L’Izod Center : la banlieue de New York n’a jamais été aussi fun
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le New Jersey et plus particulièrement East Rutherford, pour une visite guidée de l’Izod Center qui accueillait les Nets entre 1981 et 2012.
La fiche
- Nom actuel : Meadowlands Arena
- Anciens noms : Brendan Byrne Arena, Continental Airlines Arena et Izod Center
- Adresse : 50 New Jersey Route 120
- Ville : East Rutherford, New Jersey
- Date d’ouverture : 2 juillet 1981
- Date de fermeture : 3 avril 2015
- Capacité : 20 049 personnes
- Propriétaire : New Jersey Sports and Exposition Authority
- Surnom : The Meadowlands
- Successeur : Barclays Center depuis 2012
Histoire
Précédemment installés à New York, les Nets reviennent dans le New Jersey en 1977 avant de prendre leurs aises au Izod Center au début de la saison 1981-82. D’abord appelé la Brendan Byrne Arena, elle ouvre officiellement ses portes le 2 juillet 1981 après quatre années de travaux et un coût total de 85 millions de dollars. Construit par les architectes de Grad Partnership and Dilullo et Clauss, Ostroki & Partners, le bâtiment est occupé par les Devils de 1982 à 2007 ainsi que les Rockets entre 1981 et 1982 (hockey sur glace), les Pirates de Seton Hall de 1985 à 2007 (club omnisports universitaire), les Saints entre 1987 et 1988 et le Storm entre 2002 et 2003 (Lacrosse) et bien entendu, les Nets, équipe de la NBA.
Pour leur premier match sur le parquet de la Brendan Byrne Arena, les Knicks étaient de passage et en profitèrent alors pour infliger une première défaite aux hommes du New Jersey, derrière 25 points de Maurice Lucas alors que Buck Williams s’offrait 19 points et 17 rebonds pour son premier match dans la Grande Ligue. Dans cet édifice, les fans de la balle orange avaient accès à 20 049 places assises alors que le prix moyen dans les années 1980 était de 16 dollars contre 22 dans les années 1990. Si vous vouliez assister aux NBA Finales contre les Spurs en 2003, il fallait compter plus de 100 dollars. Au niveau du parquet, la couleur bleu marine était de mise dans la raquette avec le logo à la fois dans le rond central et à l’intérieur de la ligne à trois-points.
Etant une enceinte multifonctions, l’Izod Center ne compte pas moins de 200 événements annuels ce qui pousse le total à plus de 5 000 événements depuis 1981 avec 54 millions de visiteurs totaux. Outre les matchs sportifs, le site est populaire pour les concerts en raison de l’acoustique particulièrement bonne ce qui vaut alors plusieurs concerts de la part de Michael Jackson, Bruce Springsteen ou encore Iron Maiden. En ce qui concerne notre sport, l’arène a organisé le All-Star Game de 1982, le tournoi NCAA en 1984, le tournoi de l’Atlantic Ten Conference en 1986, le Final Four de la NCAA en 1996 ainsi que les Finales NBA en 2002 et 2003. A propos des records établis, Stephon Marbury mène la danse avec 50 points inscrits contre les Lakers le 13 février 2001, Jayson Williams goba 26 rebonds contre les Cavaliers le 13 novembre 1997 alors que son coéquipier Robert Pack délivra 22 passes décisives contre les Mavericks le 23 novembre 1996. Etant donné la fermeture de la salle en avril 2015, les records sont désormais gravés dans la roche (on ne peut jamais résister lorsqu’il s’agit de citer Sniper).
Meilleur souvenir à l’Izod Center
Des souvenirs, il y en a eu, les belles campagnes de Playoffs, le duo formé par Jason Kidd et Vinsanity mais parmi eux il y a ce match. Comment oublier Drazen Petrovic, même si ce dernier n’a disputé que 195 matchs avec l’équipe du New Jersey. Retour sur cette rencontre du 24 janvier 1993 contre les Rockets où l’arrière établira son record de points en carrière, ça fait du bien de le voir de ce côté-là. Les hommes menés par Chuck Daly font une saison relativement bonne avec un bilan de 22 victoires pour 17 défaites et doivent affronter Houston, emmené par Hakeem The Dream et affichant un bilan similaire à l’équipe du New Jersey. Le génie croate fait la misère d’entrée de jeu en mettant dans le vent le pivot texan puis en lui shootant sur la tête, le match était lancé. Pull-up, isolation, fade-away, three en sortie d’écran et floater, Mozart savait tout faire et nous l’a montré lors de ce match alors que l’un des meilleurs défenseurs de la NBA, Vernon Maxwell, lui collait aux baskets toute la soirée et ça ne l’a pas empêché de planter 44 bodova. Le plus impressionnant dans tout ça ? 17/23. Ce n’est pas son résultat aux lancers-francs mais bel et bien celui aux tirs. 74% de réussite dont 3/3 depuis le parking et 7/7 aux lancers-gratuits. Bien accompagné par son compère Derrick Coleman et ses 23 points et 14 rebonds, le duo remporta la rencontre face à Olajuwon, auteur de “seulement” 22 points à 8/19 aux tirs. Son passage par le New Jersey avant la fin tragique aura tout de même marqué la planète basket, éclaboussant la Grande Ligue de tout son talent. En l’espace de deux saisons et demie, il aura planté 3 798 points et ses 44 unités contre Houston resteront l’un des plus beaux souvenirs des fans des Nets.
Pire souvenir à l’Izod Center
On parlait précédemment des Playoffs et oui, les pires souvenirs de ces gars-là sont bel et bien arrivés au mois de juin. Retour en 2002, les Nets éliminent tour à tour les Pacers, les Hornets et les Celtics pour hisser toute une ville au sommet, les Finales NBA. De l’autre côté, les Lakers, visant un troisième titre en trois ans, ayant triomphé des Blazers, des Spurs et des Kings. On pourrait d’abord se questionner sur le fait que cette équipe du New Jersey de 2002 soit la plus faible qui n’ait jamais atteint l’ultime série. Dans une Conférence Est beaucoup, beaucoup mais alors beaucoup plus faible que la Wild West, les vraies Finales se sont sans doute jouées entre les Lakers et les Kings lors du tour précédent même si on ne reviendra pas dessus pour la santé mentale des fans de Sacto. Jason Kidd et ses potes ne font pas le poids et, comme s’ils étaient déjà satisfaits d’être arrivé à ce stade de la compétition, relâchent la pression et se prennent un sweep des plus violents. Deux défaites à Los Angeles avant de se manger le duo infernal Kobe-Shaq à domicile et de se retrouver sous terre en moins de deux. Kidd était trop seul, Kenyon Martin n’était pas suffisant à emmener les Nets au sommet et même si la saison suivante sera du même acabit, ils échoueront à nouveau au même stade contre les Spurs, avec ce Game 6 où l’intérieur finira à 3/23 aux tirs. Le festival de briques de K-Mart reste inévitablement dans la tête des supporters et finalement, ces deux échecs en Finales marquent la déception des joueurs, des fans, de la franchise.
Maillots retirés au plafond de l’Izod Center
- #3 : Drazen Petrovic, le 11 novembre 1993
- #23 : John Williamson, le 7 décembre 1990
- #25 : Bill Melchionni, en septembre 1976
- #32 : Julius Erving, le 3 avril 1987
- #52 : Buck Williams, le 11 avril 1999
Palmarès à l’Izod Center
- Champions de Conférence (2002 et 2003)
- Champion de Division (2002, 2003, 2004 et 2006)
- Meilleur bilan : 52-30 (2002)
- Pire bilan : 12-70 (2010)
La suite
La fin des New Jersey Nets n’est pas la plus belle qui soit. Avec des résultats décevants, la franchise disputera son dernier match le 23 avril 2012 en concédant une défaite contre les Sixers. Les Nets déménageront officiellement le 30 avril 2012, après avoir passé 35 ans dans le New Jersey. L’Izod Center quant à lui a fermé ses portes au public en avril 2015, restant tout de même un lieu de répétition. On ne sait jamais de quoi l’avenir est fait et on pourrait revoir les New-yorkais du côté d’East Rutherford, qui sait ?
Les résultats n’ont pas été si bons que ça sur le parquet de l’Izod Center, la nouvelle face des Nets de Brooklyn pourrait remédier à ce problème avec leur nouveau duo de stars, Kyrie Irving et Kevin Durant. De nouvelles bannières, même si elles ne sont pas acquises à l’Izod Center, permettraient d’améliorer l’image de la franchise.
Source image : YouTube/NJTV News