Willie Cauley-Stein revient sur son combat contre la drogue : “J’aurais pu mourir”

Le 30 août 2024 à 15:42 par Alexandre Taupin

Willie Cauley-Stein 31 juillet 2023
Source image : YouTube

Disparu des parquets NBA depuis plus de 2 ans, Willie Cauley-Stein est revenu sur la période noire qu’il a vécu. Entre malheurs personnels et drogue, l’ancien intérieur des Kings en a sacrément bavé. 

À quoi tient une carrière en NBA ? Le talent bien sûr, la discipline à l’entrainement et dans les efforts, mais aussi parfois éviter les coups du sort. Pour Willie Cauley-Stein, les choses sont allées très vite. Joueur référencé en NCAA avec Kentucky, le pivot avait lancé sa carrière chez les Kings. Dans une équipe de bas de classement, Cauley-Stein avait su trouver sa place. Et puis arrive cette 4ème saison NBA. Sur le terrain, pas trop de problème puisqu’il réalise alors sa meilleure saison statistique en carrière. De quoi le rendre confiant vis à vis de la Free Agency à venir.

Première désillusion pour le joueur, il ne reçoit aucune offre digne de ce nom. Les Kings ont décidé de tourner la page et aucune autre franchise ne lui sort de gros deal. Il signe alors pour le minimum chez des Warriors tout juste sortis des finales NBA mais profondément amoindris pour la saison à venir.

C’est le début d’une période difficile pour le grand Willie, qui va voir les catastrophes s’enchainer sur le plan personnel. Trois de ses amis se font tirer dessus (dont un mort) dans une maison louée par ses soins, même si lui n’est pas là. Pour ne rien arranger, sa grand-mère qui l’a élevé se voit diagnostiquer un cancer…

Pour fuir la douleur et cette triste réalité qui l’entoure, Willie Cauley-Stein se tourne alors vers les médicaments, des pilules qui doivent l’aider à se sentir mieux, mais c’est l’inverse qui se produit. Des propos rapportés par The Athletic.

« Je prenais tellement de pilules que je dormais tout le temps, ou lorsque j’étais réveillé, je n’étais pas vraiment là. Je n’ai pas géré cela de la bonne manière. Je n’ai pas pu dire au revoir à ma grand-mère. J’aurais pu être plus souvent près d’elle, la contacter par FaceTime, faire tant de choses pour être avec elle à la fin, mais j’ai fait exactement le contraire. J’ai été un lâche. Chaque fois que je lui parlais, elle avait l’air différente, pire, et je ne voulais pas la voir comme ça ».

Pire, Willie ne savait pas exactement ce qu’il prenait. Il croyait abuser du Percocet, un anti-douleur. Il s’agissait en fait de fausses pilules, contenant du Fentanyl, une substance bien plus dangereuse et plus puissante que la… morphine et l’héroïne.

“J’ai regardé ma femme et j’ai dit : ‘Oh, mon Dieu’ parce que j’entends tout le temps des histoires de jeunes qui vont à une fête, qui n’ont jamais pris de drogue auparavant, qui décident de prendre un Percocet, et qui finissent par prendre du fentanyl, et qui meurent. Avec une seule pilule. Mec, j’en prenais des centaines, pendant des mois et des années. Ça aurait pu être moi.”

Il n’est plus question de carrière NBA désormais, celle-ci est d’ailleurs mise sur pause, pour son propre bien. Il faut dire qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même. Les Mavs, chez qui il était au moment de son entrée en désintox, l’ont coupé en janvier 2022, puis son passage aux Sixers entre février et mars est anecdotique, mais l’important pour l’ancien de Kentucky est de retrouver la santé.

« Je savais vers quoi je me dirigeais. C’était comme si j’avais mille kilos sur le dos. Je n’aimais pas ce que je voyais dans le miroir et j’allais devoir continuer à me droguer pour jouer. J’ai dit à mon agent : ‘Il faut que je me fasse aider’. Dès que j’ai appelé le programme anti-drogue de la NBA et que je leur ai tout raconté, j’ai été immédiatement soulagé. J’ai été envahi par un sentiment – j’ai fait beaucoup de choses, mais je n’ai jamais eu un sentiment aussi bon – comme si ma grand-mère me prenait dans ses bras et me faisait un gros câlin ».

Soigné et de retour en forme, Willie Cauley-Stein a pu de nouveau poursuivre sa passion pour le basket. Passé par la G League avec les Rockets, le joueur a aussi joué en Europe, du côté de l’Italie. Plus récemment, Cauley-Stein a participé à un tournoi de basket avec la Familia, une équipe d’anciens de Kentucky, sa fac de cœur. Il y a retrouvé les frères Harrison ou encore Tyler Ulis. Il a notamment remporté le trophée de meilleur défenseur du tournoi. Une véritable bouffée d’air frais pour le joueur, qui a ainsi pu reconnecter avec une période qu’il a beaucoup aimé, un sentiment qu’il veut désormais conserver, pour définitivement mettre derrière lui cette période si dure de sa vie.

« Je pourrais très bien être mort.  La joie que vous avez ressentie lors du TBT est différente parce que je sais que j’ai évité une balle. J’ai demandé de l’aide avant qu’il ne soit trop tard et je me suis amélioré, mais le basket-ball a été beaucoup plus difficile à retrouver. Alors quand ils m’ont demandé de faire ça, c’était trop parfait. C’était une réplique du bon vieux temps, exactement comme c’était avant. J’ai été inondé de tout cet amour dont j’avais besoin, absolument besoin, et j’ai joué le meilleur basket que j’ai joué depuis des années. C’était génial ».

Source texte : The Athletic


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