La course au Rookie de l’année 2022-23 : Paolo Banchero se dirige tranquillement vers son premier trophée en NBA
Le 27 févr. 2023 à 17:15 par Giovanni Marriette
La NBA ne serait pas ce qu’elle est sans toutes ces stats, sans tous ces trophées de fin de saison. En ce qui concerne celui de ROY ? De Rookie Of the Year ? De meilleur joueur de première année ? Disons qu’il est parfois (souvent) le préambule à une carrière en or. Chamberlain, Jabbar, Jordan, O’Neal etc, Ja Morant ou Luka Doncic pour les plus récents, bref peu de trompettes dans le lot vous l’avez compris. Cette année ? La promo est assez folle et un buffle américano-italien mène toujours la troupe.
(Stats arrêtées au 27 février)
Mention honorable : Mark Williams
On en place une pour les petiots Andrew Nembhard, Tari Eason, AJ Griffin et Malaki Branham, mais ce mois-ci celui qui était à deux doigts de craquer le Top se nomme Mark Williams et il est l’une des seules raisons de sourire à Charlotte. Mood assez positif en ce moment pour les Hornets et l’émergence de l’immense Mark Williams n’y est pas pour rien. 7,9 points et 6,1 rebonds sur la saison mais surtout trois doubles-doubles en février dont cet énorme 18 points / 20 rebonds face au Heat, preuve que l’ancien phare de Duke a bien toute sa place dans le groupe de Steve Clifford.
#10 Shaedon Sharpe
Les stats ne donnent pas raison à l’arrière des Blazers et Tari Eason ou AJ Griffin méritent probablement plus leur place dans ce ranking. Sauf que c’est le nôtre, et que comme on est des adultes avec des cœurs d’enfants… la case “il dunke” a compté pour beaucoup dans notre choix. Encore pas mal de soucis d’inconstance, on attend aussi de lui qu’il apprenne un peu à faire jouer les autres, mais comment ne pas se frotter les mains quand chaque matin on découvre que l’autre martien a encore grimpé tout en haut de la planche pour postériser un innocent. Une grosse série avant le All-Star Break, un peu de mal à redémarrer, mais au-delà des dingueries de Lillard, c’est bel et bien pour épier le jeune arrière qu’on mate des matchs de Portland plusieurs fois par semaine.
Stats 2022-23 : 7,9 points à 47,1% au tir dont 34,7% à 3-points et 66,7% aux lancers, 2,5 rebonds, 0,6 passe, 0,4 steal et 0,3 contre en 20,2 minutes
#9 Jalen Duren
Le pivot des Pistons n’a que 19 ans mais son corps est celui d’un lutteur de 30 ans, et ses mains sont plus sûres qu’un paquet de pivots de la ligue. Petit à petit JD s’est imposé comme le boss de la raquette de Detroit, si bien qu’il a aujourd’hui été titulaire lors de la moitié des matchs de son équipe et qu’il est parti pour l’être pendant quelques années. Des doubles-doubles à ne plus savoir qu’en faire, un 30/17/3/4 face aux Spurs avant la pause du All-Star Game, et globalement une constance qui fait se frotter les mains de son coaching staff en vue de la reconstruction de la franchise. Cade Cunningham et Jaden Ivey sur le backcourt, Jalen Duren en 5 et Victor Wembanyama en 4 avec n’importe quel plot qui shoote en 3, Kiki Hayes en sixième homme, James Wiseman et Marvin Bagley III qui sortent également du banc ? Donnez-moi le prix de l’abonnement, j’arrive, mais trouvez un autre coach avant.
Stats 2022-23 : 8,5 points à 64,5% au tir et 61,1% aux lancers, 8,7 rebonds, 1,1 passe, 0,6 steal et 0,9 contre en 25,1 minutes
#8 Jeremy Sochan
Toujours aussi choupi le Jeremy, et le monde a découvert lors du Rising Stars qu’il shootait donc ses lancers à une main. Petit mois de février à 11 points et 5 rebonds de moyenne, un 22/6 pour son retour au jeu après le All-Star Weekend, et si les Spurs sont actuellement sur une série de 1500 défaites de suite, le simple fait d’imaginer le futur en compagnie de l’ailier-fort fait sourire la fanbase texane. Celui qui a contribué à qualifier la Pologne pour le dernier Euro est une affiche à lui tout seul et possède un QI basket beaucoup plus important qu’il n’y parait parce que, ouais, les cheveux de toutes les couleurs alimentent les clichés. Donnez-nous du Sochan tous les soirs, ça aide à lutter contre tous les tracas du quotidien.
Stats 2022-23 : 10,2 points à 44,8% au tir dont 26,1% du parking et 69,5% aux lancers, 4,9 rebonds, 2,5 passes, 0,7 steal et 0,4 contre en 26 minutes
#7 Jabari Smith Jr.
Difficile de dire que Jabari Smith Jr. rate sa saison rookie, mais difficile également de dire qu’il la réussit. Car Jabari Smith… traverse cette saison rookie, il la traverse comme un gamin qui n’avait pas envie de ce collège. Son entourage ne se cache pas pour se faire porte-parole de la déception de l’intérieur des Rockets au moment de la Draft, et même s’il a fallu rebondir très vite, l’environnement à Houston n’aide pas. Ce bordel ambiant avec un ballon pour dix et personne pour gérer les gosses, ce coach qui ne fait l’unanimité pour personne sauf pour son GM, et globalement ce sentiment de gâchis car un joueur avec tant de qualités (des mains douces comme la soie, un footwork d’arrière, le QI Basket, la défense, quelle tristesse) ne devrait pas passer par ce genre de ruelle en début de carrière. Heureusement que ce n’est que le début, mais chérissez-moi cet enfant, nom de dieu.
Stats 2022-23 : 12 points à 38,4% au tir dont 29,7% du parking et 78,8% aux lancers, 7,1 rebonds, 1,2 passe, 0,5 steal et 1 contre en 30,1 minutes
#6 Walker Kessler
L’une des sensations cette saison à Salt Lake City. Lauri Markkanen est le patron du Jazz, Will Hardy en est le très jeune architecte, et Walker Kessler, lui, est le videur de la boîte, sourire de démon et paluches d’agriculteur mangeur d’enfants. L’immense rookie (2m16) a quasiment fait oublier Rudy Gobert en ville, et si – attention hein – il n’a pas montré 3% du talent de la Gobe, avec lui le Jazz s’éclate, le Jazz a la sourire. WK a pu sentir toute cette atmosphère lors du All-Star Weekend disputé à la maison, dans sa maison à lui, et lorsqu’il a fallu remettre le bleu de chauffe ? 7 points, 18 rebonds et 7 contres face au Thunder. Une ligne de stats qui symbolise sa saison, lui qui squatte déjà le Top 5 des bâcheurs NBA avec plus de deux crêpes quotidiennes.
Stats 2022-23 : 8,2 points à 71,2% au tir et 53,4% aux lancers, 7,9 rebonds, 0,8 passe, 0,4 steal et 2,2 contres en 21,6 minutes
#5 Jaden Ivey
Plus de 16 points et quasiment 6 passes de moyennes en février, tout roule pour la bombe humaine de Detroit. Avec son collègue dont on parlait plus haut, JI fait presque oublier l’absence de Cade Cunningham cette saison et promet en tout cas une sacrée doublette de crackitos pour la saison prochaine. Très vite remis en selle après la coupure (25 points à Orlando), Jaden va pouvoir s’éclater sur la fin de saison dans des matchs sans vraiment d’enjeu si ce n’est que de les perdre à tout prix. L’idée étant, surtout, de se mettre à l’aise en vue de la suite, des prochaines saisons, de l’avenir quoi, travailler les points faibles (les fautes commises, la gestion des efforts…), mais quelque chose nous dit que le gamin n’a peur de rien ni personne et que dans le Michigan… demain il fera jour.
Stats 2022-23 : 15,1 points à 41,3% au tir dont 32,1% du parking et 73% aux lancers, 4,1 rebonds, 4,5 passes, 1 steal et 0,3 contre en 30,2 minutes
#4 Jalen Williams
Étonnamment il est celui dont on parle peu, mais pourtant Jalen Williams est indissociable à la – relative – réussite du Thunder cette saison. A l’aise dans tous les compartiments du jeu, l’arrière est même devenu en 2023 l’un des meilleurs voleurs de ballon de toute la Ligue, comme ça, d’un coup, sur une résolution peut-être. L’un des chefs d’œuvre de sa saison rookie ? Ce match face aux Lakers, le soir du record de LeBron. Ce soir-là personne ne l’a regardé, comme un peu trop souvent, mais ce soir là JW a cumulé 25 points, 7 rebonds et 6 steals. Une activité incessante, le trophée officieux de meilleur Williams de l’équipe et, surtout, ce constat si vous ne regardez pas les matchs du Thunder : y’a pas que Shai dans la vie, y’a Jalen, aussi.
Stats 2022-23 : 12,4 points à 50,9% au tir dont 32,5% du parking et 76,3% aux lancers, 4,2 rebonds, 2,9 passes, 1,3 steal et 0,5 contre en 29,2 minutes
#3 Keegan Murray
Quel homme aussi celui-là. Moins pimpant que les deux de devant, mais pas moins efficace ni valuable, et lui le fait dans une équipe qui gagne, avec les SACRAMENTO KINGS messieurs dames. Hier par exemple tiens, face au Thunder, Keegan Murray a tout fait, discrètement mais terriblement bien. 20 points avec 4 tirs de loin, 6 rebonds, 3 steals, une défense de tonton, bref un match de… vétéran, là où l’on voit d’ailleurs que son âge avancé pour un rookie (22 ans) est bien souvent un avantage en saison 1. Titulaire indiscutable de la troisième meilleure équipe de l’Ouest, le sniper est un faux lent beaucoup trop intelligent, qui sort de sa boîte au bon moment, à tel point que l’envie de le voir évoluer en Playoffs est déjà énorme. Bah ouais, cette saison avec les Kings… on écrit vraiment de drôles de phrases.
Stats 2022-23 : 12 points à 44,7% au tir dont 41,4% du parking et 80% aux lancers, 4,6 rebonds, 1,1 passe, 0,8 steal et 0,6 contre en 29,7 minutes
#2 Bennedict Mathurin
La saison régulière touchera bientôt à sa fin et Bennedict Mathurin aura finalement réussi très vite un petit exploit : nous faire prendre pour acquis le fait de voir un rookie sortir du banc et coller 20 points ou presque tous les soirs de la saison. La seule raison qui poussera bientôt Benny à ne récolter “que” la médaille d’argent dans cette course au ROY est évidemment mentionnée dans le paragraphe du dessous et, on va se répéter, sachez tout de même que l’arrière des Pacers va également aller chercher le podium de la course au… meilleur sixième homme de la Ligue, preuve n°2 de la saison rookie de dingue qu’est en train de nous offrir le jeune canadien. Là aussi l’avenir est à imaginer avec le sourire pour les Pacers, et très rapidement d’ailleurs le petiot devrait intégrer le cinq majeur de son équipe. Il sera alors l’heure de prouver qu’il peur rééditer ce genre de lignes de stats face à des défenseurs un peu plus référencés mais au vu de la confiance du gamin… il devrait pouvoir s’en sortir.
Stats 2022-23 : 17,3 points à 43% au tir dont 32,5% du parking et 82,8% aux lancers, 4,1 rebonds, 1,5 passe, 0,6 steal et 0,1 contre en 28,3 minutes
#1 Paolo Banchero
And the winner is… Paolo Banchero, enfin presque. A moins d’un renversement incroyable de situation de type “sa saison s’arrête demain et Mathurin envoie 38 pions par match jusqu’en avril”, le franchise player du Magic devrait aller chercher son trophée dans quelques mois. Déjà car on vient de le dire, c’est un foutu franchise player et il est le seul de sa cuvée à pouvoir le dire aujourd’hui. Puis car, comme Benny, il a réussi à nous faire croire que claquer 20 points tous les soirs était normal pour un rookie. Petite baisse de régime en février, en même temps il faut bien que tout le monde graille dans cette belle équipe du Magic, mais sans trop de doutes PB va monter en régime au fur et à mesure que les matchs perdront en intensité à l’approche de la fin de la régulière. Et il sera l’heure d’aller chercher la coupe, de casser la démarche et de la ramener à la maison.
Stats 2022-23 : 19,7 points à 41,8% au tir dont 27,7% du parking et 75,2% aux lancers, 6,6 rebonds, 3,6 passes, 0,9 steal et 0,5 contre en 33,7 minutes
Sources : basketreference et ESPN