Meyers Leonard reconnaissant envers les Bucks : « Il faut beaucoup de courage pour me donner une chance comme ça »
Le 23 févr. 2023 à 11:10 par Arthur Baudin
Rager sur un jeu vidéo ? À la cool. Rien d’interdit, même pour un joueur NBA qui contrôle son image médiatique. Rager sur un jeu vidéo en envoyant une balle perdue à la communauté juive ? Moins cool. Cela fait plus de deux ans que Meyers Leonard n’a plus foulé un parquet NBA, la faute à cette sortie de route en plein live Twitch. Les Bucks viennent de lui tendre la main. Il les en remercie.
10 janvier 2021, victoire de Miami à Washington, Meyers Leonard n’a joué que 8 minutes. C’est seulement son troisième match de la saison. Gêné à l’épaule depuis un bout de temps, l’intérieur floridien fait une croix sur la saison en cours et file réparer tout ça au bloc opératoire. Mise au repos forcée donc, et des journées passées à cultiver la hype Warzone – en d’autres termes, drop aéroport, prendre un drone au store et jouer des largages. Ça ne vous parle pas ? Félicitations, vous avez eu une vie pendant le confinement. Bref, l’activité est ludique et totalement commune pour un joueur en convalescence. Le risque de taulé médiatique est quasi inexistant. Mais voilà, visiblement énervé par un fait de jeu (des adversaires qui lui tirent dessus), Meyers Leonard a tenu – en plein direct Twitch – un propos antisémite : « Puta** de lâches, ne me tirez pas dessus ! Puta** de youpins ! ». Derrière ? Coup de fil d’une personne que l’on ne connait pas. Petit aurevoir à son compagnon de jeu : « Désolé bro, ma femme a besoin que j’aille l’aider », et déconnexion pour une probable réunion de crise avec les agents. La vidéo fait froid dans le dos.
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— Timothy Burke (@bubbaprog) March 9, 2021
Envoyé dans la foulée par le Heat au Thunder, puis coupé dans l’Oklahoma. 774 jours sans basket. Passage à vide dans sa carrière alors qu’il n’a “que” 30 ans.
En début de semaine, Meyers Leonard a signé un contrat de dix jours avec les Bucks. La porte au bout d’un long chemin. Pour Mike Budenholzer, cette sale histoire est derrière son nouvel intérieur : « Meyers a été vraiment, vraiment diligent et consciencieux pour s’engager avec la communauté juive, reconnaissant qu’il n’y a pas de place pour l’antisémitisme ou tout type de discours de haine ». Selon ESPN, Meyers Leonard a même « travaillé avec plusieurs groupes juifs et dirigé un certain nombre de camps de basket pour des enfants juifs ». Belle rédemption pour celui que l’on pensait condamné. Aujourd’hui, il accueille cette opportunité dans le Wisconsin avec beaucoup d’humilité.
« Il faut beaucoup de courage pour me donner une chance comme ça […] Cela aurait été une sortie de lâche, de s’enfuir et de dire que j’ai gagné assez d’argent, que je veux aller commencer ma vie ailleurs. J’ai senti que je devais à tous ceux qui ont cru en moi, à ma famille, à mon fils, de faire les choses bien. » – Meyers Leonard, pour ESPN
Tout est bien qui termine plutôt bien. Reste à voir le niveau qu’affichera Meyers Leonard à la reprise (match vendredi à… Miami), et s’il s’est correctement entretenu durant sa mise à l’écart. Parce qu’au-delà de la controverse, y’a un profil d’intérieur très impactant en sortie de banc. Et les Bucks l’ont bien senti.