Warriors, guerriers des coeurs

Le 02 juil. 2024 à 14:38 par Nicolas Vrignaud

Warriors Stephen Curry Klay Thompson Draymond Green
Source image : YouTube/Warriors

C’est terminé. Klay Thompson a quitté les Warriors, laissant derrière lui une pléiade de souvenirs engrangés avec Stephen Curry et Draymond Green. Un big three qui n’est plus, mais qui aura eu le mérite d’apporter un vent d’air frais sur le basketball de manière globale. Et d’y laisser une trace impérissable. 

Cette équipe des Warriors de l’ère Stephen Curry – Klay Thompson – Draymond Green ne laisse pas indifférent. On l’aime, on la déteste, mais il est impossible de rester de marbre devant ses accomplissements extraordinaires. Quatre titres, des matchs à couper le souffle et une insolence dans le jeu qui a marqué une génération, plus que dans toute l’histoire de la Grande Ligue.

J’en fais – à titre personnel – partie. Et je pense que c’est le cas pour de nombreux fans de basket. L’excitation : à chaque tir ultra-compliqué, pris à des distances qui choquent même une compétition pourtant engagée dans une transition offensive vers la ligne à 3-points. Stephen Curry, Klay Thompson, c’est décidément l’insolence. Draymond Green, c’est lui la violence (dans une certaine mesure, au début) mais surtout la polyvalence. Un trio irrésistible, tant pour les adversaires que pour nos coeurs de fans.

Cette équipe a, en tout temps, su nous surprendre. En perdant ce qui aurait sans doute été le plus grand titre de l’histoire de la NBA, en 2016, à l’issue d’une régulière que l’on ne reverra probablement jamais de notre vivant, bien que je puisse ardemment le souhaiter. En recrutant l’un des meilleurs attaquants de l’histoire du jeu dans la foulée. En dominant comme rarement la NBA a été dominée ensuite. Surtout, en réalisant des exploits venus d’ailleurs. Les 37 points en 12 minutes de Klay, puis ses 60 pions en trois quart-temps.

Klay Thompson’s 37-point 3rd quarter is one of the greatest and most insane moments in NBA History. Truly iconic. pic.twitter.com/8okx6GPOy3

— NBA ATLAS (@NBA_ATLAS) June 30, 2024

Les matchs complètements ahurissants de Stephen Curry, dont ce tir au buzzer qui sans doute l’un des plus beaux tirs qu’on ait pu voir en direct. Avec des phrases tout bonnement iconiques, signées Mike Breen. le “BANG BANG”, le “YES SIRRR”.

STEPHEN CURRY IN OKC WILL FOREVER BE LEGENDARY IN BASKETBALL

Dubs play Okc tonight!! #Dubnation pic.twitter.com/c5sxeEYQDb

— Ashwin (@Sudharsan_ak) January 30, 2023

Cette équipe s’est aussi inscrite dans le drame. Celui de 2019, des blessures de Kevin Durant puis de Klay Thompson. Comme si le three peat, l’apogée de cette dynastie chantante, avait toujours voulu se dérober aux mains des auteurs de ce fabuleux récit. Avant de renaître, une ultime fois, en 2022. Encore une fois, on se rapporte au mot “coeur”. Celui du champion, qui n’est jamais battu. Et qui revient, après avoir semblé laisser le trône vacant, pour une dernière danse.

Entre 2014 et 2022, j’ai grandi, mais l’âge n’a eu aucun effet sur l’admiration pour ce groupe. Inébranlables, immortels : les termes utilisés pour parler de la dernière bague des Warriors pourront tout aussi l’être à l’heure de parler de leur place dans l’histoire. Stephen Curry vieillit, mais reste un grand millésime. Draymond Green et Klay Thompson ont – il faut le reconnaître – peut-être quelque peu tourné au vinaigre dans leurs comportements et leur jeu. Cela n’enlève rien à ce qu’ils ont accompli. Cela n’enlèvera rien à ce que l’on retiendra d’eux, et ce que l’on racontera aux générations qui n’ont pas eu la chance de voir ça en direct.

Parce que, pendant 10 ans, on a parfois normalisé l’exceptionnel, sans doute LEUR plus grand exploit. Tout en y ajoutant des doses de “On se rendra compte plus tard“. J’ai le sentiment que le “plus tard” est désormais arrivé. C’est lorsqu’une aventure unique se termine qu’on en apprécie généralement toute la valeur. Le départ de Klay nous rappelle à tous les moments hors du temps que cette équipe nous a fait vivre. Qui ne sont pas tous liés au terrain. L’explosion des réseaux sociaux y est pour beaucoup. Les réactions de Twitter aux performances de ces trois garçons est partie intégrante – selon moi – de l’héritage qu’ils laisseront derrière eux. Le lever du matin, pour aller au bahut, avec le replay des highlights de la nuit, les yeux pétillants (de fatigue et d’excitation, faut pas non plus mentir).

Des Warriors, on retiendra finalement qu’au delà de la conquête de la NBA et de sa domination sans partage, ils ont aussi été Guerriers de nos coeurs. Et que, quoi qu’il puisse arriver, ils le resteront à jamais, dans le mien.