Doc Rivers sur ses chokes en Playoffs : “On ne me donne pas assez de crédit pour avoir mené 3-1”
Le 25 mars 2025 à 10:07 par Robin Wolff

Elle est là ! On l’attendait depuis un moment et elle est arrivée : la déclaration annuelle extraordinaire de Doc Rivers ! Cette fois, le coach des Boston Celtics 2008 a fait extrêmement fort avec une phrase au bas mot culottée. Selon lui, il ne reçoit pas assez de crédit pour avoir gagné des matchs dans les séries où ses équipes ont perdu en menant 3 à 1.
Doc Rivers a des statistiques extraordinaires en Playoffs : trois défaites en menant 3-1, quatre autres en menant 3-2, une en menant 2-0, quatre revers à domicile lors de Game 7 (cinq avec la bulle), dix éliminations à domicile (11 avec la bulle) et un bilan de 16 victoires et 34 défaites lorsque ses équipes avaient l’occasion de terminer une série. La théorie du chat noir ne tient plus avec de tels chiffres, le coach (excellent avec des équipes moyennes néanmoins), a du mal à trouver les mots pour permettre à ses groupes de se dépasser dans les moments qui comptent le plus.
Pourtant, le père d’Austin n’est pas du genre à se cacher dans un coin et à se faire petit. Dans une interview pour Andscape, l’entraîneur des Milwaukee Bucks est revenu sur les “chokes” de sa carrière, mais il se dit fier de ces séries. Et non, ce n’est pas une vanne :
“C’est comme ça. Cela fait partie de mon héritage. Je ne peux rien y faire. J’ai mené 3-1 avec une équipe qui était huitième (Orlando contre Detroit en 2003). C’est du bon coaching. Ce n’est pas du mauvais coaching. Celle avec les Clippers (en 2015 face aux Rockets) est la seule qui m’ait échappé. Mais les gens ne réalisent pas que Chris Paul courait sur une jambe et que nous étions aussi l’outsider dans cette série. Quand on y pense, c’est Houston qui avait l’avantage du terrain, pas nous.”
“Personne ne raconte la vraie histoire. Et cela ne me dérange pas. D’une certaine manière, c’est injuste. Je ne reçois pas assez de crédit pour avoir remporté les trois victoires dans ces séries. On m’attribue seulement les défaites. Je dis toujours : ‘Et si nous avions perdu contre Houston en six matches ?’ Tout le monde s’en fiche. L’une des choses dont je suis fier, c’est que nous n’avons jamais été sweepés. Tous les entraîneurs ont été sweepés en playoffs. Mes équipes réussissent. Beaucoup d’entre elles ont fait mieux que ce qu’elles étaient censées faire et j’en suis très fier.”
Pour aller un petit peu dans son sens, il est vrai que la série de 2003 est plutôt à mettre à son avantage. Les Detroit Pistons montaient de plus en plus à cette période et ont remporté le titre l’année suivante pendant que son Orlando Magic était très faible en dehors de Tracy McGrady. Les trois défaites nettes dans les trois derniers matchs montrent l’écart entre les deux équipes.
Mais sinon…
En 2015 c’est la faute de la jambe de Chris Paul, 2020, c’est la motivation des joueurs et les autres années des concours de circonstance. Doc Rivers semble, à travers cette déclaration, ne jamais avoir pris de recul après ses défaites, ne jamais avoir appris de ces erreurs.
Se dire fier de remporter trois matchs dans une série en sept revient à être heureux pour le Paris Saint-Germain d’avoir marqué cinq buts contre Barcelone en 2017, impressionné par le sang froid de Zinedine Zidane lors du temps réglementaire contre l’Italie en 2006, ébahi par les deux premières manches de Paul-Henri Mathieu face à Mikhail Youzhny en finale de Coupe Davis 2002, …
Les comptes de motivation et développement personnel sur Instagram incitent à être toujours fiers de vous. Doc Rivers a visiblement scrollé un petit peu trop longtemps sur ces vidéos. Avoir confiance en soi c’est bien, mais pas avec des oeillères qui empêchent de voir les points à améliorer. Même le meilleur des acteurs ne peut pas faire un bon film s’il n’accepte pas de se regarder, de s’analyser et de refaire quelques scènes.
Source texte : Andscape