Joel Embiid : “Je suis probablement le joueur le plus détesté en NBA, et je ne sais pas pourquoi”

Le 25 juil. 2024 à 13:51 par Céleste Macquet

Joel Embiid 25 juillet 2024
Source image : YouTube

Récemment invité par le podcast The Check Ball Show, Joel Embiid est revenu sur la quantité de haine qu’il reçoit sur les réseaux sociaux et à quel point ça le motive. L’occasion pour lui de nous sortir quelques quotes dont il a le secret.

Dans un sens, Joel Embiid nous rappelle le Zlatan Ibrahimovic de la grande époque. Tendez lui un micro, offrez lui une occasion de s’exprimer, et vous verrez que vous serez incapable de prédire ce qui sortira de sa bouche. Une déclaration qui n’a aucun sens ? Une prétention absolument égocentrique et irréaliste ? Une vanne étrange ? On ne s’ennuie jamais. C’est comme s’il refusait tout net que qui que ce soit le conseille sur sa communication. Prenez sa dernière intervention orale publique, au micro d’un podcast quelconque. Entre sa prétention d’être le vainqueur d’un hypothétique tournoi NBA de un contre un et sa phase peu sensée où il annonce qu’il scorerait 50 points par soir sans les prises à deux, Joel Embiid déclare tranquillement qu’il ne comprend pas pourquoi il est autant clivant dans la sphère NBA.

“I’m probably the most hated guy in the league. I don’t know why, I’m cool. I don’t know what there is to hate about me. I feel like a lot of people can relate to my story and what I’ve been through.”

– Joel Embiidpic.twitter.com/jssa4s5YMC

— Jacob Moreno (@jmoreno76ers) July 24, 2024

“Je suis probablement le joueur le plus détesté en NBA, et je ne sais pas pourquoi. Je suis juste cool, je ne vois pas ce qu’il y a à détester à propos de moi. J’ai l’impression que beaucoup de personnes peuvent s’identifier à mon histoire et ce par quoi je suis passé” – Joel Embiid

Bon. On se doute bien que Jojo sait précisément pourquoi il suscite autant la controverse et pourquoi autant de personnes sur les réseaux sociaux sont complètement obsédées (dans le sens bizarre du terme) par le moindre de ses agissements. On sait bien qu’il dit ça pour faire réagir car pour lui, c’est un jeu et que ça l’amuse. Même sur le canapé du podcast, il ne peut pas réfréner un immense sourire qui va d’une oreille à l’autre quand il prononce ces paroles. Le même genre qu’on a quand on s’apprête à faire la blague la plus absurde à laquelle on arrive à penser dans un contexte particulier. Pour ce qui est du clivage que provoque Joel Embiid sur la planète basket, on s’est déjà exprimé et notre opinion n’a pas changé.

Alors quand Joel Embiid parle de la propension qu’il a à être conspué, un des participants du podcast lance : “C’est à cause des blessures”. Mais l’est-ce vraiment ?

Eh bien ça doit jouer, c’est sûr. Un basketteur qui rate des matchs en quantité, ça frustre, ça donne une image soft. Mais on ne pense pas que ce soit le facteur le plus déterminant dans la haine qu’il reçoit.

On ne va pas s’amuser à écrire tout un paragraphe pour expliquer quelles sont les raisons qui font que le Process est autant détesté. On ne va pas redire que le fait qu’il reçoive une dizaine de lancers francs par soir, et surtout qu’il les mette agace. On ne va pas rappeler qu’on l’a surpris à plus chercher la faute que le panier et qu’il a tendance à flopper. On ne va pas se risquer à dire que depuis peu, il a enchaîné les actions dangereuses et qu’on a du mal à trouver quinze noms de joueurs plus dirty que lui dans l’histoire NBA. On ne va pas souligner qu’en plus de trashtalker à outrance, d’être nonchalant, à la limite du désagréable par moments, le décalage entre ce qu’il aurait pu faire, aurait dû faire, va sûrement faire et ce qu’il fait vraiment est de plus en plus grand.

Car ce n’est pas ça l’important.

Pour toutes les raisons citées précédemment, Joel Embiid est mal perçu dans la NBA. Et bien qu’on le voit mal provoquer moins de dix lancers par match dans le futur tant le bonhomme est un cauchemar à défendre, le  reste des raisons sont autant d’aspects sur lesquels il peut travailler pour changer la manière dont on parle de lui. Mais il faut dire ce qui est, récemment, c’est surtout le fait qu’il ait finalement renoncé à jouer pour un pays dont les médias et l’opinion publique étaient historiquement contre sa venue qui lui vaut critiques et moqueries. Aussi paradoxal que ça puisse paraître. Mauvaise nouvelle : on dirait bien qu’on ne peut pas plaire à tout le monde dans la vie. C’est comme ça. Joel devra s’y faire.

Mais dans sa déclaration un peu lunaire, le néo-américain a raison sur un point. Oui, certains se sont sentis inspirés et se sont identifiés à son parcours difficile, à l’arrachement à son pays natal, à ses débuts compliqués, à la perte brutale de son petit frère, à ses blessures à répétition et à ses défaites cruelles. Car malgré ce qu’il voudrait faire croire, non, tout le monde ne déteste pas Joel Embiid. C’est ça l’important.

Et quitte à ne pas être apprécié, Joel a tout de même déclaré qu’il se servait de cette haine qu’il recevait pour être meilleur sur le terrain. C’est déjà ça de pris.

“J’y accorde de l’attention car j’aime ça. Car c’est la motivation dont j’ai besoin. Quant tu attends un certain niveau, quand tu as beaucoup accompli… tu as besoin de quelque chose d’autre pour continuer de te motiver. Et ça, ça en fait partie” – Joel Embiid

Joel Embiid l’assure : il ne voit vraiment pas pourquoi il suscite autant de haine. Même si on est sûrs qu’au fond de lui… il le sait, on se permet de lui donner un petit guide pour arranger tout ça : plus de propreté sur le terrain, moins de flopping pour gratter des points, et enfin remporter un titre NBA, et tout devrait être réglé.


Dans cet article