JO Paris 2024 : le Japon, devant un défi olympique immense

Le 17 juil. 2024 à 12:06 par Julien Vion

Japon 15 juillet 2024
Source image : FIBA

Pour la première fois depuis quasiment 50 ans, le Japon participe à deux tournois olympiques consécutifs. Si les quarts de finale semblent un objectif difficile à envisager, Rui Hachimura et ses coéquipiers ont quelques arguments pour essayer de se faire remarquer dans le groupe B.

Le passé aux JO et la dynamique du moment

La participation du Japon aux Jeux 2021 à Tokyo a mis fin à une disette olympique de 44 ans. Depuis une dernière place en phase de groupe en 1976 (Montréal), l’Akatsuki – surnom de leur équipe de basketball – n’avait plus réussi à se qualifier. Cette deuxième apparition olympique japonaise en autant d’éditions est déjà une satisfaction. En huit qualifications depuis 1936, le Japon n’a jamais atteint le stade des quarts de finale.

Il reste que ces dernières années, la dynamique japonaise est suffisamment croissante pour être soulignée. Présente lors des quatre derniers tournois internationaux majeurs (CDM 2019, JO 2021, CDM 2023, JO 2024), l’Akatsuki a pu s’appuyer sur des jeunes joueurs en pleine ascension (Yuta Watanabe, Keisei Tominaga, Yuki Kawamura) pour batailler face aux autres nations. Sans Rui Hachimura, les Japonais ont décroché une 19e place sur les 32 équipes qualifiées à la Coupe du monde 2023, synonyme de meilleur résultat dans la compétition depuis 1998. Avec lui, le groupe est au complet pour les Jeux de Paris. 

Le roster

  • Rui Hachimura
  • Yuta Watanabe
  • Josh Hawkinson
  • Keisei Tominaga
  • Yuki Kawamura
  • Yudai Baba
  • Makoto Hiejima
  • Yuki Togashi
  • Akira Jacobs
  • Kai Toews
  • Hugh Watanabe
  • Hirotaka Yoshii

Grand absent de la Coupe du monde 2023, Rui Hachimura est attendu comme le leader de l’équipe japonaise. Crucial pour son apport en taille et au rebond, l’intérieur des Los Angeles Lakers avait été l’homme fort en 2021.. en vain. En tant que bras droit, comme aux derniers JO, Yuta Watanabe tente de revenir d’une blessure au mollet mais risque de ne pas pouvoir débuter à 100%. Autre homme fort à ne pas sous-estimer : Josh Hawkinson, Big Man américano-japonais naturalisé en 2023. MVP de l’Akatsuki aux championnats du monde l’été dernier, Hawkinson sait comment faire mal à l’intérieur pour envoyer 20 points et 10 rebonds. Il est aussi – fun story – un excellent chanteur.

Si l’effectif manque de taille, l’adresse extérieure peut être une force non-négligeable. Au-delà des prouesses de Keisei Tominaga, dont on reparle dans la rubrique ci-dessous, le jeune Yuki Kawamura (23 ans, 1m73) est apparu en pleine forme pendant la préparation. Avec Yuki Togashi, Yudai Baba ou le sniper Makoto Hiejima pour apporter ce qu’il faut d’expérience, le Japon ne débarque pas sans arguments.

Le joueur à suivre : Keisei Tominaga

Rui Hachimura et Josh Hawkinson seront sans doute les deux leaders japonais sur le parquet, mais Keisei Tominaga a les capacités d’enflammer ce tournoi olympique. A seulement 23 ans, le joueur de Nebraska (NCAA) est déjà une superstar dans son pays natal. Son adresse à 3-points (37% sur 6 tentatives à la CDM 2023) et ses stepbacks léchés soulèvent les foules, tandis que son efficacité ne pourra que soulager l’attaque japonaise.

Alors que Keisei Tominaga pourrait rejoindre la NBA l’an prochain avec les Indiana Pacers (il a signé un contrat de 10 jours), sa progression à l’échelon universitaire n’est pas passée inaperçue. En 32 matchs avec Nebraska, il affiche plus de 15 points de moyenne à 38% derrière l’arc. Pour celui qui est surnommé le “Stephen Curry Japonais”, ces JO 2024 peuvent être un moment clé.

Sortir du groupe B, un miracle pour le Japon ?

Sur le papier, la hiérarchie est plutôt claire dans le groupe B. La France et l’Allemagne sont largement favoris, le Brésil et le Japon semblent promis aux deux dernières places. Contrairement aux JO de 2021 à domicile, les Japonais cherchent avant tout à ne pas repartir sans aucune victoire au compteur. Il reste que pour faire tomber une des deux grosses nations, il faudra plus qu’une excellente adresse à 3-points. Le déficit de taille, en défense et au rebond, illustrés en préparation avec des défaites contre la Corée du Sud et l’Australie, ne sont pas négligeables.

Mais si un homme sait faire des miracles avec une équipe japonaise, c’est bien Tom Hovasse. Au Japon, la réputation de l’entraîneur américain le précède. C’est lui, à Tokyo en 2021, qui était à la tête de l’équipe féminine japonaise médaillée d’argent contre tous les pronostics. Ce premier podium était tout simplement historique, et Tom Hovasse s’imagine bien faire le même coup avec la sélection masculine. “On veut choquer le mondeavait-il déclaré après le tirage au sort au mois de mars. On apprécie l’optimisme et la mentalité. Mais le Japon débute face à l’Allemagne, qui s’était imposé sur le score fleuve de 81-63 il y a onze mois à la Coupe du monde.

Le programme complet

  • Allemagne – Japon (Samedi 27 juillet – 13h30)
  • Japon – France (Mardi 30 juillet – 17h15)
  • Japon – Brésil (Vendredi 2 août – 11h)

Si les hommes de Tom Hovasse ne sont pas donnés favoris pour sortir du groupe B, ni même pour finir dans les trois premiers, le Japon ne doit pas être enterré trop vite. Avec des joueurs de qualité et une dynamique on ne peut plus positive, un miracle n’est jamais exclu. 


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