JO Paris 2024 : Team Canada, dans les favoris pour décrocher une médaille olympique ?
Le 15 juil. 2024 à 17:53 par Julien Vion
Longtemps loin des Jeux Olympiques, le Canada met fin à une disette de 24 ans sans participation dans le sillage d’une nouvelle génération dorée. Derrière l’incontournable Shai Gilgeous-Alexander, les hommes de Jordi Fernandez rêvent d’une première médaille olympique depuis 1936, et ont les moyens d’essayer de faire du bruit.
Le passé aux JO et la dynamique du moment
Les dernières campagnes olympiques de Team Canada sont avant tout… très anciennes. Il faut remonter à l’an 2000 (JO de Sydney) pour retrouver des Canadiens sur les parquets, et 1988 pour leur qualification précédente. En Australie, c’était avec Steve Nash et Michael Meeks que les quarts de finale avaient été atteints, avant de tomber face à la France de Laurent Sciarra. Depuis, 24 ans de disette sans Jeux, et cinq éditions des championnats du monde (entre 2002 et 2019) manquées ou sans dépasser le premier tour. Autrement dit, le Canada n’a rien d’une grande nation internationale. Son unique médaille olympique (3e) remonte à 1936, lors de l’introduction du basketball comme discipline officielle.
Il reste qu’à la Coupe du monde 2023, le Canada a obtenu le meilleur résultat de son histoire, s’imposant lors du match pour la médaille de bronze face à Team USA. Derrière une nouvelle génération de joueurs évoluant en NBA (R.J. Barrett, Dillon Brooks, Lu Dort…) et un leader en Shai Gilgeous-Alexander, le pays voisin des États-Unis n’a jamais semblé aussi fort sur les parquets. Cette génération dorée affiche une ambition de médaille on ne peut plus justifiée. S’ils manquent peut-être un poil d’expérience, les Canadiens n’ont jamais eu autant de talent.
Le roster
- Shai Gilgeous-Alexander
- Jamal Murray
- R.J. Barrett
- Dillon Brooks
- Kelly Olynyk
- Lu Dort
- Dwight Powell
- Nickeil Alexander-Walker
- Andrew Nembhard
- Trey Lyles
- Khem Birch
- Melvin Ejim
Deuxième au classement du MVP en NBA, Shai Gilgeous-Alexander est une superstar déjà à l’aise dans le rôle de leader. Le joueur de 26 ans, en plus d’être l’homme fort d’un OKC Thunder en pleine ascension, était le patron incontesté du groupe médaillé de bronze l’an dernier. Avec Jamal Murray (champion NBA 2023) ou même R.J. Barrett pour l’épauler, les seconds couteaux ont déjà prouvé pouvoir prendre le jeu à leur compte sur certaines fins de matchs. Dans la raquette, Kelly Olynyk et Dwight Powell apportent ce qu’il faut pour dynamiser un secteur offensif sacrément riche.
Si on ajoute une paire défensive élite avec Lu Dort et Dillon Brooks, ainsi que des joueurs de rotation ultra-précieux en Nickeil Alexander-Walker et Andrew Nembhard, Team Canada peut se targuer d’aligner la meilleure rotation de son histoire. Sur le papier, ils ont même un des effectifs les plus profonds et talentueux du tournoi. Alors qu’Andrew Wiggins a été bloqué par les Golden State Warriors, il ne leur manque peut-être qu’un pivot supplémentaire, Zach Edey ayant préféré prioriser son année rookie. Mais quoi qu’il en soit, aucun doute sur la qualité des hommes à disposition de Jordi Fernandez.
Le joueur à suivre : Shai Gilgeous-Alexander
Ces 12 derniers mois ont été les plus riches de la carrière de basketteur de Shai Gilgeous-Alexander. Lors de la Coupe du monde 2023, d’abord, le meneur a excellé dans le rôle d’option offensive numéro 1. Si la défense canadienne, Dillon Brooks en premier lieu, a fait la différence à plusieurs reprises, ce sont bien des 24,5 points de moyenne de SGA dont l’attaque était dépendante. Sa saison 2023-24 en NBA, ensuite, a mis tout le monde d’accord sur le niveau individuel atteint en tant que two-way player.
Alors qu’il est encore mieux épaulé qu’aux Philippines, SGA est surtout déchargé d’une partie de la pression au niveau de la création. Dans le jeu, un Shai plus léger en responsabilités pourra dérouler ses qualités des deux côtés du terrain, l‘addition de Jamal Murray étant particulièrement précieuse à ce niveau-là. Sa performance à 31 points, 6 rebonds et 12 passes décisives face à Team USA en septembre dernier, pour décrocher la médaille de bronze, était la cerise sur un gâteau déjà fort en chocolat. Les fourneaux sont déjà prêts pour la suite.
La Canada, un statut de favori dans la lutte à la médaille ?
Onze mois après la première médaille de son histoire en Coupe du monde, le Canada semble armé pour faire aussi bien aux Jeux de Paris. Dès les six premiers jours de compétition, c’est à trois autres prétendants que les hommes de Jordi Fernandez vont se frotter : la Grèce, l’Espagne et l’Australie. Les Espagnols avaient été accrocheurs en 2023 (victoire canadienne 88-85) et les Grecs d’un Giannis Antetokounmpo qui monte en puissance ont tout d’un beau match piège. Si on ajoute des Boomers qui ne manquent pas d’expérience – médaillés à Tokyo en 2021 – les trois premières rencontres sont une formidable occasion de se tester.
En cas de domination en phase de groupe, rien n’arrêtera les ambitions canadiennes, jusqu’à… rêver de refaire le coup à la Team USA ? La dynamique est claire, une absence de Team Canada du dernier carré serait vécue comme une déception.
Mais dans le groupe A, la possibilité de perdre deux matchs serrés est loin d’être exclue. Shai Gilgeous-Alexander et les siens, malgré leur manque de vécu, devront assumer leur statut dès le 27 juillet. Et dans une suite de parcours potentiel, Team USA, l’Allemagne, la France ou la Serbie (leurs bourreaux en demi-finale en 2023, mais avec un Nikola Jokic en plus) les attendront de pied ferme. Le terme de “favori pour la médaille” est peut-être encore à utiliser à l’interrogative pour le moment.
Le programme complet
- Grèce – Canada (Samedi 27 juillet – 21h)
- Canada – Australie (Mardi 30 juillet – 13h30)
- Canada – Espagne (Vendredi 2 août – 17h15)
Le Canada rêve d’une première médaille olympique depuis 1936, l’ambition semble justifiée. Entre Shai Gilgeous-Alexander et Jamal Murray en attaque, Dillon Brooks et Lu Dort en défense, et d’excellents role-players, l’effectif n’a jamais été aussi talentueux.