Basket aux Jeux Olympiques – Atlanta 1996 : le retour au premier plan de l’équipe féminine de Team USA
Le 23 mai 2024 à 09:20 par Clément Hénot
Les femmes de Team USA avaient à cœur de laver l’affront des JO de Barcelone en 1992 et celui de la Coupe du Monde 1994 à Sydney. Avec deux médailles de bronze, ces compétitions ont forcément eu un goût d’échec et il fallait absolument se racheter. Pour cela, les Etats-Unis ont mis les petits plats dans les grands pour les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996.
Rattraper les deux échecs en 1992 et 1994
Les défaites en demi-finales, face à l’Equipe Unifiée en 1992 et face au Brésil en 1994 ont laissé des traces. Les Américaines ont ainsi été délogées de “leur” trône olympique pour la première fois depuis 1976 et la première participation des femmes dans cette discipline, à Montréal. Et il a forcément fallu sortir les grands moyens pour récupérer leur dû. A la manière des hommes en 1992 à Barcelone, c’est une véritable armada qui a été montée pour ces Olympiades de 1996, à “domicile”, à Atlanta.
Lisa Leslie, Sheryl Swoopes, Teresa Edwards, Katrina McClain, Jennifer Azzi, Dawn Staley, Ruthie Bolton-Holifield, Carla McGhee, Katy Steding, Rebecca Lobo, Venus Lacy et Nikki McCray, voici les 12 joueuses chargées de ramener l’or à la maison en 1996. Trôner sur la plus haute marche du podium est évidemment l’objectif sportif à atteindre, mais l’idée est également de mettre en lumière un sport et une discipline dont la section féminine n’est pas encore très répandue dans les mœurs.
Une préparation très chargée
Et pour ce faire, rien n’a été laissé au hasard dans cette préparation, puisque la coach Tara VanDerveer a pris une année entière spécialement pour s’occuper de cette escouade ambitieuse : récupérer l’or à Atlanta en 1996. Chaque joueuse a reçu une prime de 50 000$ pour défendre les couleurs des Etats-Unis au lieu d’aller chercher un contrat en Europe, ce qui aurait pourtant été beaucoup plus lucratif pour elles, mais la mission est bien plus valorisante que n’importe quel cachet.
“When you’re representing your country, it’s not something you want to mess up.”
Tara VanDerveer didn’t mess it up – not even once. She led the 1995-96 🇺🇸 #USABWNT to a 52-0 exhibition record before an unbeaten run to Olympic gold in Atlanta.
— USA Basketball (@usabasketball) April 12, 2024
Les joueuses ont ensuite parcouru le monde, aux Etats-Unis, en Chine, en Australie, et même en… Sibérie, pour disputer un total de 52 (cinquante deux !) matchs de préparation en vue de ces JO, pour se préparer physiquement certes, mais aussi pour travailler la cohésion du groupe, car avec des joueuses qui viennent de différents horizons et certaines grosses stars, il fallait évidemment que tout soit parfait. Résultat ? 52 victoires, une cohésion renforcée par les difficultés traversées ensemble, l’esprit d’équipe inculqué par Tara VanDerveer, mais aussi la volonté de prouver au monde qu’elles sont très fortes individuellement et collectivement. Parfait pour se mettre en jambes avant d’attaquer les Jeux Olympiques d’Atlanta de la meilleure des façons, et elles qui déclaraient vouloir devenir la meilleure équipe de l’histoire avant les JO… vont avoir l’occasion de le prouver.
La hiérarchie rétablie à Atlanta
Cette préparation méticuleuse et le temps passé ensemble ont finalement porté leurs fruits. Les Américaines vont dominer les phases de poules de la tête et des épaules avec 5 victoires en 5 matchs et une différence de points de +168 ! Soit plus de 33 points d’écart en moyenne par match. Le ton est donné, et dejà à ce moment là, on se dit que l’or finira forcément autour du cou de ces joueuses investies d’une grosse mission et d’une gigantesque chance qu’elles ne peuvent pas laisser passer.
La suite sera du même acabit. Team USA va d’abord dominer le Japon 108-93 en quarts de finale, puis écarte l’Australie sur le score de 93-71 en demi-finales pour prendre sa revanche face au Brésil, qui a privé les States de l’or à la précédente Coupe du Monde. Inutile de dire que la motivation est à son paroxysme chez les joueuses, parmi lesquelles huit sur les douze étaient présentes lors de cette défaite. Désireuses de prendre une cinglante revanche face à leurs adversaires, c’est ce qu’elles vont faire avec une défense étouffante et une réussite insolente de Lisa Leslie, auteure de 29 points à 12/14 aux tirs. Victoire 111-87 en Finale des Jeux Olympiques d’Atlanta, au Georgia Dome. Les Américaines l’ont fait, elles sont redevenues les meilleures du monde, mais surtout, ont probablement tenu parole quant aux promesses livrées avant le tournoi.
The team that changed the women’s game forever.
Tune in TONIGHT (ESPN/8 pm ET) for “Dream On,” the @30for30 story of the 1996 U.S. Olympic Women’s Basketball Team that not only won gold, but birthed a league. pic.twitter.com/oCqc6xS1y5
— USA Basketball (@usabasketball) June 15, 2022
A slice a joy came in the mail today to make this day a little better. I got an original copy of the 1996 Sports Illustrated Olympic Preview Issue that features the USA Women’s basketball team, with my favorite player ever, @LisaLeslie, on the cover. pic.twitter.com/NfSAQNck0F
— 𝔹𝕚𝕘 𝕂 (@CrownAndJoke) June 24, 2022
Le grand BOOM du basket féminin
Ce groupe de femmes, qui a tout terrassé sur son passage, peut se targuer d’être celui qui a le plus grandement contribué à ouvrir la voie à des joueuses comme Candace Parker, Tamika Catchings, Sue Bird, Diana Taurasi ou plus récemment Brittney Griner, Sabrina Ionescu et Caitlin Clark. Team USA a été tout simplement inarrêtable, et est peut-être à ce jour, toujours la meilleure équipe jamais alignée chez les femmes, au point qu’elles aient fait la Une de l’édition Jeux Olympiques de Sports Illustrated. Une véritable surprise à l’époque des premiers JO du Shaq, mais aussi de la présence d’athlètes comme Carl Lewis ou Michael Johnson. La campagne publicitaire menée par la branche marketing de l’équipe a permis de bien faire évoluer les mœurs au niveau du sport féminin, mais le plus gros reste encore à venir.
“J’étais sur mon canapé quand j’ai appris qu’ils allaient lancer cette ligue. Je suis immédiatement sortie pour shooter. Je n’avais plus besoin de penser à la NBA, désormais, je pouvais rêver de jouer en WNBA.” – Candace Parker, à 10 ans
En effet, 1996 est également l’année d’approbation de la création… de la WNBA, ligue professionnelle de basket-ball féminin, équivalent de la NBA pour les hommes. Cette campagne olympique de Team USA est la meilleure rampe de lancement possible pour cette nouvelle ligue, dont les trois premières joueuses ne sont autres que Lisa Leslie, Sheryl Swoopes et Rebecca Lobo, toutes 3 membres de l’épopée à Atlanta.
.@airswoopes22, @LisaLeslie and @RebeccaLobo were the first three players to sign with the WNBA.
They were also part of the iconic U.S. Olympic women’s basketball team that won gold at the 1996 Atlanta Olympic Games 🥇#WomensHistoryMonth pic.twitter.com/d4Tu4PVKdU
— NBC Olympics & Paralympics (@NBCOlympics) March 2, 2020
La croissance de la WNBA s’est clairement accélérée grâce aux joueuses présentes à Atlanta, qui ont posé les fondations pour permettre à cette ligue de perdurer aujourd’hui. Mais ce qu’il reste 28 ans plus tard, c’est donc ce sentiment de domination ultime, couplé à un fort goût revanche. Elles avaient prévenu, elles sont venues, elles ont vaincu.
Le basketball au Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 – en bref
– Du 20 juillet au 3 août 1996
– georgia Dome d’Atlanta, Géorgie
– 12 équipes hommes, 12 équipes femmes
– Podium hommes :
- Or – États-Unis
- Argent – Yougoslavie
- Bronze – Lituanie
– Podium femmes :
- Or – États-Unis
- Argent – Brésil
- Bronze – Australie
Source texte : ESPN, AMNY & Basket Europe