Comment Erik Spoelstra peut-il faire pour enfin être élu Coach de l’Année ?

Le 05 oct. 2024 à 14:36 par Robin Wolff

Erik Spoelstra 27 avril 2023
Source image : YouTube

Tim Duncan n’a jamais été Défenseur de l’Année, Dwyane Wade n’est pas un MVP, Boris Diaw n’a pas été élu MVP des Finales : tant d’incohérences importantes dans l’histoire NBA… mais pas autant que le manque de trophée de Coach de l’Année au palmarès d’Erik Spoelstra. Comment le tacticien doit-il s’y prendre pour effacer cet affront ?

Comment devenir Coach de l’Année ?

En fonction des saisons, les règles peuvent changer, mais le plus souvent, la récompense est offerte à l’entraîneur de la Darling NBA de la saison. Une équipe, pas forcément attendue au début de la saison qui a surpris toute la Ligue en terminant dans les trois premières places de sa Conférence. Si l’équipe est “logiquement” dominatrice, mais pas historique, comme les Boston Celtics de la saison dernière par exemple, le coach n’est que rarement récompensé, demandez à Joe Mazzulla.

Pour être élu, il faut en général que l’équipe soit appréciée. Un groupe jeune, nouveau, porté par une dynamique positive et à laquelle on a envie de s’attacher. Prenez les quatre derniers lauréats : Tom Thibodeau (entraîneur des nouveaux Knicks portés par Julius Randle), Monty Williams (l’explosion de Devin Booker et Mikal Bridges), Mike Brown (light the beam) et Mark Daigneault (Shai Gilgeous-Alexander, Jalen Williams et les autres). Coacher des joueurs expérimentés, attendus et mal-aimés du grand public, ce n’est pas un avantage.

Alors cette saison, le Miami Heat d’Erik Spoelstra est dans un entre-deux. Les joueurs de South Beach ne sont pas nécessairement attendus dans le Top 4 de leur Conférence, ce qui est un bon point pour la candidature de “Rico”. Mais les leaders s’appellent Jimmy Butler, Bam Adebayo ou Tyler Herro, des profils référencés en NBA et qui ne sont pas forcément des générateurs de hype évidents.

Pourquoi Erik Spoelstra ne l’a jamais été ?

Avant de commencer à énumérer les raisons, sachez qu’aucune n’est assez bonne pour justifier cette bizarrerie. Mais tout de même, essayons de comprendre. Dès sa troisième saison dans la Grande Ligue, Erik Spoelstra a été l’entraîneur de LeBron James, Chris Bosh et Dwyane Wade. Des exercices victorieux étaient attendus et il n’était pas forcément le premier homme à recevoir les lauriers. 66 victoires en régulière en 2012-13, c’est impressionnant, mais moins que la domination individuelle de l’enfant d’Akron cette année-là et que la réussite de George Karl avec ses Nuggets : 57 victoires avec Andre Iguodala en tant que franchise player.

Et depuis la fin du Big Three, Erik Spoelstra n’a réussi que deux saisons à plus de 48 victoires. La 2015-16, année historique des Golden State Warriors et la 2021-22 lorsque des jeunes Phoenix Suns frisaient avec les 65 succès.

Alors bien sûr, certaines saisons, le tacticien de la franchise floridienne a réussi de véritables exploits en qualifiant ses équipes pour les Playoffs malgré un effectif relativement faible ou des avalanches de blessures. Et avoir du succès avec Wayne Ellington et Rodney McGruder, c’est impressionnant, mais ça marque moins le grand public et les médias que des jeunes qui explosent où des joueurs habitués du Top 10 de la nuit.

Comment faire pour obtenir le trophée cette saison ?

Erik Spoelstra doit mener le Miami Heat dans le Top 3 de sa Conférence si ce n’est mieux. C’est le facteur non-négociable. Pour ça, une infirmerie plus vide que les saisons précédentes seraient une grande aide et Pat Riley a déjà mis la pression à ses joueurs pour qu’ils jouent plus de matchs. Ça tombe bien, lors du Media Day, Jimmy Butler affirme avoir compris le message.

Mais une bonne position au classement pourrait ne pas suffire. Depuis des années, l’équipe floridienne s’appuie surtout sur une base défensive, un jeu lent et des victoires arrachées au couteau. Pour plaire à la masse, Erik Spoelstra doit bouleverser son organisation pour rendre le collectif plus offensif et flamboyant. Son désir d’aligner Terry Rozier – Tyler Herro – Jimmy Butler et Bam Adebayo dans le cinq majeur semble aller dans ce sens.

Enfin, la progression des jeunes joueurs pourrait être un élément clé de son dossier. Nikola Jovic et (surtout) Jaime Jaquez Jr ont déjà montré de très belles choses, mais une confirmation serait de bon ton. Kel’el Ware, le rookie, a également de la place pour briller dans la raquette en sortie de banc. Si les petits nouveaux pouvaient porter la franchise en haut de l’Est, la nouvelle serait excellente pour “Rico”.

Enfin, c’est hors de son contrôle, mais il doit espérer qu’aucune équipe inattendue ne se révèle et ne prenne le coeur des votants. Affaire à suivre …


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