JO Paris 2024 : le Soudan du Sud, le petit nouveau des Jeux olympiques

Après avoir réalisé une super Coupe du Monde 2023, s’imposant comme la première nation Africaine en remportant trois matchs, le Soudan du Sud a décroché sa qualification pour les Jeux olympiques. Authentique exploit pour une nation qui a gagnée son indépendance il y a seulement treize ans. Le Soudan du Sud arrive aux Jeux en étant déjà bien content d’être là, mais pourquoi pas créer quelques surprises en allant embêter du contender ?

Le passé aux JO et la dynamique du moment

Eh bien pour le passé aux JO, on va pouvoir passer rapidement car vous imaginez bien qu’un pays qui a vu le jour en 2011 n’a pas eu l’occasion de participer à beaucoup d’épreuves Olympiques. Les Sud-Soudanais se rendent pour la première fois aux Jeux olympiques à l’édition parisienne de 2024, et c’est déjà un début d’exploit en soi. Le Soudan du Sud n’a pas participé à beaucoup de matchs de basket étant donnée que l’équipe a à-peu-près autant existé que les Brooklyn Nets, mais depuis qu’elle est dans le paysage basket, c’est une nation qui a été très sérieuse.

Pour sa première participation au FIBA AfroBasket en 2021, les Sud-Soudanais se sont placés à la septième position. S’est suivie une phase d’éliminatoires pour la Coupe du Monde pendant laquelle ils ont tout balayé sur leur passage. Onze victoires en douze matchs, merci bonsoir, envoyez le billet pour la Coupe du Monde. Coupe du Monde pendant laquelle ils sont loin d’avoir fait pâle figure. Deux défaites contre la Serbie (115-83) et Porto Rico (101-96) en poules, nations bien plus habituées aux grosses échéances, mais un beau succès face à la Chine (86-69). Et dans les matchs de classement, les Sud Soudanais ont pris le meilleur sur les Philippines (87-68) et sur l’Angola (101-78). Au final, une dix-septième place. Pas tout mal pour une équipe qui venait de fêter ses douze ans.

Le roster

• Wenyen Gabriel
• Carlik Jones
• Khaman Maluach
• Nuni Omot
• Marial Shayok
• Bul Kuol
• Kuany Kuany,
• JT Thor
• Jackson Makoi
• Majok Deng
• Peter Jok
• Sunday Dech

Le Soudan du Sud est la dernière équipe à annoncer son groupe de douze pour les Jeux. Mauvaise nouvelle annoncée récemment, les Sud Soudanais ne pourront pas compter sur Bol Bol, probablement leur meilleur joueur. Déjà absent pour la dernière Coupe du Monde, le pivot des Suns a déclaré forfait pour les Jeux olympiques pour raisons personnelles. Parmi les autres absents on recense le dernier MVP de la Basketball Africa League, Jo Lual-Acuil, qui a préféré faire la Summer League avec les Kings.

Pas de quoi être fataliste, le Soudan du Sud peut tout de même compter sur tout un tas de très bons basketteurs. Luol Deng, le président de la Fédération de basket du pays a d’ailleurs regretté de ne pouvoir amener plus de douze joueurs à Paris. A la mène, c’est probablement Carlik Jones qui sera titularisé. L’ancien des Mavericks, Nuggets et Bulls envoyait 21 points et 10,4 passes de moyenne à la dernière Coupe du monde. Au poste d’arrière, Marial Shayok qui a planté 27 points dans la victoire contre le Royaume-Uni en préparation devrait tenir sa place. Nuni Omot, MVP de la BAL en 2023 et Wenyen Gabriel qu’on ne présente plus devraient aussi bénéficier de pas mal de minutes pour compléter un secteur intérieur déjà bien rempli par la seule présence du jeune Khaman Maluach.

Le joueur à suivre : Khaman Maluach

Peut-être que le rédacteur a un problème avec Khaman Maluach, mais peut-être aussi que Khaman Maluach est un futur joueur profil All-NBA. A seulement 18 ans, le futur intérieur de Duke est le meilleur rebondeur de la Basketball Africa League, avec 13.5 prises de moyenne. Capable de faire des matchs à sept contres mais aussi de s’écarter du cercle en attaque, le géant du South Sudan en est déjà à sept sélections dans une équipe nationale qui le convoquait déjà quand il n’avait que seize ans. Aperçu au Nike Hoop Summit, Khaman s’impose peu à peu comme l’un des joueurs les plus prisés pour la Draft de 2025. Et après sa bonne Coupe du Monde 2023, on a hâte de voir ce que va donner Khaman aux Jeux olympiques de Paris. Les raquettes adverses sont prévenues !

Est-ce qu’il y a possibilité de se qualifier dans cet affreux Groupe C ?

On ne va pas se mentir. Dans un groupe C où se trouve l’ultra favori pour la victoire finale et l’équipe emmenée par le MVP de NBA en titre, il est dur d’imaginer le Soudan du Sud se qualifier pour les quarts de finale. D’autant que l’équipe de Porto Rico de ce filou de Jose Alvarado est une autre équipe expérimentée qui ne sera pas facile à battre, et contre qui les Sud Soudanais se sont inclinés à la dernière Coupe du Monde. Le Soudan du Sud n’a pas de superstar dans ses rangs, pas de joueur qui sorte spécialement du lot. Mais le groupe se connaît très bien. Les joueurs ont progressé depuis septembre et les rotations sont fluides puisque le niveau des remplaçants et des titulaires n’est pas si éloigné. Pas de grosses baisses de régimes à prévoir, pas de plan de jeu à complètement revoir pour tenir la route.

Ce n’est pas parce qu’on est un petit nouveau qu’on est condamné à la sous-performance. L’équipe des Bright Stars peut se permettre de rêver, ils ont le potentiel pour accrocher une place en quarts en faisant partie des meilleurs troisièmes. Pour cela, il faudra frapper fort d’entrée et donner une bonne leçon à Porto Rico. Ensuite, limiter la casse contre les États-Unis et la Serbie et le tour est joué. Il y a un espoir. Il n’est pas grand, mais il est là.

Le programme complet

• Soudan du Sud – Porto Rico (Dimanche 28 juillet – 11h)
• États-Unis – Soudan du Sud (Mercredi 31 juillet – 21h)
• Serbie – Soudan du Sud (Samedi 3 août – 21h)

Le Soudan du Sud n’a pas le choix. S’il veut faire quelque chose pour son premier tournoi olympique, d’entrée il faudra museler l’équipe de Porto Rico emmenée par Jose Alvarado. Les Sud Soudanais ne sont pas très expérimentés, sur les lignes arrières pas si bien équipés, mais qu’est-ce que vous voulez, ils donnent envie qu’on parie sur eux. Rendez-vous dimanche 28 juillet pour connaître le sort du Soudan du Sud pour leurs premiers JO.