Dikembe Mutombo, quelle place parmi les meilleurs défenseurs de l’histoire de la NBA ?

Le 01 oct. 2024 à 16:29 par Alexandre Taupin

Dikembe Mutombo DPOY 1 octobre 2024
Source image : YouTube

Décédé hier d’un cancer à l’âge de 58 ans, Dikembe Mutombo était l’un des plus féroces défenseurs de l’histoire de la NBA. Quel héritage le géant de Kinshasa laisse-t-il parmi les gardiens du temple ? 

Dikembe Mutombo, arrivé sur le tard en NBA mais si vite impactant

Contrairement à de nombreux talents qui débarquent en NBA à 18 ou 19 ans max, Dikembe Mutombo a lui découvert les parquets de la Grande Ligue bien tardivement. Après trois années à la mythique université de Georgetown (réputée pour les pivots célèbres qui y ont été formés), Deke arrive en NBA à déjà 25 ans, un âge peu commun pour un rookie, si on exclut les prospects européens qui préfèrent débuter leurs carrières sur le Vieux Continent.

Il ne faut pourtant pas longtemps au pivot pour dominer dans la raquette. 16,6 points, 12,3 rebonds et 3 contres de moyenne dès sa saison rookie ! De quoi s’offrir une sélection au All-Star Game dès sa première année NBA. C’est pas donné à tout le monde. Surtout, Mutombo montre déjà les prémices de ce qui sera sa carrière NBA par la suite. Certes, des limites sur le plan offensif, mais quel mur en défense. Non content d’être un excellent rebondeur (il monte jusqu’à 14 rebonds par match en 2000), il est surtout un contreur de légende, doté d’un sens du timing ahurissant, avec son fameux finger wag après chaque bâche, un geste qui a marqué toute une génération d’intérieurs. Un abattage défensif qui lui vaudra quatre titres de Défenseur de l’année (un record en NBA, codétenu avec Ben Wallace et Rudy Gobert) sur ses dix premières saisons dans la Ligue.

Les plus grands contres en carrière de Dikembe « Not in my House » Mutombo 💔⭐️ pic.twitter.com/8NvI8Ygnkf

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) September 30, 2024

Talent, trashtalking et surtout aucune peur à l’idée de défier les meilleurs. Aller se battre sous les paniers face aux Olajuwon, Ewing, O’Neal, Robinson, Duncan etc.., Dikembe y allait tous les soirs et sans aucune envie de baisser les yeux.

Sur le mont Rushmore des Défenseur de l’année de NBA

Comme expliqué un peu plus haut, Dikembe Mutombo est un grand habitué du trophée de meilleur défenseur en NBA, il l’a remporté à quatre reprises durant sa carrière (1995, 1997, 1998 et 2001). Seuls Rudy Gobert et Ben Wallace peuvent en dire autant, alors que Dwight Howard arrive juste derrière avec trois récompenses. En termes de trophées, les grands messieurs sont là, même si on sait que certains (autres) auraient mérité sans doute plus de récompenses.

Dans une Ligue avec tant de talents et tant de joueurs prodigieux dans leur moitié de terrain, remporter quatre fois ce trophée est assez incroyable. Des immenses défenseurs comme Tim Duncan, Michael Jordan ou encore Scottie Pippen cumulent seulement un seul trophée en défense (pour MJ). Pas forcément représentatif de leurs niveaux réels dans leur moitié de terrain mais c’est dire s’il était compliqué de se faire sa place parmi l’élite des défenseurs dans les 90’s et au début des années 2000.

Palmarès du DPOY

  • Dikembe Mutombo, Rudy Gobert, Ben Wallace : 4 trophées
  • Dwight Howard : 3 trophées
  • Dennis Rodman, Mark Eaton, Alonzo Mourning, Hakeem Olajuwon, Kawhi Leonard, Sydney Moncrief : 2 trophées

Une place bien établie parmi les meilleurs défenseurs de l’histoire de la Ligue

Où placer Dikembe Mutombo parmi les meilleurs défenseurs de l’histoire de la Ligue ? Il est certainement parmi les tous meilleurs, ne serait-ce que par son impact ou ses chiffres.

Palmarès Dikembe Mutombo : 

  • 2 fois meilleur rebondeur de NBA
  • 3 fois meilleur contreur de NBA
  • 4 fois défenseur de l’année
  • 6 fois dans une All-Defensive Team
  • 2nd contreur all-time de NBA avec 3289 contres en carrière (2,75 par match)
  • Dans le Top 20 des meilleurs rebondeurs de l’histoire.

Il aurait probablement pu monter plus haut dans les livres de stats s’il n’avait pas commencé si tard, même s’il a duré très longtemps en NBA (il s’est arrêté à plus de 42 ans). Son prime a forcément été plus court et il n’avait plus les mêmes stats dans sa trentaine avancée, de quoi ralentir un peu la montée dans les chiffres.

Mais placer Mutombo au sein d’une hiérarchie serait particulièrement difficile, même pour les amoureux des Top 10 all-time. Pas le même poste, pas la même époque pour certains (Hello Bill Russell par exemple), voire pas les mêmes règles de jeu. Ce qui est certain, c’est qu’il fait partie de la crème de la crème, l’élite de l’élite. Le meilleur ? Peut-être pas, d’autres noms viennent à l’esprit avant mais il est en très bonne compagnie parmi ces gardiens du temple. Il n’est pas toujours intéressant de placer un joueur sur une marche d’un classement mais plutôt de savoir reconnaître la “greatness” d’un joueur unique.

Un mur, un rempart, un colosse, un cauchemar pour les scoreurs adverses, le tout avec son sourire légendaire et un doigt qui fait non, car c’est bien connu dès qu’il s’agit de Deke : “Not in his house”.


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