Charles Lee sur le banc, la meilleure recrue de l’intersaison à Charlotte ?
Le 24 sept. 2024 à 14:39 par Thibault Mairesse
Les Hornets ont un nouvel homme sur le banc : Charles Lee. Passé par les Bucks et les Celtics, l’ancien trader a pour mission de redonner du piquant à des frelons qui en ont bien besoin.
Qui est Charles Lee ?
À seulement 39 ans, Charles Lee a un joli CV. Depuis 10 ans, il écume les bancs de la Grande Ligue. Il se démarque par sa qualité à fréquenter des équipes qui gagnent. En 2021, il est sur le banc des Bucks, champions NBA, aux côtés de Mike Budenholzer. Rebelote, la saison dernière, où il a assisté Joe Mazzulla et les Celtics dans leur route vers le sacre.
Avec deux titres de champions en poche, Charles Lee décide aujourd’hui de voler de ses propres ailes et de découvrir la vie de head coach. Engagé pour quatre ans, il devrait en théorie (parce qu’en NBA tout va très vite), avoir le temps de mettre en place ses idées. Surtout que c’est un homme qui aime le challenge. Pour retracer un peu la vie du bonhomme, disons qu’il a quitté un emploi stable du côté de Wall Street pour s’essayer à la vie d’entraîneur pour le seul et unique amour du sport. Et ça, c’est beau.
Une volonté d’instaurer une culture de la gagne
Être compétitifs. C’est le mantra de Charles Lee. Une ligne directrice qu’il souhaite transmettre aux Frelons afin que les adversaires aient peur de se faire piquer. Il faut dire que Charlotte mise beaucoup sur lui. Lors de sa présentation, le nouvel entraîneur faisait part du fait que les propriétaires lui avaient confié la mission de faire des Hornets une franchise de premier plan. En quatre ans, la mission s’annonce ardue, mais pas impossible pour l’ancien employé de Wall Street.
Il existe des raisons d’y croire. Tout d’abord, grâce à ses expériences, il connaît le chemin de la victoire. Surtout, Charles Lee s’est parfaitement imprégné de la Hornets Culture. Lors de la constitution de son staff, il a ramené Kemba Walker en tant qu’assistant. Qui représente le mieux les Charlotte Hornets que Cardiac Kemba ? Si, avec l’ancien meneur à ses côtés, Charles Lee ne parvient pas à motiver ses troupes, on pourra dire que les Hornets n’iront jamais nulle part.
Un homme de défi
Pour débuter sa carrière d’entraîneur en chef, Charles Lee n’a pas fait le choix de la facilité en allant à Charlotte. En Caroline du Nord, le jeune coach doit faire en sorte que la franchise arrive à s’envoler après huit saisons sans goûter aux Playoffs, la plus longue série actuellement en NBA (mais bien loin du record des Kings ceci dit). Pire encore, sur les deux dernières saisons, les Frelons n’ont remporté que 48 matchs en cumulé. C’est peu.
Charles Lee n’arrive toutefois pas dans un terrain vague. Il a une belle base à sa disposition avec, en tête d’affiche, LaMelo Ball et Brandon Miller. Un groupe qui a du potentiel, mais qui a surtout une fâcheuse tendance à se blesser. Le meneur égérie de Puma n’a joué que 58 matchs la saison dernière et Mark Williams seulement 19.
Sauf que Charles Lee veut penser au play-in dès cette saison. L’objectif est ambitieux, mais pas impossible avec son groupe à 100 %. L’Est, ce n’est pas l’Ouestsans blague, c’est-à-dire qu’il y a une place à prendre pour les Frelons. Les Bulls, les Nets, les Pistons, les Raptors et les Wizards ne sont pas toutes des équipes meilleures que les Hornets. Si Charlotte veut jouer le play-in, la franchise va devoir jouer des coudes, mais impossible n’est pas Charles Lee. Si le nouvel entraîneur a des envies de post-season, il a deux chantiers sur lesquels il doit travailler le plus vite possible, transition quand tu nous tiens.
Les chantiers qui attendent Charles Lee
- L’attaque : le nerf de la guerre des Frelons
De par son passage par les Bucks et les Celtics, Charles Lee a côtoyé des équipes qui savaient défendre. À Charlotte, il risque de se prendre une sacrée douche froide. Les Frelons ne sont pas préoccupés par leur moitié de terrain, mais plus à envahir le camp adverse. Ça tombe bien. Offensivement, Lee a des armes à commencer par la paire LaMelo Ball / Brandon Miller. Le coach s’est déjà exprimé à ce sujet et il est plutôt excité à l’idée de faire jouer les deux extérieurs ensemble.
“Nous devons trouver la bonne approche pour que tous les jours soient une opportunité de devenir meilleurs” – Charles Lee à propos du duo LaMelo Ball / Brandon Miller
LaMelo et Brandon Miller vont être, sans surprise, au centre de l’attaque à condition que le frère Ball soit présent. En partant du principe qu’il sera dans ses super MB04 le soir de la reprise, il va devoir trouver comment exploiter le potentiel de son jeune sophomore. Elle est ici la clé de l’attaque de Charlotte. Brandon Miller sort d’une belle saison rookie où il a pu briller lorsque le meneur était absent. Il va donc devoir s’acclimater à un nouveau rôle où son jeu sans ballon sera important, mais le sophomore le sait : il doit passer par là pour que les Hornets soient compétitifs. Une chose est sûre : LaMelo Ball, Brandon Miller et Charles Lee ont faim de victoires et de Playoffs. L’alchimie ne devrait pas être trop dure à trouver.
Autre arme à disposition : Mark Williams. Véritable aspirateur à rebonds – il a notamment sorti une performance à 21 points et 24 rebonds la saison dernière – MW est bon lorsqu’il faut attaquer le cercle. Un bon backcourt, un pivot solide et de bons jeunes à développer, si les blessures laissent le dard des Frelons tranquille, on peut avoir des surprises en provenance de Caroline du Nord.
- La défense : attention danger
Si l’attaque peut fonctionner, les Hornets ont un sérieux problème défensif. Buzz City était la 2è pire défense de la Ligue la saison dernière. Un souci quand on connaît la réputation de l’ancien coach Steve Clifford. On ne peut pas dire non plus que les Frelons aient travaillé en ce sens à l’intersaison. Le seul renfort marquant est Tidjane Salaün et on n’est vraiment pas certain que baser sa défense sur un rookie soit réellement un bon plan. Dit autrement, les Hornets vont prendre des pilules / des taules / des déculottées / des branlées, bref employez le terme qui vous convient le mieux, mais Charlotte va se faire ouvrir en deux bien des soirs.
D’autant plus que Charles Lee fait face à un autre défi. Comment construire une défense sans un meneur d’élite à xe niveau-là. À Milwaukee et à Boston, il a pu compter sur Jrue Holiday, et ce serait surprenant que du jour au lendemain LaMelo devienne Jrue (ce n’est pas ce qu’on lui demande de toute façon).
Une issue pour les Frelons : prendre la voie des Kings ou des Pacers. Devenir une équipe qui mise tout sur l’attaque au détriment de sa défense. Là encore, c’est compliqué. Charlotte était la troisième pire attaque l’an passé, cela s’explique notamment par l’enchaînement des blessures, mais les éléments offensifs sont intéressants. Il ne faut pas oublier que le dénommé M.B est toujours (malheureusement) dans les parages. Les Hornets ont donc de quoi faire exploser quelques défenses. Suffisant pour cacher leurs lacunes défensives ? Hell, no.
Le coach est trouvé, les bases offensives également, et le front office va devoir se tourner vers l’ajout d’éléments défensifs avant que Frelons ne soient réellement compétitifs. Mais pour commencer, la base n’est pas si mal non ?