Coupe du Monde 2023 : le Canada, enfin prêt à marquer les esprits ?
Le 21 août 2023 à 18:17 par Nicolas Meichel
Premier adversaire de l’Équipe de France lors du prochain Mondial, le Canada va aborder la compétition avec beaucoup d’ambition. Et pour cause, le pays à la feuille d’érable propose l’un des effectifs les plus talentueux de la Coupe du Monde, avec la superstar Shai Gilgeous-Alexander en tête de file. Le Canada peut-il enfin frapper fort sur la scène internationale ?
Le background international
Nation montante du basket depuis plusieurs années, le Canada possède de nombreux représentants en NBA, dont quelques grands noms comme Gilgeous-Alexander, Jamal Murray et quelques autres. Mais lors des compétitions internationales, le voisin nordique des États-Unis n’a toujours pas réussi à percer.
Le Canada n’a pas participé aux Jeux Olympiques depuis 2000 et a terminé à une triste 21e place lors du dernier Mondial en Chine. Des résultats très décevants qui s’expliquent notamment par l’absence de joueurs majeurs durant ces compétitions. C’est pourquoi la fédération canadienne a décidé de resserrer la vis en 2021 en demandant aux joueurs de s’engager sur une période de trois ans, pour obtenir enfin un noyau dur capable d’être compétitif.
Pour le Mondial 2023, le Canada va ainsi débarquer avec une équipe aussi talentueuse que prometteuse. Reste à voir si ça suffira pour décrocher une première médaille depuis 2015 (le bronze à la FIBA AmeriCup), et redorer un blason qui souffre depuis les années Steve Nash (vice-champion à la FIBA AmeriCup en 1999 et médaille de bronze en 2001 avec l’ancien MVP). En cas de podium à la Coupe du Monde, ce serait tout simplement le plus bel accomplissement du Canada depuis l’argent remporté aux Jeux Olympiques de… 1936 à Berlin.
Le roster 2023
- Kyle Alexander
- Nickeil Alexander-Walker
- R.J. Barrett
- Trae Bell-Haynes
- Dillon Brooks
- Luguentz Dort
- Zach Edey
- Melvin Ejim
- Shai Gilgeous-Alexander
- Kelly Olynyk
- Dwight Powell
- Philip Scrubb
Quand vous avez la moitié de l’effectif qui est composé de joueurs NBA, forcément il a de la gueule. Encore plus avec Shai Gilgeous-Alexander en leader, R.J. Barrett dans son ombre, et des joueurs réputés pour leurs capacités défensives comme Dillon Brooks et Luguentz Dort. Certes, on regrette l’absence de Jamal Murray, auteur de magnifiques Playoffs pour aider les Nuggets à remporter le titre NBA, mais il y a suffisamment de talent, de polyvalence et de dimension athlétique dans ce roster pour espérer se mêler à la course au podium, voire plus.
Autour de tous ces gars estampillés NBA, le Canada complète son effectif avec plusieurs joueurs qui évoluent ou ont évolué en Espagne (Melvin Ejim, Trae Bell-Haynes, Kyle Alexander) – pays du nouvel entraîneur Jordi Fernandez – ainsi que les frères Scrubb qui jouent eux dans le championnat de leur pays natal. Zach Edey, pivot de 2m24 jouant à l’université de Purdue et joueur NCAA de l’année 2023, est également de la partie pour apporter de la taille à l’intérieur.
Deux joueurs doivent néanmoins encore sauter avant le début de la Coupe du Monde, les équipes étant limitées à un effectif de 12 joueurs au total.
Le joueur à suivre : Shai Gilgeous-Alexander
Qui d’autre ? Nommé dans la première équipe All-NBA en 2023 après une saison fantastique au Thunder, Shai Gilgeous-Alexander est LA grande star de l’équipe canadienne. C’est lui qui doit porter le Canada sur ses épaules, c’est lui qui représente l’option numéro un en attaque, et c’est lui qui peut permettre aux Canadiens d’atteindre des sommets encore jamais atteints lors d’une Coupe du Monde.
Celui qu’on surnomme SGA a montré durant la préparation qu’il était prêt pour le challenge en sortant plusieurs belles perfs, n’hésitant pas à casser des chevilles en cours de route. Si le Canada se cherche encore collectivement, Shai est le genre de joueur capable de donner confiance à tout un groupe à travers son statut et ses énormes qualités. Un joueur à suivre de près, qui pourrait bien éclabousser la compétition de son talent.
Shai Gilgeous-Alexander with the ankle breaker and clutch bucket 😮💨pic.twitter.com/vuLXiOmZAk
— ClutchPoints (@ClutchPoints) August 13, 2023
Beaucoup de talent sur le papier, mais ça va jusqu’où sur le parquet ?
Les Canadiens ont décidé de se donner les moyens de leurs ambitions en envoyant un effectif XXL à la Coupe du Monde. Mais on le sait, le talent n’est pas toujours synonyme de résultat, surtout pour une équipe comme le Canada qui ne possède pas plus de continuité que celle qu’elle a construite au cours des matchs de préparation (bilan de trois victoires pour deux défaites). Si peu de nations possèdent autant de grands noms que les Canadiens, nombreuses parmi les favorites ont plus d’expérience et d’automatismes. Ce qui déterminera la réussite ou l’échec du Canada dans ce Mondial, ce sera donc la capacité du groupe de Jordi Fernandez à véritablement se construire collectivement en peu de temps.
Du temps, le Canada ne doit justement pas en perdre vu la gueule du groupe dans lequel il se trouve. La bande de Shai Gilgeous-Alexander va en effet affronter l’Équipe de France – vice-champion olympique et vice-champion d’Europe – dès son premier match de poule, autant dire qu’il faudra être prêt au combat tout de suite. Il faudra ensuite se montrer sérieux contre le Liban et la Lettonie pour éviter toute mauvaise surprise… et une déception supplémentaire sur la scène internationale.
“C’est un groupe très talentueux mais qui n’a aucune expérience du basket FIBA. Le succès ne se construit pas d’un jour à l’autre. On va tout donner, mais notre objectif est de construire quelque chose de solide sur le long terme.”
– Jordi Fernandez (via ES Euro)
Le programme
- Vendredi 25 août à 15h30 vs France
- Dimanche 27 août à 11h45 vs Liban
- Mardi 29 août à 15h30 vs Lettonie
Le Canada fait partie de ces équipes qui ont les moyens de redéfinir l’échiquier du basket mondial cet été, mais le groupe guidé par Shai Gilgeous-Alexander a un long chemin à parcourir pour espérer intégrer l’élite. Le premier match face aux Bleus le 25 août prochain devrait rapidement nous donner une idée sur la capacité des Canadiens à rivaliser avec les meilleurs.