lors de la saison 1999 à l’instar des Desperados (football indoor), qui eux y vivront uniquement la saison 2003 avant de déménager à l’American Airlines Center.

Pour le premier match de la franchise, le 11 octobre 1980, les Mavericks se sont offert le luxe de battre leurs voisins de San Antonio, menés par George Gervin et ses 33 points. Du côté de Dallas, pas de nom qui vous reviendrait en tête mais Tom LaGarde dominera les débats avec 19 points, 14 rebonds, 5 assists ponctués par 3 contres. Première victoire de l’histoire pour la nouvelle arrivante, que demander de mieux ? Dans cette nouvelle arène, les fans de basket avaient initialement à disposition 17 772 sièges au début de la saison 1980-81 avant d’assister à de nombreux travaux, amenant le nombre à 18 190 à partir de 1999. Dans les eighties, les tickets étaient en moyenne vendus pour 11 dollars, prix suffisamment attractif pour être la quatrième salle la plus visitée lors de la saison 1987-88. Pas mal du tout quand on sait que les Pistons, les Bulls, les Celtics et les Lakers jouaient bien au panier-ballon à l’époque. Concernant le parquet original, la sobriété était le mot d’ordre, l’ancien logo trônait dans le rond central, ce ballon de basket vert avec un M majuscule de couleur bleu portant un chapeau de cow-boy blanc. La raquette était bleue et les lignes du terrain étaient quant à elles, vertes… un peu fluo on doit dire.

Etant une enceinte multifonctions, la Reunion Arena occupait ses jours off par l’organisation de concerts avec la venue de U2, Sting, Stevie Wonder, les ZZ Top, AC/DC ou encore Lionel Richie pour ne citer qu’eux. Avec tous ces événements, ce n’était pas moins de 180 events qui prenaient place chaque année du côté de Dallas. Concernant le basket, le complexe organisa le NBA All-Star Game de 1986 ainsi que le Final Four de NCAA la même année. Dans les années 2000, la Big 12 Conférence féminine prend alors place sur ce parquet en 2003, 2004 et 2006 avant d’organiser le tournoi régional de la NCAA féminine en 2007. Concernant les records établis sur le parquet de l’ancienne salle des Mavericks, l’ailier All-Star Mark Aguirre scora 49 pions sur la tête des Sixers le 28 janvier 1985. Le 9 janvier 1996 contre les Pacers, Popeye Jones goba 28 rebonds alors que son coéquipier un poil plus connu aura distillé 25 caviars le 8 février 1996 contre le Jazz. Il s’agit de Jason Kidd. Qui d’autre que lui aurait pu réaliser cette performance ?

Meilleur souvenir à la Reunion Arena

Contrairement à ce que tout le monde peut penser, la franchise de Dallas n’a pas à rougir des années pré-Dirk. Avec de bonnes campagnes de Playoffs comme celle de 1988 contre les Lakers qui se finira en sept matchs en faveur des Angelinos, on a tout de même préféré choisir l’homme qui a su placer Dallas sur la carte en NBA. On parle bien entendu de Mark Cuban, qui a racheté la franchise le 4 janvier 2000. Homme d’affaires milliardaire qui achètera une part majoritaire de l’équipe pour 285 millions de dollars à Henry Ross Perot Jr. Pour parler chiffres, avant l’arrivée de Cuban, les Mavericks avaient remporté 40% de leurs matchs et affichaient un bilan de 21 victoires pour 32 défaites en Playoffs. Dans les dix années suivants le rachat, l’équipe gagnera 69% de ses matchs et atteindra la postseason tous les ans à une seule exception. Ils afficheront un bilan de 49 victoires pour 57 défaites lors des phases finales. L’effet Mark Cuban mesdames et messieurs. Bien aidé par l’Allemand le plus connu de la planète basket Dirk Nowitzki, l’un des meilleurs poste 4 de l’histoire de la Ligue, le proprio est considéré comme un avant-gardiste concernant les Européens. On dit souvent que les Spurs sont visionnaires à propos des joueurs outre-Atlantique mais c’est bel et bien l’autre franchise texane qui est à l’origine de nombreux changements. L’homme derrière le projet du Wunderkind devait vraiment être timbré dans sa tête et en 1999 il décida avec le propriétaire des Stars de construire une nouvelle salle digne de ce nom, l’American Airlines Center. Tout ça pour voir plus grand… Au moins ça n’aura pas raté. Ce businessman un peu fou voulait même drafter Brittney Grinner en 2015, joueuse de basket en WNBA. Bref, le meilleur moment pour les fans de Dallas est vraisemblablement le rachat acté par Mark Cuban au tout début du millénaire, le taf effectué depuis est très bon, pour le plus grand bonheur des supporters et des joueurs. Et pour les amateurs de souvenirs, les anciens abonnés des Mavs se souviendront certainement longtemps de ce 12 mars 1998 où, devant une foule record de 18 255 spectateurs, les Texans effaceront un déficit de 19 points dans le quatrième quart-temps pour finalement s’imposer contre Jojo et tout sa bande de champions en titre en prolongation.

Pire souvenir à la Reunion Arena

Pour une fois, nous allons faire une petite entorse au règlement car l’histoire qui va suivre ne s’est pas déroulée sur le parquet de la Reunion Arena. Le sujet de cette section traite de Roy Tarpley, intérieur des Mavs de 1986 à 1995 avec une pause de quasiment quatre ans. Décédé en janvier 2015, le joueur était un sacré Gerard pour l’époque. Sélectionné en septième choix de la Draft 1986, il intègre la NBA All-Rookie Team et ira décrocher le titre de Sixième Homme de l’Année la saison suivante. La dégringolade fut douloureuse pour les fans de basket et tout particulièrement ceux des Mavericks. L’ailier-fort est condamné en octobre 1991 pour consommation de cocaïne et est alors suspendu immédiatement pour une durée de quatre ans. Il partira faire un road-trip en Europe avant de réintégrer la Grande Ligue lors de la saison 1994-95. On se dit alors qu’il a peut-être compris la leçon… Vous êtes sûr de savoir à qui on a affaire ? Le bonhomme est à nouveau exclu, à vie cette fois, pour avoir consommé de l’alcool (cette consommation allait à l’encontre de son programme de sevrage). Le garçon était bourré de talent (sans mauvais jeu de mot) mais comme dans certains cas, la drogue et l’alcool font des ravages, dans le basket mais aussi ailleurs. Coupé en pleine ascension, le numéro 42 affichait 20,4 points et 11 rebonds de moyenne lors des cinq premiers matchs de la saison 1990-91. Ces problèmes ont très certainement privé Roy Tarpley d’une belle carrière NBA mais ses problèmes avec la drogue auront malheureusement eu raison de lui.

Maillots retirés au plafond de la Reunion Arena

Palmarès à la Reunion Arena

  • Champions de Division (1987)
  • Meilleur bilan : 55-27 ( 1987)
  • Pire bilan : 11 – 71 (1993)

La suite

Comme dit précédemment, la Reunion Arena a continué d’exister après le départ des franchises sportives. Elle ferme ses portes le 30 juin 2008 avant d’être détruite à partir de novembre 2009. La nouvelle salle moderne des Mavericks aura fait oublier une époque pas si triste mais pas si glorieuse que ça aux fans de Dallas. L’American Airlines Center connaîtra plus de gloires en cinq ans que la Reunion Arena en vingt années. Suffisant pour que l’histoire tourne autour de l’arène actuelle.

Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient. D’une franchise presque inconnue du grand public à la superstar allemande Dirk Nowitzki, il n’y a qu’un homme : Mark Cuban. Les souvenirs seront nombreux du côté de la Reunion Arena mais le futur à Dallas est comme Dany, brillant. Alors ne regardez pas derrière vous et profitez du spectacle.

Source image : YouTube/Dallas Mavericks