Gravir mon premier Olympe

Le 14 août 2024 à 18:23 par Robin Wolff

Live TrashTalk Olympe 14 août 2024
Source image : YouTube

Avant de définitivement retrouver ma fonction de journaliste, mon cœur de fan avait besoin de s’exprimer une dernière fois. Les Jeux olympiques de Paris ont été une des plus belles périodes de l’histoire du sport français, la plus belle de ma vie professionnelle. Voici ma lettre ouverte à cette quinzaine dorée et à ses moments les plus marquants, mon ascension du Mont Olympe !

De la révélation de la statue d’Olympe de Gouges sur la Seine et son eau limpide à un anniversaire morose passé à ne pas laisser l’esprit s’en aller aux limbes ; cette quinzaine a confirmé tous mes choix d’orientation comme une boussole imprévisible, un espèce de stage accéléré dans une école imperfectible. Je peux l’affirmer, sans trembler, d’une parole imperceptible, j’ai rêvé et j’ai vibré, tout au long de ces Jeux olympiques.

Une cérémonie d’ouverture : par définition, un début. Nous ne sommes pas encore montés en altitude que mon souffle est déjà coupé. Thomas Jolly a fait honneur à son nom en mettant en place un spectacle sur eau magique, un triomphe à Seine ouverte. Sur le fleuve, Sofiane Pamart est dans les temps pour faire couler les larmes avant que Céline Dion ne me fasse dériver. L’ancienne reine des planches du Titanic est monté sur celles de la Tour Eiffel avec une chaleur dans la voix pouvant faire fondre le plus gros des icebergs. Nous n’avons pas encore commencé l’escalade de l’Olympe que celle de mes émotions est déjà à son sommet.

Extraordinaire.
Magnifique.
Unique.
Splendide.
Féerique.
Historique.
Incomparable.
Indetronable.

C’est la meilleure cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de tous les temps.

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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) July 26, 2024

Dès le premier jour de compétition, la crise politique de ces derniers mois semble oubliée, et ça fait un bien fou. Pourtant, on retrouve un Dupont saignant prêt à déborder Saint-Denis par la gauche, c’est ironique. Le Rugby à sept comme première terre d’union, les valeurs de l’ovalie ne sont pas celles de l’Argentine. Personnellement, je plaque mes pensées par écrit pour en faire naître sur le site et je me prépare pour mon premier live avec la crainte de m’emmêler, puis de rester sur la touche. Finalement l’essai est transformé. Je me repose sur Bastien, Alex, Léonce et Julien, car ils agissent comme des piliers, mes premiers guides sur ce mont des espoirs, bien trop nourris pour être brisés.

Couché à 2h30, réveil à 9h, lors des bonnes nuit, la prise d’un rythme olympique. Pour gravir tous les obstacles de la première semaine, il faut délaisser le refuge. Dès le deuxième jour, un marchand du nom de Léon nous rejoint. Pendant toute une semaine, il prendra le rôle d’éclaireur en assurant toute la Défense. Brasseur de nos espoirs, il vole comme un papillon tandis que Manon Apithy-Brunet pique comme une abeille pour nous permettre de ne pas laisser un Grand Palais de glace. L’équipe est en or. Nous grimpons à une vitesse folle, inspirés par Pauline Ferrand-Prévôt sur la Colline d’Elancourt et si jamais d’aventure nous venions à nous enflammer, qui de mieux que Teddy Riner et Joan-Benjamin Gaba pour nous ramener sur terre. Les lives s’enchaînent, les articles et les émotions aussi. Heureusement que le temps de deux semaines, mes collèges et moi sommes devenus multi-casquettes, car avec seulement un ballon orange comme couvre chef , nous nous serions fait coiffés au poteau en restant au pied de la montagne.

Tsais quand tes potes s’éclatent ensemble dehors et toi t’es comme un connard en heure de colle. Tu sais qu’ils sont en train de kiffer, mais toi tu peux que manger ton seum et imaginer ce qu’ils sont en train de faire en regardant tristement par la fenêtre.

Beh c’est un peu ça…

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) August 4, 2024

Car d’habitude, le basket-ball, nous le vivons à pleins poumons, mais à Villeneuve d’Ascq, on risque la descente d’organe. Des matchs difficiles étouffent presque notre passion et nous obligent à nous tourner vers des bouteilles d’oxygènes pour avancer sans risquer l’hypoxie. Félix Lebrun au rebond, Antoine Brizard à la passe, Lisa Barbelin au tir, Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu au collectif, on se sent tout de suite bien mieux.

Une semaine est passée, la moitié du chemin est faite. Je suis épuisé, j’ai l’impression d’avoir une cervelle de Piaf, mais emporté par la foule je continue et j’en suis sûr, je ne regrette rien, même si l’hymne a l’amour parait incroyablement loin.

“Si je dois revenir chanter, ce sera pour les Jeux Olympiques.”

4 ans après sa dernière performance sur scène, voici la sublime performance de Céline Dion qui reprend “L’hymne à l’amour” d’Edith Piaf.#ceremoniedouverture #paris2024 pic.twitter.com/Y7qM4ARKNO

— France tv (@FranceTV) July 26, 2024

Sur la deuxième partie de la quinzaine, l’équipage s’agrandit. Giovanni, Benoît, David, Clément, Céleste, Alexandre, Nathan et les deux Nicolas nous rejoignent géographiquement. Ils avaient déjà un rôle capital dans l’aventure avant de la relier, sauf que désormais nous sommes ensemble et nous allons la vivre de concert. Notre collectif est fort, autant que celui des sports français.  Du 3×3 au 5×5, en passant par le football tout le monde se reprend de volley. L’union fait la force et à plusieurs nous allons plus loin, plus vite. 10K, même, plus ne pourraient se mettre en travers de notre avancée. On surfe sur cette vague comme Kauli Vaast, on roule sur la concurrence comme Benjamin Thomas. L’adrénaline nous tient éveillés et on rêve de le même façon.

Les derniers jours approchent, on voit le sommet de l’Olympe, et le chemin est argenté. Tout en haut, un drapeau américain est planté, un indicateur que la ruée vers l’or est terminée. On y a cru pourtant, au poster de notre victoire, mais il faudra se réfugier derrière celui de Guerschon Yabusele. Une aventure qui aurait pu mieux se terminer, mais qui n’aurait pas pu mieux se passer. En deux semaines, j’ai pris mon pied et je ne l’ai jamais traîné.

#Paris2024 | 😱 LE POSTER MONUMENTAL DE YABUSELE SUR LEBRON JAMES 🔥

📺 Suivez la finale : https://t.co/hHHwOiAOqk pic.twitter.com/mjd4EUjd9k

— francetvsport (@francetvsport) August 10, 2024

Des collègues qui sont devenus des amis, des viewers qui n’ont été que bienveillance, ont appris à m’apprécier, des souvenirs à jamais marqués et une reconnaissance éternelle. Quinze jours au cours desquels, malgré les défaites et les déceptions, j’ai l’impression d’avoir tout gagné. Difficile de mieux résumer cette quinzaine qu’en disant merci. Merci à tous ceux qui liront ce papier et à ceux qui nous ont suivi. Merci aux athlètes français pour toutes les émotions et encore plus à ceux qui sont venus à nos côtés, se poser dans le canapé. Merci au sport d’exister, aux Jeux olympiques de tout décupler, et à Paris d’avoir respecté son surnom de Ville Lumière en permettant au tout de briller.

Lundi 12 août : lendemain de la fin de l’ascension et la redescente est brutale. C’est mon anniversaire, il fait 38° et tout le monde est dans le déni, pris par une traînée de spleen collective. Les messages d’amour sur les réseaux sociaux de TrashTalk me permettent de garder le sourire. Une preuve de pourquoi on travaille et de pour qui également. Une communauté d’une bienveillance rare, déjà prête à vivre une nouvelle saison de basket-ball en notre compagnie. Mon cadeau c’était ces deux semaines, cette bulle de joie, ces souvenirs, cette escalade et ce pic d’adrénaline.

Les commentaires … 🥹

C’est pour ça qu’on s’est autant donné pendant 15 jours. Merci à tous pour nous avoir suivi avec autant de bienveillance et à très vite un peu partout 🫶 https://t.co/NyUCsqqHsM

— Robin Wolff (TrashTalk) (@robinwolff12) August 11, 2024

Et puis avec le recul, il y a sept ans lorsqu’on avait appris que les Jeux olympiques 2024 se dérouleraient à Paris, je m’étais promis que je les couvrirais en tant que journaliste. Je n’imaginais pas une seconde le faire dans le média de mes rêves en commentant les épreuves au milieu des deux personnes qui m’ont donné l’amour du basket. Alors, oui, c’était bien ça, mon premier Olympe !

Désormais, la flamme olympique est éteinte, mais pas celle qui brûle au fond de mon cœur. Ce n’était que le début, une fantastique étincelle et tant d’autres choses lumineuses arrivent. On préchauffe !


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